español   français   english   português

dph is part of the Coredem
www.coredem.info

search
...
dialogues, proposals, stories for global citizenship

La situation des drogues au Ghana

11 / 1994

Le Ghana, est, après le Nigeria, et pour les mêmes raisons historiques, le plus important pays producteur-exportateur de cannabis et de transit pour les drogues dures en direction de l’Europe et des Etats-Unis. Il fournit, toujours après le Nigeria, le nombre le plus important des courriers africains arrêtés à travers le monde. En dépit de sa stabilité politique et d’une situation économique relativement favorable, des difficultés sont apparues ces dernières années : la baisse des cours du cacao, denrée qui représente 60% des exportations, a sérieusement affecté l’économie. Le chômage est passé depuis dix ans de 17,6% à 30% de la population active. D’autre part, il convient de remarquer que l’opposition, dénonçant les fraudes du scrutin présidentiel qui a confirmé à son poste l’ancien président, a boycotté les législatives du 29 décembre l992. Amnesty International a enfin dénoncé des violations réitérées des droits de l’Homme commises dans ce pays. Tous ces facteurs ne peuvent qu’avoir une influence négative sur la production, le trafic et la consommation des drogues.

Le climat du Ghana est très favorable à la culture du cannabis et permet d’obtenir des taux de THC plus élevés que dans le reste de l’Afrique de l’Ouest. Parmi les importantes régions productrices, on relève celle du sud-est, à la frontière de la Côte d’Ivoire, celle du nord, à la frontière du Burkina, et celle de l’est, à la frontière du Togo. Il s’agit en général de productions qui varient d’un acre (0,4 hectare)à plusieurs hectares d’un seul tenant. De nombreuses opérations de destruction des cultures sont menées chaque année.

Il existe deux types de trafic de marijuana : des réseaux se consacrent à la satisfaction de la consommation interne, qui est très importante et d’autres se chargent des surplus destinés à l’exportation, principalement en Afrique de l’Ouest, mais également en l’Europe, en particulier à l’Espagne et au Royaume-Uni. En ce qui concerne l’Europe, une voie privilégiée est celle qui mène à la capitale des îles Canaries, Las Palmas. Dans cette ville, les trafiquants ghanéens entretiendraient des relations avec les mafias italiennes et espagnoles.

L’héroïne est en transit pour les Etats-Unis ou l’Europe. Les trafiquants nationaux s’approvisionnent soit directement dans les pays producteurs (Thaïlande, Hong Kong, Birmanie), soit en Côte d’Ivoire. La drogue franchit par route les frontières du Togo et de la Côte d’Ivoire où arrive à l’aéroport international d’Accra. Les Douanes ghanéennes ont arrêté en 1992 environ 200 de leurs compatriotes qui sous le prétexte d’avoir vainement cherché du travail en Corée et au Japon, s’étaient en fait arrêtés à Bangkok pour se fournir en héroïne. Peu de saisies ont été opérées au niveau du port, bien que les spécialistes estiment qu’il existe un important trafic de containers.

Pendant longtemps, les Nigérians étaient le plus souvent les commanditaires de ce trafic, mais il semble que depuis deux ou trois ans les Ghanéens aient réussi à organiser leurs propres réseaux. Parfois, ils s’allient avec des réseaux togolais qui ont de meilleurs contacts avec les pays francophones de l’Europe. On voit également apparaître à Accra des trafiquants européens, italiens en particulier. Les réseaux ghanéens sont également bien implantés à l’extérieur. Ainsi, le 29 mars l992, la police d’Amsterdam a arrêté 29 Ghanéens, accusés de se livrer au trafic de drogues. Ils distribuent l’héroïne en Allemagne, en Belgique et en France aussi bien qu’aux Etats-Unis.

La cocaïne est importée directement d’Amérique du Sud, en particulier du Brésil. Des Ghanéens vont également s’approvisionner à Rio, via le Nigeria. La drogue est ensuite réexportée en Europe et même aux Etats-Unis. Les contrôles s’étant resserrés dans les aéroports des Etats-Unis et du Royaume-Uni, celui de Las Palmas aux Canaries constitue une destination alternative. Dans le cas de la cocaïne, il semble que les commanditaires soient très majoritairement nigérians.

Key words

drug trafficking, heroin, cocaine, illicit agriculture, cannabis, drugs, unemployment, human rights, chain of distribution, drug consumption


, Ghana

Notes

Les sources d’information de cette fiche sont confidentielles et non communicables.

Source

Inquiry

OGD=OBSERVATOIRE GEOPOLITIQUE DES DROGUES

OGD (Observatoire Géopolitique des Drogues) - France

legal mentions