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Le soja et les femmes

Luc Vankrunkelsven

02 / 2005

Je pense que je n’arriverai pas à écrire une chronique sur ce thème. Si bien que…

Le journal « Folha de S.Paulo » a déclaré aujourd’hui, que « le nombre de femmes » subissait une augmentation inquiétante. En 1992, il y avait, sur une population de 145 millions de Brésiliens, un surnombre de 2,7 millions de femmes ; en 2003, il y a déjà 4,3 millions de femmes sur une population de 174 millions de personnes. Une croissance de 57 %.

Quelles en sont les raisons ? Les hommes sont plus victimes d’accidents et de crimes. Il ne s’agit pas d’un « surnombre de femmes » dans une population vieillissante. Au contraire, dans la tranche d’âge située entre 20 et 24 ans, la cause de mortalité à cause de facteurs externes (assassinat, accident ou autres) a augmenté de 52,1 % entre 1980 et 2003 (de 121 à 184 victimes pour 100 000 hommes).

Le marché des femmes

L’article parle souvent de « marché de l’offre et de la demande ».

Vais-je de nouveau tomber sur le soja ? Il ne se passe pas une semaine sans qu’il y ait des morts dans les disputes pour la terre. De la terre pour la viande, le soja et le bois. Bien sûr, il y a aussi beaucoup de victimes dans les favelas à cause du trafic de drogues et d’autres conflits.

Et le « marché » ? Depuis 2001, le marché a massivement acheminé le soja vers le Chine. Bruna Machado, 21 ans et célibataire, tout en riant, demande : « Peut-être devrions-nous créer un pont aérien pour trouver un amoureux ? »

Vers la Chine ?

Des navires de soja, il y a en a suffisamment. Mais si tu es pressée, l’avion c’est mieux. Depuis des années, en Chine, l’augmentation du nombre d’hommes est inquiétante. Pour quelle raison ?

Dû à la rigide politique de planification familiale, chaque couple peut n’avoir (officiellement) qu’un fils. Officiellement ? Il est clair que ce problème peut également être contourné. Les Belges avec leurs « succès » et les Brésiliens avec leur « adresse » n’ont pas le monopole de cela. Ça semble être universel, donc en Chine aussi. Comme dans la culture chinoise un garçon « vaut » plus qu’une fille, des milliers de filles sont mortes dès leur naissance. C’est une situation qu’on ne peut bientôt plus contrôler : des hommes en trop, des femmes « en moins ».

Le « Dumping »

La Chine et le Brésil sont, de plus en plus, des vases communicants : en Chine, il manque des terres et de l’eau pour nourrir la population ; le Brésil possède de ces deux biens en abondance.

Il y a trop de femmes au Brésil ? Pas de problème ! Il y a trop d’hommes en Chine.

Le Brésil a du minerai de fer. La Chine vient construire des voies ferrées, à travers la Cordillère des Andes, pour que le soja arrive à moindre coût à ses poulets, canards et porcs.

Les importations brésiliennes récentes de la Chine sont passées de US$ 229 millions en janvier et février 2004 à US$ 649 millions en janvier et février 2005. Les exportations vers la Chine ne sont pas négligeables : US$ 670 millions. Les Chinois ne sont pas contentés d’exporter leurs produits en pratiquant des prix de « dumping ». Le gouvernement brésilien étudie, actuellement, l’adoption de mesures « antidumping ». Nous espérons que la pratique du « dumping » n’est pas utilisée pour envoyer des hommes chinois au Brésil, dans le cas contraire, les célibataires brésiliennes se retrouveraient dans une situation encore plus inconfortable.

Détail intéressant : le « dumping » est principalement pratiqué sur de nombreuses pièces de téléphones portables chinois, d’une valeur de US$ 50 millions, pour être exact. Les Brésiliens adorent les téléphones portables. Il est indispensable, entre autres, pour « stimuler » les amours. Cependant, cela peut être coûteux d’entretenir une relation amoureuse par téléphone portable interposé avec un Chinois. La langue ne doit pas poser problème : à Curitiba, le chinois est la seconde langue étrangère la plus étudiée. Mais nous sommes d’accord qu’Internet reste encore le moyen de communication idéal pour conquérir un chinois…

Entre ces deux géants, il existe toutefois une grande différence. La Chine abrite 1,3 milliard de personnes ; le Brésil, 174 millions.

C’est étrange, mais depuis l’année dernière, je lis qu’il y a près de 179-180 millions de Brésiliens.

Ce qui veut dire qu’en un an et demi, 4 à 5 millions de personnes sont nées, ou alors l’excédent de femmes (4,3 millions), pour changer, n’a pas été comptabilisé.

Key words

woman, demography


, Brazil, China

file

Des navires qui se croisent dans la nuit : une autre image du Soja

Notes

Ce texte est extrait du livre « Navios que se cruzam na calada da noite : soja sobre o oceano » de Luc Vankrunkelsven. Edité par Editora Grafica Popular - CEFURIA en 2006.

Il a été traduit du portugais par Elisabeth Teixeira.

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