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Relations avec les partenaires extérieurs et Recherche d’autonomie de l’AFBO : Association des Femmes Burkinabé de Ouahigouya

Madeleine BARRY, Séverine BENOIT

07 / 1998

A propos des relations avec les partenaires de l’aide étrangère, Madeleine Barry, présidente de l’association AFBO, affirme que « les partenaires extérieurs sont essentiels, sinon l’association ne serait pas viable vu toutes les difficultés vécues ». Le premier partenaire de l’AFBO a été Helvetas, un organisme suisse. Il a apporté de l’aide pour la construction de bâtiments. Il fallait un cadre où les femmes puissent se rencontrer et discuter. Helvetas a aidé l’AFBO de 1982 à 1990. Après, ils ont quitté la région ouest africaine. Leur départ a été une difficulté surtout par rapport à l’alphabétisation, mais l’AFBO a continué à travailler et trois ans plus tard, elle a eu connaissance d’un programme de la coopération suisse qui lui a apporté un appui.

L’AFBO a également des relations avec les femmes de Saint-Paul de Vence, par le biais d’un jumelage avec cette ville de la Côte d’Azur : « ces femmes ont beaucoup fait » souligne Mme Barry. Par exemple, en ce qui concerne l’alphabétisation, elles ont contribué à l’appui financier donné aux animatrices et soutenu l’AFBO quand l’association a eu des problèmes sérieux en 1988 (problèmes de famine). Elles ont apporté de l’aide pour l’achat de céréales. Elles ont également contribué à la bonne marche du restaurant qui aujourd’hui est source d’emploi pour les jeunes. Par ailleurs, grâce à l’appui des femmes de St-Paul, le projet de réinsertion des jeunes filles-mères a été réalisé. Ces filles se sont organisées en 4 groupes : un transforme la farine de maïs, un fabrique le zonko (boisson), un a une boutique de vente alimentaire, un fait de la teinture et du tissage. Cela leur permet d’avoir un revenu. Lors de la négociation avec les partenaires, l’AFBO fait un projet puis le soumet. Par exemple, le projet pour les filles-mères a fait l’objet d’une demande aux femmes de St-Paul. Avec celles-ci « il n’y a pas trop de problème de restrictions et de conditions ». Par exemple, le projet des filles-mères a coûté 2 millions. Les femmes de St-Paul ont envoyé 1 million. Puis l’AFBO a écrit pour expliquer le déroulement et les difficultés, et l’association a envoyé un nouvel appui. Les femmes de St-Paul ne discutent pas tellement car elles ont confiance, elles savent où va l’argent. L’AFBO n’a pas de problème avec ses partenaires du nord car ils sont réguliers. Les relations sont harmonieuses. Pendant les trois années sans aide d’Helvétas, l’AFBO a pu continuer l’alphabétisation grâce à l’aide des femmes de St-Paul. Mme Barry précise les rapports avec les partenaires : « Les conditions sont nettes dès le départ : vous apportez l’aide et on fait des efforts mais dans les limites de nos moyens. Venez et voyez ce qui se passe ». Le suivi est une étape importante notamment pour voir si les objectifs sont atteints. L’AFBO forme des filles à la gestion. Il y a une évaluation mensuelle des activités.

L’AFBO ne fonctionne pas que sur l’aide mais également sur les cotisations. Les cotisations et les recettes propres de l’association permettent de donner des indemnités aux autres. Dans le budget 1997 de l’AFBO, la part de l’autofinancement est de 40 pour cent, celle de l’aide de 60 pour cent. L’objectif de l’AFBO est d’avoir plus d’autonomie. Quand Helvetas est partie, l’association a pris conscience de la nécessité de trouver des activités pour être autonome. L’association est obligée d’avoir recours à l’aide, surtout pour les activités en ville car les gens sont plus pauvres qu’au village et il n’y a pas de moyens. Par exemple, en ville, certains crédits ont appauvri les femmes. L’argent des fonds pour les investissements dans le commerce est allé dans plusieurs marchandises et finalement a disparu. Donc, il n’y a pas de recette mais il reste un problème de remboursement. L’AFBO avait un fond pour faire du crédit ; 700 000 CFA (7000 FF) ont été prêtés et seule la moitié des femmes a remboursé. Les difficultés des femmes en ville sont immenses. Elles investissent dans beaucoup de choses à la fois. Le problème, c’est l’éducation, pour que les femmes puissent se rendre compte.

Dans les groupes aidés en milieu rural, il y a moins de problèmes car l’investissement est bien fait. Il y a une préparation pour acquérir une certaine autonomie en prévision du moment où l’aide s’en ira. Les filles-mères ont des activités permettant d’obtenir des fonds qu’elles peuvent investir. Dans l’avenir, l’AFBO recherche une autonomie générale. « Certains groupes sont même déjà autonomes par rapport à l’AFBO aujourd’hui. Certaines activités se détacheront de l’association, d’autres apparaîtront », précise Mme Barry. A une question sur les façons d’améliorer l’aide, Mme Barry répond :« Jusque là, le partenaire ne se plaint pas de nous ». L’AFBO a fait un bilan positif de ses 20 ans d’existence. La préparation à la fin de l’aide est effective : « il ne faut pas toujours compter sur l’aide extérieure ». Il faut que les projets profitent à la base et qu’ils soient profonds et durables. « Si un jour l’aide cesse brutalement, la misère sera encore plus grande qu’au départ ». Il faut que l’aide appuie un développement profond. Il est de la responsabilité des acteurs d’aide de sensibiliser et responsabiliser les populations. Le groupement doit vivre l’aide comme un appui s’ajoutant à son effort. Le partenaire apporte l’aide mais doit demander une participation à l’association de base. « Les bénéficiaires doivent s’impliquer, prouver qu’ils veulent un vrai développement ».

Palavras-chave

organização popular, mulher, financiamento, ONG do Norte, ONG do Sul, solidariedade


, Burkina Faso, Ouahigouya

Comentários

Notre interlocutrice décrit les deux principaux partenariats que son association burkinabé a eus avec des ONG européennes. Elle souligne que l’association a besoin d’aide surtout pour les activités en ville. Elle montre quels efforts l’association fait depuis vingt ans pour pouvoir se passer d’aide et affirme, non sans humour que « jusque là, aucun partenaire ne s’est plaint de leur association ».

Notas

L’entretien avec Madeleine Barry a porté sur plusieurs sujets. Les rapports avec les ONG du Nord sont décrits dans cette fiche.

Entretien avec BARRY, Madeleine, réalisé en juillet 1998 à Ouahigouya.

Fonte

Entrevista

GRAD (Groupe de Réalisations et d’Animations pour le Développement) - 228 rue du Manet, 74130 Bonneville, FRANCE - Tel 33(0)4 50 97 08 85 - Fax 33(0) 450 25 69 81 - Franca - www.grad-france.org - grad.fr (@) grad-france.org

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