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Informatique... des automatismes... Oui !... Une vie intrinsèque... Non !

Analyse et réflexions autour de l’informatique : Cas du monde rural

Claude CHABOT

06 / 1998

Un ordinateur c’est quoi ?

Rien de plus qu’un très rapide et puissant calculateur qui sait lire et écrire. Jusqu’à maintenant aucun ordinateur n’a su penser ; il ne semble " penser " que parce que des programmeurs lui ont appris, à la vue de certaines situations, à agir de telle ou telle manière. L’ordinateur sait lire des instructions (= des lignes de commandes)de type :

Si tu (toi ordinateur)rencontre ceci fais cela

Sinon fais autre chose.

Si un ordinateur est une machine, un programme informatique est une suite impressionnante d’instructions.

Sinon... ? ... Ici, il n’y a pas de sinon possible (sic...).

Le pourquoi de son évolution.

Comment s’est fait cette fulgurante ascension ? Comment son pouvoir de séduction a - t - il pu s’exercer et jusqu’où peut - t - elle nous influencer dans notre quotidien ? En acquérant de nouvelles connaissances, l’homme peut - il perdre une partie de son savoir ?

L’informatique, discipline abstraite, n’a pu s’ouvrir au grand public que parce qu’elle a su masquer l’abstraction. Elle a su par des objets représentatifs (ex : boutons, images etc.)masquer l’écriture de codes : le graphisme est venu au secours des non - initiés : on parle aujourd’hui de la convivialité des systèmes.

Tout porte à croire que c’est par cette facilité d’utilisation que l’informatique poursuivra son développement en direction des non - spécialistes.

Au regard de l’histoire, on croit trop souvent que de nouvelles techniques se sont imposées d’elles - mêmes ; il n’en est rien, elles ne se sont imposées que parce qu’elles répondaient à une attente, que parce que des hommes les ont adoptées. La modernisation a toujours suivi les voies de communication (c’est ainsi que certaines régions sont restées à l’écart du développement). L’avancée de l’informatique s’est faite par la vulgarisation. Au travers de nombreuses formations mais aussi souvent au contact de personnes pratiquant cette discipline. L’informatique s’est imposée car de nombreux hommes l’ont adoptée.

Informatique et agriculteurs.

L’informatique est entrée dans le monde rural avec un certain retard. Commencée dans les années 80, sa vulgarisation s’est faite au travers de formations en comptabilité. Les Chambres d’agriculture, les Centres de comptabilité et les groupes de développement ont joué un rôle certain dans la mise en place de ces formations. Aujourd’hui, ils sont certainement moins de 20% à posséder au moins un logiciel (logiciel compta en majorité).

L’informatique fait encore peur, le monde rural regarde avec une appréhension certaine cette nouvelle discipline, il sait son importance mais voit aussi ce qu’il lui reste à apprendre. Certes pour un certain nombre de " pionniers " l’informatique est une réalité quotidienne.

Des organismes de développement jouent pourtant sur cette ignorance car leur intérêt n’est pas que les agriculteurs maîtrisent l’outil. En prestataires de services de gestion des exploitations et ne disposant pas d’outils adaptés à fournir aux agriculteurs, ils voient mal l’arrivée de sociétés informatiques proposant ces outils.

Ces jeunes entreprises montrées du doigt parient pourtant sur cette ouverture et pratiquent une animation forte en direction des agriculteurs et du monde rural.

L’autre fait important est la scolarité des enfants d’agriculteurs qui, en introduisant l’ordinateur à la maison, démystifient l’informatique et organisent ainsi la première rencontre de l’homme et de la machine.

Entre un monde rural qui tarde à utiliser ces outils et certains organismes de développement peu pressés de vulgariser une discipline qui s’appuie sur des logiciels qu’ils n’ont pas développés, le retard s’accumule.

Sur le terrain, nous sentons bien que les choses évoluent mais beaucoup reste encore à faire ! la vulgarisation de la discipline ne sera pas fulgurante d’autant plus que les documents papier ne sont pas toujours tenus correctement, que l’âge des agriculteurs est un frein, qu’une formation est nécessaire et surtout que la nécessité d’une ouverture à ces nouveaux outils n’est pas toujours ressentie comme telle.

Palavras-chave

informática, informática e sociedade, meio rural


, Franca

Comentários

L’informatique pourra - t - elle tout bouleverser ?

L’informatique reste encore une discipline complexe, elle impose l’acquisition d’un nouveau savoir, la maîtrise de techniques. Une fois cette maîtrise acquise, la liste de ses possibilités est longue : elle sait formidablement bien ranger et triturer les données (chiffres, textes, images, sons)pour une compréhension optimale, véhiculer de l’information, simuler, dupliquer, colorier, etc. Beaucoup de choses seraient aujourd’hui impossibles sans son usage, s’en priver serait régresser.

Mais l’homme possède en lui un savoir multiple (issu d’apprentissages), une intuition, un sens de l’observation qu’il ne doit pas perdre. Adopter un outil qui le dispenserait de tout effort de réflexion, d’observation et ferait à sa place le diagnostic serait une forme de régression, un risque majeur dont il ne vaut mieux pas tenter l’expérience. Vivre, c’est aussi être confronté au réel, nous évoluons dans un espace de matière bien palpable et non dans un espace virtuel. Si l’imaginaire est un refuge (et par conséquent le virtuel)pour l’homme, son appartenance à la planète Terre est un fait bien réel qui exige sa présence (= pour survivre l’homme doit se préoccuper de l’espace dans lequel il vit : gérer les problèmes concrets qui s’y posent).

La machine doit être là pour compenser les défaillances humaines, prolonger ses capacités, elle ne doit pas se substituer à lui - même. L’informatique doit donc être un outil d’aide à la réflexion et à l’action, elle ne peut être un univers. Même si nous pouvons être ébahis par les prouesses de cet outil, et ses effets magiques, l’ " intelligence artificielle " (à base de si... sinon...)demeure aujourd’hui encore incapable de gérer les situations complexes même si, des recherches en ce sens existent. Il n’en reste pas moins que tout nouvelle discipline modifie le champ du savoir ; l’homme " d’expérience " vit ces bouleversements souvent douloureusement mais il en a toujours été ainsi.

Elle est cependant une oeuvre humaine à l’image de son créateur ; en nouvelle discipline, l’homme devra apprendre à en faire bon usage.

Aux excès et à un enthousiasme de jeunesse peut - t - il se substituer une sagesse du Grand Age ?

Fonte

Texto original

(France)

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