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L’arbre et la forêt, du symbolisme culturel à... l’agonie programmée ?

Robert DOUILLET

01 / 2001

A l’initiative du mouvement d’Eglise Pax Christi, créé après la seconde guerre mondiale pour développer l’amitié franco-allemande, et en partenariat avec la Fondation Goethe de Bâle et la Fondation Charles Léopold Mayer, plusieurs rencontres ont réuni des représentants du christianisme, du judaïsme, de l’Islam, du baha’isme, du bouddhisme, de l’hindouisme et du shintoïsme, ainsi que des représentants de peuples indigènes d’Australie, de Malaisie, d’Afrique, d’Amazonie ou du Canada. Ces rencontres partaient de la certitude que les différentes approches spirituelles ou culturelles étaient sources d’enrichissement pour faire face à la situation préoccupante de notre monde moderne.

Les premières rencontres eurent des thèmes liés à notre environnement naturel et ses liens avec la spiritualité. Elles eurent comme objectif de montrer la complémentarité entre l’approche culturelle, symbolique ou religieuse, fondée sur l’émotion et l’admiration, et l’approche rationnelle, scientifique et économique. Après les thèmes de la terre, de l’eau et du sol, c’est sur le thème de l’arbre et de la forêt que les participants ont échangé. Les espaces forestiers sont l’objet de fortes menaces dans le monde : quarante hectares disparaissent chaque minute !

Pourtant, la forêt joue des rôles multiples : combustible (jusqu’à 80 pour cent du bois coupé dans les pays en développement est source d’énergie, ce qui est un problème dans les zones arides), matériau de construction , source alimentaire ou pharmaceutique, fixateur de carbone et protecteur des sols, régulateur du cycle de l’eau, conservateur de la biodiversité, espace de loisirs...

L’arbre et de la forêt occupent souvent une grande place dans les cultures et religions du monde. Pour les populations animistes d’Afrique ou aborigènes d’Australie, l’arbre est un être capable de bien et de mal qui assure un lien entre l’individu et ses ancêtres. Le bouddhisme classe l’arbre dans le règne des êtres inanimés et non pas dans celui des vivants, mais considère qu’il peut être habité par des esprits ou des génies, d’où la prudence à respecter à son égard. Pour les Indiens Cree du Canada, les arbres sont les égaux des hommes et ont un esprit comme eux..

La surface de la forêt boréale reste globalement stable dans le monde. La forêt tempérée s’étend depuis une trentaine d’années, malgré une exploitation très intensive : en Europe, elle couvre environ 30 pour cent du territoire. La principale menace concerne la diminution de la biodiversité : en Suisse, par exemple, 8 pour cent des espèces forestières sont menacées ou ont disparu. Mais la forêt tropicale est celle qui connaît les menaces les plus grandes, notamment du fait de l’exploitation du bois, et les gouvernements sont complices ou impuissants. En Amazonie, 80 pour cent des grumes sont exportées de façon illégale. Autres responsables : l’élevage auquel est consacrée plus de la moitié des surfaces détruites, et l’exploitation minière (notamment l’orpaillage au Brésil) qui pollue les cours d’eau.

Il existe de nombreuses manières de protéger la forêt. Dans les zones tempérées, la législation a joué un rôle important (création de zones protégées, etc.), ainsi que la sensibilisation des professionnels et du grand public. Parfois, comme au Japon, la population s’est organisée pour protéger les forêts communales de l’urbanisation. En France, l’Office national des forêts encourage des expériences de gestion multifonctionnelle des forêts, comme dans la forêt alsacienne de Saint-Nabor où on produit du bois, on accueille le public et on préserve les espèces végétales rares. Pour les forêts tropicales, les espoirs résident dans une convention mondiale de protection, qui est loin de faire l’unanimité, mais surtout dans des programmes de gestion intégrée, l’éco-certification (du bois obtenu dans des conditions de production durables pour la préservation de la forêt bénéficie d’un label qui permet une meilleure valorisation sur le marché) ou la création de forêts secondaires après destruction de la forêt primaire.

En conclusion, le symposium a recueilli les préconisations des participants :

  • Développement au plan mondial d’une législation pour la protection de la forêt

  • Arrêt immédiat de la destruction des dernières forêts primaires

  • Reboisement des terres dégradées pour constituer des forêts secondaires

  • Développement de réserves intégrales et autres formes de protection

  • Régulation des échanges économiques qui conditionnent l’exploitation et le commerce du bois

  • Promotion d’une gestion multifonctionnelle de la forêt reposant sur une large concertation

  • Apports d’aides techniques et financières aux populations pauvres dépendantes de la forêt

  • Développement de l’écocertification et de la traçabilité des produits de la filière bois

  • Renforcement de la spiritualité pour sensibiliser au respect de la Création ou de la Nature

Aldo Antonietti, forestier suisse déclare en conclusion "La forêt a probablement été le berceau de l’être humain. Il faut espérer que celui-ci n’en sera pas le fossoyeur".

Palavras-chave

floresta, deflorestação, gestão de recursos naturais, esgotamento de recursos vegetais, desenvolvimento cultural, relaçaõ homem natureza, religião


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Comentários

L’ouvrage est structuré en chapitres divisés en paragraphes titrés, ce qui simplifie sa lecture pour ceux qui cherchent des informations sur un point particulier. Le premier chapitre n’est pas très approfondi - on se situe dans le registre de la vulgarisation scientifique - mais il rappelle que l’homme ne peut pas se passer de bois et de forêts. Le second est trop bref , mais surtout dénué de toute analyse transversale ou de synthèse qui aurait pu nous éclairer sur l’existence de notions universelles... Le troisième chapitre est à l’image du premier, il est "vulgarisateur", il présente très rapidement l’état des forêts et des menaces. Le quatrième chapitre, intitulé "Mille et une manières de protéger l’arbre et la forêt" regroupe quelques expériences de valorisation de la forêt réalisées avec intelligence. Il nous nourrit un peu d’optimisme et de spiritualité. L’universalité, absente dans le reste de l’ouvrage surgit enfin de la conclusion, au travers de propositions consensuelles.

Fonte

Livro

BOURGUINAT, Elisabeth, RIBAUT, Jean-Pierre , L'arbre et la forêt, Charles Léopold Mayer, 2000/04 (FRANCE), 142 p.

GEYSER (Groupe d’Etudes et de Services pour l’Economie des Ressources) - Rue Grande, 04870 Saint Michel l’Observatoire, FRANCE - Franca - www.geyser.asso.fr - geyser (@) geyser.asso.fr

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