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L’outil grille logique appliqué au programme régional valorisation des produits de la mer en Afrique de l’Ouest

Sophie NICK

02 / 1996

Pierre Herry est depuis plus de vingt ans secrétaire général du CEASM. Il travaille notamment sur un programme régional pour la valorisation des produits de la mer à l’échelle de seize pays d’Afrique de l’Ouest. Pour initier ce projet, il a été amené à rechercher un outil de programmation et à adopter la "grille logique".

"La "grille logique" a été l’outil qui nous a permis d’assurer une cohérence parmi les objectifs globaux et les objectifs spécifiques auxquels on veut aboutir et toute une gamme d’activités qui vont être mises en chantier par 50 organisations de producteurs dans seize pays. A chaque niveau intermédiaire, il fallait pouvoir évaluer la cohérence du programme en fonction de l’objectif central : la valorisation des produits de la mer en Afrique de l’Ouest. On a expérimenté cet outil en grandeur nature, sur le programme régional. Tout le monde avait convenu de cette nécessité.

Pour arriver au document dit "de vie-programme" qui rassemble toute la programmation du projet, nous avons organisé une réunion avec tous les directeurs des pêches des seize pays concernés et plusieurs avec les organisations professionnelles. Au début, ça a complètement déstructuré le fonctionnement habituel de chacun parce tout le monde était dans une salle sans table, avec des chaises disposées en rond et devait remplir des étiquettes avec des idées et des propositions qui étaient ensuite hiérarchisées sur des tableaux que tout le monde pouvait voir. D’habitude, on travaille avec des dossiers énormes devant soi, du papier et un stylo. Là, juste la visualisation de la production du groupe. Après des discussions, on arrivait à un accord et on pouvait passer à la phase suivante. Participe, la société allemande qui a mis la méthode au point, fonctionne de la même façon avec des cadres de l’industrie européens pour les aider à formaliser une nouvelle perspective ou un nouveau programme.

Dans cette méthode, à chaque fois qu’un programme est arrêté, il faut aussi préciser les indicateurs qui vont permettre de juger de la bonne marche de ce programme. Ceci a été le principal problème rencontré car les participants n’étaient pas habitués à préciser les indicateurs d’évaluation à chaque fois qu’ils avançaient une proposition. Cela signifiait qu’ils allaient être évalués là dessus, ça a été un passage délicat. Personne n’aime sortir les indicateurs de résultats. Il faut donc faire passer l’idée que ce sont des mesures et qu’il vaut mieux en avoir que pas du tout.

Actuellement, c’est un animateur ghanéen qui dirige les sessions en Afrique. Gérald Coffi a eu une formation de base par Participe mais il a adapté la méthode à l’environnement africain. Ca passe très bien. Au Ghana, il est chargé de la définition des programmes de développement dans le secteur urbain. Il est un très grand méthodologiste. Il a l’avantage, par rapport à moi ou aux Allemands de Participe, de son vécu africain qui permet de faciliter la communication lorsqu’il faut faire s’exprimer les représentants des organisations professionnelles par exemple. Ce n’est pas toujours facile. Alors, il prend ses précautions, il passe beaucoup plus vite sur l’identification des problèmes et des objectifs parce que les professionnels sont généralement plus intéressés par les activités à entreprendre. Il les incite à la cohérence : "si vous faites cela, avec qui? Quel résultat recherchez-vous?...". Il nous aide beaucoup, dans toutes les sessions, aussi bien quand il s’agit de regrouper les institutions africaines que les ONG. Il travaille aussi avec l’ADEPA, l’agence d’exécution du programme régional (une coordination de trois ONG africaines et du CEASM). Nous avons bientôt une réunion pour préciser nos indicateurs centraux qui sont : la formation est améliorée, les organisations professionnelles sont confortées, une meilleure exploitation des ressources disponibles dans la région. Une fois précisés, ces indicateurs nous permettrons de dire si on a progressé sur la valorisation des produits de la mer. On peut savoir qu’on se rapproche de l’objectif global si on sait que les objectifs intermédiaires sont atteints. Pour cela, il faut mettre en chantier une banque de données qui nous permette, sur certaines cibles bien choisies, de quantifier qu’il y bien valorisation des produits. C’est une entreprise de longue haleine, c’est pourquoi on préfère conforter les moyens d’Info-pêche à Abidjan. C’est déjà une grosse banque de données sur les flux des produits, les prix, les marchés... On essaye de réunir des moyens pour que cette organisation soit aussi un observatoire du programme régional."

Key words

fishing, sea, NGO, methodology, fishermen’s organization, assessment


, West Africa

Comments

C’est la complexité des données initiales qui nous avait fait chercher une méthodologie.

Notes

Entretien réalisé par Sophie Nick au CEASM dans le cadre de la capitalisation d’expérience de cette association.

Entretien avec HERRY, Pierre

Source

Interview

CEASM (Association pour le Développement des Activités Maritimes) - Le CEASM a arrêté ses activités en 2001. - France

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