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Agriculture et écologie, un mariage fertile

Christophe BEAU

05 / 1993

La PAC a été conçue au départ pour :

. assurer un revenu décent à la profession agricole,

. fournir une alimentation à coût raisonnable pour le consommateur,

. augmenter la productivité et, par là, la sécurité alimentaire.

Objectifs atteints, parfois dépassés mais à quel prix : exode rural, destruction de l’environnement, désorganisation des marchés, dévalorisation de l’alimentation.

Avec la nouvelle PAC, les règles résistent moyennant exceptions (primes compensatoires et mesures agri-environnementales). Et le coût sera à peu près le même (environ 100 milliards de Francs... dont 25 de fraude et pas qu’en Sicile !). Bref, en ramenant les prix au niveau des prix mondiaux, moyennant compensation, on ne fait que mimer le système nord américain... pour mieux préparer le poker du GATT entre pays "riches".

Impasses et alternatives

D’abord l’impasse énergétique. Lorsqu’une agriculture consomme 400 l de carburants par pré ou 5 à 10 calories végétales par calorie animale produite, cela va mal. Sans oublier les coûts de transports. Qui plus est, par la petite porte du système de gel des terres, on a maintenant fait rentrer le principe du carburant d’origine agricole, véritable gabegie sur le plan énergétique.

Comment n’arrive-t-on pas encore à intégrer les coûts réels dans les calculs de productivité ?

Seconde impasse notoire : l’orientation de la recherche qui mise actuellement ses espoirs sur le génie génétique appelé, par exemple, à rendre les plantes résistantes aux herbicides, à fabriquer des vaches sur mesure. Pourquoi ne pas mettre l’accent sur l’essentiel : la connaissance des interelations biologiques (sol-plante-air)et leur valorisation en agriculture ?

Quant aux prix agricoles, point de salut si l’on ne parvient pas à rémunérer les producteurs aux coûts réels de production. La politique des bas prix n’aboutira qu’à renforcer les concentrations et dégradations, la désorganisation des marchés internationaux, et des économies locales.

La réforme de la réforme.

La nouvelle PAC, c’est donc industrialiser encore plus l’agriculture malgré le "repos trompeur" du gel des terres et des compensations partielles et non durables. Le parti des verts, avec ses alliés sur le terrain, suggère dès maintenant leurs propositions pour réformer la réforme. Par exemple :

. Pas de gel des terres mais obligation d’une jachère verte tournante sur 20% de la SAU sans engrais ni pesticides chimiques, assortie d’une prime de 400 écus/ha pour les dix premiers hectares.

. Taxe sur les nitrates (y compris d’origine animale)au-dessus d’un seuil de 80 kg d’N/ha. Pour les PSC, taxation à l’import similaires à celles des céréales.

. Interdiction des stimulateurs de croissance, des raccourcisseurs chimiques, etc.

. Limites strictes de charges à l’ha et quotas libres appliqués à partir d’un seuil de 60 000 litres

. Primes à la reconversion à l’AB

. Prix d’intervention en général aux prix du marché et prix de seuil (protection)plus élevé,...

Un tableau synthétique très concret résume ces propositions. Certaines dans l’ordre des réalités, d’autres à caractère plus "angélique" ou expérimentales. Voilà de quoi débattre au sein de la profession, agrobiologique notamment.

GEYSER (Groupe d’Etudes et de Services pour l’Economie des Ressources) - Rue Grande, 04870 Saint Michel l’Observatoire, FRANCE - France - www.geyser.asso.fr - geyser (@) geyser.asso.fr

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