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L’Assemblée 97 de l’Alliance pour un monde responsable et solidaire, Bertioga, décembre 97

La participation à distance, une expérience innovante

Lydia NICOLLET

09 / 1998

L’Assemblée 97 rassemblait 150 personnes de cultures différentes, signataires de l’Alliance pour un monde responsable et solidaire, ou désireuses de le devenir. Objectif : aboutir à des propositions concrètes sur les défis majeurs pour le prochain siècle. Au-delà des participants à Bertioga, comment permettre à un plus grand nombre d’alliés de prendre part à cet événement ?

Le projet de la PAD, nouveau pour la plupart des alliés, avait été mis en oeuvre à plusieurs occasions lors de petites réunions. Il fallait le tester à grande échelle pour en valider les grands principes. La nature de cette rencontre s’y prêtait bien, d’autant que l’une des finalités de cette Assemblée était de faire un prototype d’Assemblée pour l’événement 2000/2001 (prochaine étape importante de l’Alliance). Simultanément à Bertioga furent organisées six autres rencontres dans des lieux différents - Inde, Algérie, Rwanda, Espagne, France et Norvège -, rassemblant en tout 150 personnes. La liaison de ces rencontres avec Bertioga se faisait essentiellement par courrier électronique, à partir des thèmes de travail communs. Un processus de communication à distance permettait à ces participants de connaître le contenu des débats de Bertioga et d’y participer en réagissant, en envoyant via internet des éléments de leurs propres débats, des critiques sur les débats, des propositions. Un système de parainnage personnalisait ces échanges entre deux personnes qui souvent se connaissaient déjà. Chaque participant à distance (filleul)acheminait ses messages vers un participant à Bertioga (parrain)qui les incluait ensuite dans les débats si cela était opportun. D’autres suivaient la rencontre et intervenaient depuis chez eux. En somme, 300 personnes ont participé à l’Assemblée 97.

Les objectifs étaient multiples : tout d’abord, faire participer à cette rencontre un plus grand nombre de personnes à un moindre coût. Ensuite, enrichir les débats d’interventions plus nombreuses et venant de multiples horizons. Aussi, faire le lien avec les médias, en leur fournissant presque simultannément des informations dans leur langue. Par ailleurs, donner à voir ce que représente le réseau Alliance, sa diversité, son implantation en de multiples points de la planète. Enfin et surtout, cette expérience pilote permettait d’évaluer son utilité pour la prochaine Assemblée 2000/2001.

Les résultats ont été très inégaux : Le lien France-Bertioga était très riche, car la rencontre en France avait construit tout son agenda et choisi ses thèmes par rapport à Bertioga. En revanche le lien Barcelone-Bertioga était plus faible, car les personnes rassemblées à Barcelone ont choisi de consacrer leur temps à la dynamique de la rencontre sur place et non pas à la PAD. De fait, à Bertioga, l’enrichissement des débats par cette communication à distance a été diverse selon les ateliers. Il dépendait de l’intérêt du contenu des messages reçus pour les débats en cours. Mais là ausi, le facteur temps était primordial : selon l’intensité de chaque atelier, les participants pouvaient plus ou moins jouer le jeu de la participation à distance, qui ne devait en aucun cas avoir un effet négatif sur la dynamique des débats en cours sur place.

Ces matériaux écrits, à l’état brut, étaient diffusés aux journalistes pour qu’ils assurent une couverture médiatique de l’Assemblée 97. Les synthèses étaient plus appropriées mais les traductions n’étaient disponibles que le lendemain matin. L’équipe PAD qui archivait au fur et à mesure les produits écrits de la rencontre et leurs traductions a par ailleurs préparé un document trilingue regroupant ces produits pour les distribuer le jour de la clôture. Le résultat fut très positif car cela a permis à chaque participant de quitter Bertioga avec le contenu des débats et propositions.

L’effet symbolique de la PAD a été très fort. Un pays comme l’Algérie, par ce processus de communication, a ainsi indirectement participé à une rencontre internationale. Les Algériens se sont sentis soutenus et en lien direct avec l’extérieur. Plus gobalement, la symbolique de ce lien entre des rencontres sur quatre continents différents avait tout son sens dans le contexte de l’Alliance, sensible au concept de "citoyen de la Terre", qui cherche à renforcer les dynamiques existantes dans le monde entier.

La réussite n’a été que partielle, mais les causes sont bien identifiées. Les faiblesses ont été mutiples : manque de synchronisation des plages horaires entre les rencontres, manque de médiation en amont avec les participants, notamment ceux ayant un rôle actif dans le processus (rapporteurs et parrains/filleuls), lien trop faible avec les organisateurs de la rencontre, incorporation insuffisante de la PAD dans la rencontre et ses différents aspects ... Mais ces faiblesses sont essentiellement dues à trois aspects : le manque de temps, le manque de moyens et la mauvaise coordination avec l’équipe internationale et l’équipe organisatrice de la rencontre. La cause majeure est bien entendu l’aspect innovant de l’expérience, et donc une évaluation approximative des besoins. Il a manqué de moyens humains pour accomplir tous les aspects du travail préparatoire, mais aussi pendant et après la rencontre. La PAD était un élément ajouté à la rencontre, elle n’a de fait été que partiellement prise en compte lors de la préparation de l’Assemblée. Mais c’est aussi en amont, entre les financeurs

-également décideurs pour cette expérience- et l’équipe PAD, que la coordination a été trop faible. Les uns voulaient peut être plus mettre l’accent sur l’aspect pilote de la PAD, les autres plus sur les résultats concrets de l’expérience. En somme, un projet d’une telle envergure requiert indéniablement une concertation très forte entre les équipes sur les objectifs et les besoins.

Palavras-chave

metodologia, técnica de comunicação


, , Brasil

Comentários

La démocratie participative à distance : utopie ou réalisme ? Réalisme, oui, si l’on accepte une participation à distance partielle (sélection de réunions)mais de qualité. En résumé, deux mots essentiels : le temps et la concertation. Deux mots anodins dont la qualité d’une rencontre peut dépendre en grande partie.

Notas

L’équipe de la PAD à Bertioga était constituée par Franck Fourmental, Marina Urquidi et Lydia Nicollet. Pour plus d’information sur ce thème, vous pouvez les contacter par le biais de la FPH ou à leur adresse électronique respective : franck@echo.org - marina@echo.org - lydia@earthlink.net

Fonte

Relato de experiencias

(France)

FPH (Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme) - 38 rue Saint-Sabin, 75011 Paris, FRANCE - Tél. 33 (0)1 43 14 75 75 - Fax 33 (0)1 43 14 75 99 - Franca - www.fph.ch - paris (@) fph.fr

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