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L’accès à la terre dans le contexte de crise alimentaire, écologique, économique et financière mondiale

Peuples Solidaires

01 / 2010

Le Forum international sur l’accès à la terre a eu lieu les 18 et 19 avril 2009 à la salle des fêtes de la Mairie de Montreuil (France). Il s’inscrivait dans le cadre des mobilisations organisées partout dans le monde pour célébrer la Journée mondiale des luttes paysannes (17 avril). Le forum avait également lieu dans le cadre de la campagne FaimZéro lancée par Peuples Solidaires et ActionAid International.

Le nombre de participants – 350 personnes – témoigne de l’intérêt des citoyens pour une question qui nous paraît centrale aujourd’hui : l’accès à la terre. Nous avons envisagé cette question dans le contexte de crise alimentaire, écologique, économique et financière mondiale. Cette crise qui a notamment révélé au grand jour les effets dévastateurs des politiques de libéralisation de l’agriculture et l’abandon des petits paysans face à l’agrobusiness : aujourd’hui un milliard de personnes souffrent de la faim et les trois quarts sont des paysans.

Il est urgent de défendre les agricultures familiales et paysannes à travers des actions de sensibilisation et de plaidoyer. Tel était l’objet de ce forum. Nous avons eu la chance d’accueillir des représentants d’organisations d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et d’Europe pour échanger avec eux sur les moyens de défendre les droits des paysannes et des paysans et le droit à la souveraineté alimentaire au Sud comme en Europe.

Ce forum fut aussi l’occasion d’interpeller les candidats aux élections européennes du 7 juin 2009 en leur demandant d’intégrer les enjeux fonciers dans l’agenda du prochain parlement européen. En parallèle du forum, les groupes et militants Peuples Solidaires se sont mobilisés auprès des candidats dans les différentes circonscriptions françaises, en leur soumettant la Charte adoptée à l’issue des travaux du forum.

Les organisateurs du forum tiennent à remercier la Mairie de Montreuil, la Fondation Un Monde Par Tous et la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme qui ont soutenu cette initiative.

La lutte pour l’accès à la terre est étroitement liée à la défense de l’agriculture paysanne. Présentation des actes du Forum

Le droit des paysannes et des paysans à la terre est une des conditions essentielles de la souveraineté alimentaire des peuples et de l’éradication de la faim dans le monde. Dans un contexte de crise mondiale, ce droit est plus que jamais bafoué et remis en cause par l’essor de l’agrobusiness et les politiques économiques néo-libérales. Aussi bien dans les pays du Sud qu’en Europe, les organisations paysannes et leurs alliés luttent pour défendre leurs droits et promouvoir les agricultures paysannes et familiales.

À travers différents ateliers et tables rondes, le Forum de Montreuil est revenu sur l’ensemble des enjeux liés au foncier, a présenté des expériences et favorisé des échanges entre organisations et militants. Les 14 fiches thématiques reprennent l’essentiel de ces débats. Pour comprendre la situation et s’associer aux luttes paysannes, il est primordial de démontrer en quoi l’agriculture paysanne est le modèle à promouvoir pour répondre aux enjeux alimentaires et agricoles mondiaux.

Menacée par l’agriculture productiviste, négligée par les politiques agricoles et d’aide au développement, c’est pourtant l’agriculture paysanne qui permettra de nourrir les populations, donner du travail aux ruraux et préserver l’environnement. Elle doit donc être placée au cœur des politiques de demain (Fiche Sensibilisation aux enjeux de l’accès à la terre).

Cependant, à l’échelle mondiale, les paysan(ne)s doivent faire face au très médiatisé phénomène de rachats de terres agricoles par des États et des investisseurs privés issus pour beaucoup du monde de la finance. Cette situation fragilise encore plus les millions de petits paysans privés à terme de leur outil de travail si l’investissement dans les terres se fait sans eux (Fiche L’accaparement des terres agricoles).

Différents mouvements et organisations tentent de lutter contre le phénomène et ont recours pour cela à la solidarité internationale (Fiche Comment lutter contre le rachat des terres agricoles ?). Ils n’ont d’ailleurs pas attendu l’accélération du phénomène de rachats de terres pour se mobiliser contre les entreprises et les États orientés depuis des décennies vers une conception industrielle de l’agriculture. En Inde, aux Philippines comme au Guatemala, les méthodes de mobilisation et les rapports de force sont différents mais les objectifs poursuivis sont les mêmes (Fiche Les formes de mobilisation pour l’accès à la terre ; Fiche 30 ans de lutte pour le CUC au Guatemala et Fiche Le KASAMA-TK, un mouvement paysan philippin sans concession).

En outre, le cadre des droits de l’homme, en particulier le droit à l’alimentation, peut fournir des outils politiques et juridiques pour renforcer ces luttes et pour encadrer et tenter de réguler l’actuel phénomène d’accaparement des terres. C’est tout le travail du Rapporteur spécial des Nations-Unies sur le Droit à l’alimentation Olivier de Schutter dont le conseiller a présenté le travail pendant le forum (Fiche Accès à la terre, les recommandations du Rapporteur Spécial des Nations-Unies sur le Droit à l’alimentation).

Dans ce contexte, au moment où le Parlement européen est renouvelé, il convient de rappeler en quoi les politiques européennes jouent un rôle dans l’aggravation des difficultés rencontrées par les petits paysans du Sud. L’exemple des agrocarburants est particulièrement révélateur de l’impact des politiques européennes – en l’occurrence la politique énergétique – sur les modes de production dans les pays exportateurs de produits agricoles (Fiche Les agrocarburants, menace pour l’accès à la terre). Mais l’agriculture paysanne est aussi menacée en Europe par la politique agricole commune aujourd’hui fondée sur une vision commerciale et entrepreneuriale de l’agriculture. Dès lors, des initiatives voient le jour pour relancer la production agricole paysanne pour les villes (Fiche L’agriculture en zone périurbaine), pour enrayer la désertification des campagnes, la concentration du foncier, alors que les jeunes agriculteurs connaissent de grandes difficultés pour s’installer (Fiche L’installation des jeunes en agriculture).

Dans le combat pour la terre, les femmes occupent une place centrale. À l’échelle de la planète, ce sont elles qui assurent l’essentiel de la production agricole et ce sont pourtant elles qui subissent le plus de discriminations dans l’accès à la terre et aux autres ressources nécessaires à la production agricole (Fiche L’accès des femmes à la terre dans les pays du Sud). Au sein des organisations paysannes, ONGs et mouvements sociaux, les femmes ont décidé de faire entendre leurs voix et de faire valoir leurs droits, à l’image du Réseau Femmes en Action au Burkina Faso (Fiche Des femmes en action au Burkina Faso).

À l’issue des débats et échanges d’expériences, les participants au Forum ont amendé et adopté le texte de la Charte du Forum, synthèse des revendications portées par Peuples Solidaires et la Confédération Paysanne pour défendre le droit des paysan(ne)s à la terre (Fiche Charte du Forum international sur l’accès à la terre).

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