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Le Peanut Scheme

Rabah LAHMAR

01 / 1997

L’histoire du Peanut Scheme ou "opération arachide" est racontée par René DUMONT dans deux de ses livres :"L’Afrique est mal partie" et "Pour l’Afrique, j’accuse".

A la fin de la deuxième guerre mondiale, pour faire cesser rapidement leur rationnement en graisses, les anglais avaient décidé de cultiver l’arachide dans une de leurs colonies africaines. Une vaste opération, hautement mécanisée, de culture d’arachide, le Peanut Scheme, avait été lancée, dès 1945, dans les savanes du sud du Tanganyika, l’actuelle Tanzanie. La direction de cette opération fut confiée à un amiral. Le site avait été choisi parce qu’il était dépeuplé et, de ce fait, ne posait pas de problèmes d’expulsion des autochtones. Une partie du gros matériel qui a servi à la préparation du terrain, à extirper les arbres, venait des plages du Pacifique : un héritage de la guerre.

Le climat se révéla plus sec que prévu et les sols, formés d’un mélange de sable et de gravier, devinrent, à la fin des pluies, durs comme du ciment... Le Peanut Scheme n’avait pas abouti.

L’expérience montra, par la suite, que ce milieu était peu propice à la culture de l’arachide. Si les paysans désertaient cet endroit, c’est qu’ils connaissaient mieux que les coloniaux anglais la valeurs des sols, les réalités climatiques, etc.

Cet échec avait coûté plus de 50 millions de livres sterling....L’affaire fut liquidée dans les plus mauvaises conditions.

Key words

colonialism, agricultural equipment, deforestation, forest, agriculture and environment, environmental degradation, erosion, soil, countryman knowledge


, Tanzania

file

Des sols et des hommes : récits authentiques de gestion de la ressource sol

Comments

Cet échec patent est en premier lieu le résultat de la méconnaissance des sols. Si le coût de l’opération est connu, les énormes dégâts occasionnés au milieu ne sont malheureusement pas chiffrés.

Ici comme ailleurs sur le continent Africain (voir fiche " le secret de la plaine des Timbis ")le colonisateur s’est affranchi des savoirs paysans. Après tout, il valait mieux faire confiance aux machines, résultat de son propre progrès technologique, qu’aux savoirs des paysans africains qui ne font que gratter la terre avec des outils très rudimentaires. Cela faisait partie de la mission civilisatrice du colonisateur !

Source

Book

DUMONT, René, Pour l'Afrique, j'accuse. Le journal d'un agronome au Sahel en voie de destruction, Plon, 1986 (France); Du même auteur : <L'Afrique noire est mal partie>, Seuil, 1962, 254 pages, ISBN 2.02.000306.6.

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