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Des étudiants étrangers dans un centre breton de formation aquacole

Sophie NICK

02 / 1996

Pierre Mollo est formateur au CEMPAMA de Beg Meil (Bretagne), un centre de formation en aquaculture. Il suit également plusieurs projets de coopération maritime et est membre du conseil d’administration de l’association pour le développement des activités maritimes (CEASM).

"Nous sommes financés par le conseil régional de Bretagne pour former des chefs d’entreprise, des ostréiculteurs ou des marins qui veulent se reconvertir. Notre organisme de tutelle, le Ministère de l’Agriculture, a le souci de faire du développement, de la recherche et de la coopération internationale. Dans ce Ministère, il y a un bureau de la coopération qui rassemble tous les salariés qui s’intéressent à ce domaine. J’en fait partie et on me facilite la tâche en me donnant les moyens financiers d’aller dans d’autres pays pour entreprendre des opérations de coopération.

Aussi, j’ai pensé que ce serait bien d’accueillir un ou deux étudiants étrangers dans nos formations traditionnelles. Sur des fonds régionaux, une ou deux places ne pèsent pas lourd. Nous avons ainsi reçu des Salvadoriens, des Béninois, des Malgaches, des Ukrainiens, des Tunisiens, des Mauritaniens et des Algériens. Ce sont des initiatives individuelles, des personnes qui nous écrivent en ayant eu notre adresse dans des revues spécialisée, par le CEASM ou par d’autres circuits. Le CEMPAMA est comme une mini-société, 25 individus qui viennent de toutes les régions de France, logent sur place et ont tous des projets différents. Les stagiaires étrangers leur apprennent la géographie de leur pays, les espèces de poissons qu’on y trouve. Cet échange de culture permet de relativiser nos problèmes. Ca nous permet de sortir de notre Bretagne et ça montre aux autres étudiants qu’il faut avoir aujourd’hui une vision internationale. Ils ont l’occasion de rencontrer des gens d’autres pays en direct. Ils apprennent à se connaître, à être tolérants. Dans mes cours, je parle de l’infiniment petit et j’arrive toujours à la planète terre pour montrer sans arrêt qu’il ne faut pas s’enfermer dans notre goutte d’eau. Un de nos stagiaires tunisiens est actuellement en Malaisie où il monte une écloserie d’huîtres. Il va prochainement embaucher deux ou trois stagiaires français qu’il a repérés ici.

Les stagiaires qui viennent de l’extérieur m’apportent une folle envie d’aller les retrouver dans leur pays et de pouvoir les aider même à distance. On les voit pendant trois mois ici. Ensuite, ils repartent et on échange quelques lettres de temps en temps mais ça ne suffit pas. J’aimerais bien qu’il y ait un peu plus de suivi. Nous avons ici le projet de transmettre des images à distance en utilisant les techniques de pointe en télécommunication. Une société nous a contactés pour faire des essais avec nous. Filmer un cours et l’envoyer en cassette video n’a pas le même impact que du direct, quand l’interlocuteur peut poser des questions et avoir les réponses instantanément. Je vais bientôt partir en Crimée pour voir comment on pourrait mettre cela au point. J’ai du mal à trouver des fonds pour financer les projets de coopération en aquaculture que j’ai avec la Crimée. Nous voulions mettre en place une école aquacole à Sébastopol. Je m’aperçois que j’aurai plus facilement de l’argent pour faire de la communication à distance que pour le projet de coopération. Aussi, je vais essayer de lier les deux. Notre école pourrait commencer à distance en envoyant le calendrier des cours qui se déroulent au CEMPAMA. Ca coûtera moins cher plutôt que d’envoyer des équipements. L’avantage de la cassette video est de pouvoir la passer à n’importe quelle heure est d’avoir une meilleure qualité d’enregistrement. Nous pesons le pour et le contre, nous ne sommes qu’au début du projet."

Key words

aquafarming, sea, training, distant training


, France

Comments

"Au CEMPAMA, nous travaillons beaucoup sur l’image car nous avons des stagiaires qui ne sont pas des scientifiques mais des professionnels qui n’ont pas l’habitude des publications et de la documentation écrite. De plus, il y a beaucoup de gestes (des manipulations dans les laboratoires par exemple)qui ne peuvent pas être décrits, il faut les voir. L’image est un langage universel."

Notes

Entretien réalisé par Sophie Nick au CEMPAMA, à Beg Meil (Bretagne)dans le cadre du CEASM.

Adresse du CEMPAMA: Beg Meil, 29510 Fouesnant, France.

Entretien avec MOLLO, Pierre

Source

Interview

CEASM (Association pour le Développement des Activités Maritimes) - Le CEASM a arrêté ses activités en 2001. - France

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