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Mobilité urbaine dans la ville de Manille

2010

Les réseaux de transports urbains dans les villes représentent des enjeux considérables dans les pays en développement. Les villes sont devenues des acteurs majeurs de l’économie, et rassemblent plus de la moitié de la population mondiale ; le bon fonctionnement de leur réseau de transport urbain à un impact direct sur la vie de leurs habitants ainsi que sur leur activité économique.

La croissance accélérée des zones urbaines et la gestion urbaine parfois insuffisante aboutissent dans certaines villes en développement à des situations compliquées, où la congestion peut entraîner des dégradations importantes des conditions de vie, de l’environnement, et empêche le développement économique.

Manille est à ce titre un exemple qui montre bien les défis que représente la gestion d’un réseau de transport urbain dans une ville en développement. Son gigantisme, en termes de population et d’activité économique, n’a d’égal que la complexité de sa situation institutionnelle. Dès lors, la gestion du transport urbain nécessite de mettre en place des solutions techniques et organisationnelles adaptées. Pour ce faire, il convient de comprendre et d’approcher les attentes spécifiques à Métro Manille en termes de transports urbains.

Métro Manille est l’illustration des problèmes auxquels doivent faire face les villes en développement. A l’instar de Mumbai et Jakarta, Métro Manille, huitième agglomération la plus peuplée du monde, est confrontée à des difficultés qui croissent avec l’expansion urbaine. De plus, la « méga-city » n’est pas gérée à une échelle propre, ce qui entraîne de grands dysfonctionnements, comme c’est le cas pour les problèmes de transport. Malgré la prédominance des transports en commun motorisés, elle connaît une congestion importante, par manque d’organisation et de coordination, ce qui a un impact considérable sur la vie des habitants.

Pour ces mégalopoles, la situation est inédite, car les villes occidentales de ce rang n’ont pas connu une croissance aussi forte, et leur contexte de développement était différent. Les investissements nécessaires dans le domaine des transports sont colossaux, et les enjeux complexes doivent être l’objet de décisions prenant en compte le bien commun. L’agence de gestion métropolitaine est trop faible, manquant d’autorité et d’expertise, et n’a pas l’envergure attendue pour porter le développement de cette ville-monde.

Dans le contexte politique actuel des Philippines, où l’Etat est fortement centralisateur, on entrevoit peu de perspectives d’amélioration des transports à moyen terme. L’action publique est défaillante, les projets ne sont pas coordonnés, et parfois même, pas financés. Mais cette lacune de l’action publique ne se limite pas aux transports, elle concerne aussi les autres services essentiels dans laquelle une autorité s’avère nécessaire, a minima dans ses fonctions de régulation coordonnée de gestion de l’évolution urbaine.

Il apparaît que la dimension de Manille, qui est aussi le « coeur » de l’archipel des Philippines, est telle qu’elle concentre sur elle beaucoup d’enjeux politiques. Assurer l’intégrité et l’équité territoriale de 7 000 îles dans la paix est le rôle premier de l’Etat philippin. La gestion et le développement du territoire de la métropole de Manille devraient être réalisés par une autorité locale légitime, et beaucoup d’options sont envisageables, tout en préservant l’existence des municipalités historiques. Des perspectives fiscales nouvelles pourraient s’ouvrir si l’Etat acceptait de ne plus avoir la capitale sous son autorité directe, et de réduire les champs d’action des agences gouvernementales.

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