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Les bases scientifiques d’une agriculture alternative

05 / 1994

Miguel Altieri n’est pas le premier à parler d’agroécologie. Mais en faisant cette synthèse à partir de différents travaux nord-américains, c’est le premier à expliquer ce en quoi une science, l’agroécologie, peut contribuer à mettre au point des techniques alternatives de production en agriculture. On peut seulement regretter, le manque de cohérence et la difficulté de lecture de certains chapîtres.

L’AGROECOLOGIE, QU’EST-CE QUE C’EST ?

Altieri est de nationalité chilienne d’où sa connaissance et sa curiosité pour les agricultures traditionnelles du Tiers Monde. Mais Altieri c’est aussi un spécialiste des ravageurs de cultures au sein du programme de lutte biologique de l’Université de Californie. Agriculture traditionnelle et écologie, voilà schématiquement les deux éléments d’un mariage dénommé agroécologie.

L’agroécologie est, en résumé, "une discipline scientifique qui aborde l’étude de l’agriculture d’un point de vue écologique", c’est-à-dire, dans toute la complexité des processus biologiques qui président les relations entre plantes cultivées, plantes adventices, populations d’insectes, animaux domestiques, sol, climat, etc... Or, c’est au sein des agricultures traditionnelles, malgré tout peu productives, que ces relations et ces processus sont les plus divers, les plus riches ; polyculture-élevage, associations de cultures, agrosylviculture, culture minimum..., en sont toujours des composantes simultanées.

Si telles sont les bases de l’équilibre de ces agricultures "durables", l’agroécologie se donne pour tâche d’en comprendre les mécanismes pour les valoriser au mieux, et optimiser alors indirectement les rendements : l’agroécologie peut donc contribuer à la mise en place d’une agriculture réellement productive et durable.

DES APPLICATIONS PRATIQUES POUR UNE AGRICULTURE ALTERNATIVE ?

Altieri déclare : "L’Agroécologie veut être une nouvelle discipline scientifique pour le développement des agricultures alternatives". Oui, mais en dehors des bases théoriques, où en est-on ? Qu’a pu permettre aujourd’hui de plus l’agroécologie que l’agronomie pour développer des solutions techniques précises et fiables pour une agriculture également productive, mais plus autonome et plus économe ? "Nous sommes bien ignorants" répond René Dumont en préface. Altieri tente, malgré tout, de répertorier et classer, pas toujours d’ailleurs en toute clarté ou logique, l’ensemble des alternatives techniques de production à notre disposition, des techniques qu’emploient ou qu’expérimentent un certain nombre, notamment les agriculteurs "biologiques" Nord-Américains ou Européens.

Globalement, des synthèses techniques relativement détaillées et convaincantes sur certains points :

- les plantes de couverture, à savoir l’usage et la gestion des engrais verts en cultures pérennes

- les dénommés "mulchs vivants", autrement dit les cultures de légumineuses en associations plus ou moins complexes avec les cultures principales.

- et puis bien entendu, certaines techniques maintenant bien éprouvées de contrôle des ravageurs, des maladies, des adventices.

Mais le résultat pratique semble parfois incomplet ou pas toujours cohérent, peu de choses sur la nutrition de plante et la fertilisation, par exemple... L’agroécologie a sans doute encore du chemin à faire pour forger des agricultures productives et durables !

DIFFUSER LES EXPERIENCES D’AGRICULTURE ALTERNATIVE.

En matière d’agriculture alternative, que se passe-t-il chez les agriculteurs, aux U.S.A. par exemple ? L’auteur en fait une analyse brève ; des références techniques (systèmes de cultures, pratiques culturales, fertilisation,...)et des références économiques intéressantes (marges, temps de travaux,...).

Mais le plus étonnant est le paragraphe consacré aux problèmes techniques que pose la reconversion : il y est indiqué que : d’après les agriculteurs agrobiologistes, le fait qu’il soit difficile d’obtenir une information fiable sur l’agrobiologie représente un frein considérable pour toute tentative de reconversion. La plupart des paysans agrobio obtiennent leurs informations essentiellement auprès d’autres agriculteurs biologiques et par des sources non-officielles, comme des livres et des revues,..., des congrès,..., des ateliers de travail sur ce thème." Et d’affirmer ensuite que "la majorité des agriculteurs adopteraient des nouvelles pratiques si plus d’informations scientifiques étaient accessibles".

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