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Réseau Constructeurs de paix de Colombie

Le développement d’un projet de réseau

Diego ESCOBAR

04 / 2002

La Colombie est un pays en guerre depuis plus de quarante ans. Or un certain nombre des événements à l’origine du conflit perdurent dans l’imaginaire collectif et dans la réalité. Face à la détérioration sociale, générée entre autres par la corruption, les magouilles politiciennes, la concentration des richesses, le creusement des inégalités ainsi qu’une intensification progressive de la violence, on entrevoit une première solution à cette guerre : la restauration de la confiance. Dans ce but, une priorité est la mise en pratique des savoirs accumulés en matière de résolution des problèmes qui sont en train de mettre en péril le pays et le continent tout entier : violation continue et illimitée des droits de l’homme, inégalités, économie de marché... Pour cela, trois organisations non gouvernementales ont décidé de mettre en commun les expériences qu’elles ont recueillies depuis plusieurs années et de divulguer à tous les stratégies qu’elles ont élaborées. Ainsi, le Centre de recherche en éducation populaire (CINEP), l’Institut latino-américain de services juridiques (ILSA) et le Projet développement et paix dans le Magdalena Medio (PDPMM), avec le parrainage de la Fondation Charles-Léopold Mayer, se proposent de consolider le réseau Constructeurs de paix de Colombie (voir Lettres Dph 32 et 35). Ces trois organisations partent du principe qu’il existe entre elles une convergence de préoccupations et un désir fort de travailler à l’échange d’expériences. Leur objectif commun est d’améliorer la qualité de vie des organisations sociales avec lesquelles elles travaillent, ainsi que de stimuler l’échange et la production de savoirs sur la construction de la paix.

La première étape de notre travail commun fut la promotion de la méthodologie Dph. Cette méthodologie a servi quatre objectifs : consolider la compréhension mutuelle des organisations, réfléchir aux thèmes prédominants mentionnés au sein du Réseau national des constructeurs de paix (RNCP), développer et gérer une banque des expériences les plus significatives et multiplier les contacts, collaborer à Dph et participer à son implantation dans le pays et en Amérique latine, toujours en lien avec la construction de la paix. Pour ce faire, nous avons respecté plusieurs phases de travail : formation des membres du réseau à la méthodologie Dph et à la rédaction de fiches, assurance que chacun des membres du réseau dispose des moyens techniques et méthodologiques de participer à l’échange d’informations, production de fiches Dph, dont plus de quarante ont déjà été réalisées. Nous avons également défini un principe commun de traitement de l’information, érigeant en priorité la méthodologie Dph. Nous considérons en effet cette dernière pertinente pour favoriser une évolution vers la construction de la paix, par le biais du dialogue et d’une circulation de l’information et du savoir du local vers le global. Enfin, nous avons réussi à mettre sur pied un projet commun tout en nous conformant à l’exigence de flexibilité imposée par le financement disponible. Nous avons dû pour cela relever plusieurs défis : faire preuve d’inventivité et d’adaptabilité à la nouvelle situation financière du réseau, ainsi qu’au contexte politique du pays ; conduire les équipes de chacune des institutions membres du réseau à utiliser la méthodologie Dph, les encourageant à rédiger des fiches et les initiant à la rédaction du programme de fiches de suivi ébauché par la Fondation - programme efficace pour l’amélioration du dialogue dans la capitalisation de notre fonctionnement interne ; mettre en place des ateliers de découverte et d’application de la méthodologie Dph en direction de ces mêmes équipes ; créer, dans le cadre du RNCP, un réseau de Jeunes pour la paix en Colombie (voir Lettre Dph 37) ; s’articuler avec le projet Planeta Paz, projet qui s’adresse aux acteurs sociaux populaires ; proposer le rapprochement du RNCP et du réseau Constructeurs de paix du CCFD.

Avant de mener à bien ces différentes actions, nous avons dû faire face à des difficultés de quatre ordres :

  • développer la mise en réseau dans le respect des processus sociaux de construction de la paix ;

  • parvenir à une communication permanente et fluide entre les membres du réseau ;

  • adapter les compétences des membres du réseau aux contraintes techniques de la méthodologie Dph ;

  • mettre en adéquation la méthodologie Dph avec les spécificités des sujets sociaux avec lesquels nous travaillons et des thèmes abordés.

Aujourd’hui, nous sommes placés face à quatre nouveaux défis. Il s’agit pour nous, en premier lieu, d’adapter à notre contexte les fiches de suivi de Dph. L’utilisation de ces dernières a obtenu de bons résultats au sein du CINEP, où l’information circule de façon plus démocratique et participative, et a permis une diffusion sensible et directe de la méthodologie Dph. En second lieu, nous devons mener une réflexion de fond sur la consolidation des réseaux citoyens et sur leur devenir dans le nouveau scénario de la globalisation. En troisième lieu, nous avons pour tâche d’alimenter en propositions la rencontre organisée par Dph avec les médiateurs en Amérique latine, qui aura lieu en 2002 (voir Lettre Dph 39) et sera un préalable à la Rencontre de liaison et d’échange de Dph (Rite). Enfin, nous serons amenés, à terme, à convertir le réseau en un point de convergence et de dynamisation des processus engagés par la société civile en direction de la paix en Colombie et dans le monde.

Palavras-chave

construção da paz, história, pedagogia, processo de aprendizagem, rede de intercambio de experiencias


, Colômbia

Comentários

L’expérience du réseau Constructeurs de paix Dph de Colombie est la preuve réussie que l’échange d’expériences est efficace pour la réalisation d’un objectif tel que le renforcement de la paix dans le pays. De plus, le réseau démontre qu’une utilisation perspicace de la méthodologie Dph, ainsi que son adaptation habile à des secteurs populaires, ont permis aux organisations qui l’ont mise en oeuvre de s’enrichir des expériences d’autres institutions à travers le monde. Certes, la première année a été une étape "d’autoréférence", c’est-à-dire de renforcement de nos propres échanges d’expériences en interne. Selon nous, une seconde période devrait voir la projection de ce travail à l’échelle de la société en général. Cela signifie plus particulièrement pour nous une fonction de "facilitateur", d’agent révélateur des convergences qui se font jour dans le scénario de résolution du conflit armé en Colombie et du conflit social latino-américain.

Fonte

Texto original

CINEP (Centro de Investigacion y Educacion Popular) - Carrera 5a n° 33A-08  AA 25916, Santafé de Bogota - COLOMBIA - Tel. (57–1) 245 61 81 - Colômbia - www.cinep.org.co - comunicacion (@) cinep.org.co

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