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Les conditions de détention des femmes en Russie

Maria ALEXANDROVITCH

08 / 1996

Alors que dans les normes internationales de détention, il est clairement indiqué que les spécificités physiologiques des femmes doivent être prises en compte, ce n’est pas le cas en Russie. Les conditions de vie dans les établissement carcéraux russes sont rigoureusement les mêmes pour les hommes et les femmes.

Très peu de lumière du jour et d’air frais pénètre dans les cellules, qui sont faiblement éclairées, de jour comme de nuit. Les détenues se partagent un évier et un WC : il n’est pas rare qu’elles soient une trentaine à occuper une cellule prévue pour six personnes. Elles sont autorisées à prendre une douche une fois par semaine. A cette occasion, on leur distribue cinquante grammes de savon de mauvaise qualité, mais elles ne reçoivent ni shampooing, ni produit nettoyant. Plusieurs semaines peuvent parfois s’écouler entre deux douches. Le lavage du linge et des vêtements pose particulièrement problème : les détenues préfèrent ne pas donner leurs draps et serviettes à laver, car elles peuvent recevoir en échange des articles infestés ou déchirés. Elles les lavent donc dans les cellules, dans des conditions d’hygiène déplorables. Dans les cellules en effet, il n’y a qu’une seule bassine et pas d’eau chaude. Il faut donc faire la queue. La nécessité de faire sécher les draps dans les cellules provoque une atmosphère irrespirable, du fait de l’humidité.

Les médicaments et les articles d’hygiène les plus élémentaires sont difficiles à obtenir. Les proches des détenues n’ont pas le droit d’en faire passer. Au moment de leurs règles, les femmes n’ont le choix qu’entre un morceau de drap, de la ouate retirée des matelas ou du papier journal. Les infections se transmettent très facilement. Les maladies vénériennes, en particulier, sont redoutables. Le partage de la même bassine et du même évier, l’absence de désinfectants, de propreté facilitent la transmission de ce type de maladies.

La nourriture est de très mauvaise qualité. L’aspect des aliments est si repoussant que les nouvelles venues, les premières semaines, préfèrent ne pas manger. Les carences alimentaires et la mauvaise qualité de la nourriture provoquent de fréquentes chutes de cheveux, des maladies de peau. Les cellules sont infestées de souris, de punaises, de cafards.

Les gardiens de prison n’hésitent pas à utiliser leur gourdin, voire leur chien, contre les détenues. Des cachots et des "caisses" de taille minuscule, sont prévues pour les détenues récalcitrantes. Dans les cachots, les promenades, les douches, les journaux, les cigarettes sont interdits. Dans les "caisses", les détenues n’ont pas accès aux toilettes et ne reçoivent pas d’eau. Elles y restent entre quelques heures et plus d’une journée.

Palavras-chave

prisão, direito das mulheres, condições de vida, justiça


, Rússia

Comentários

La source d’informations étant réputée pour sa compétence, la description des conditions de vie des détenues est impressionnante. Elle souligne l’engorgement des lieux de détention et l’absence de prise en compte des facteurs biologiques dans la rétention des individus.

Notas

Les titres des documents cités dans cette fiche ont été traduits du russe ou transcrits en caractères latins. Pour toute recherche, s’informer auprès de France-Oural.

Fonte

Texto original

ABRAMKIN, Valerii, Centre d'étude de la réforme du pénal et du judiciaire., La recherche d'une issue : criminalité, politique pénale et lieux de détention dans l'espace post-soviétique, PRAVA TCHELOVEKA, 1996 (RUSSIE)

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