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Les gouvernements européens et le tourisme

Dora VALAYER

08 / 1997

La concurrence mondiale est de plus en plus âpre sur les marchés touristiques, qui connaissent par ailleurs des changements structurels profonds. Les gouvernements européens sont directement concernés par les modifications en cours.

Un séminaire a été organisé à Salzbourg en avril 1997, conjointement par le Commission de l’OMT pour l’Europe (CEU)et la Commission Européenne de Tourisme (CET). Y ont participé 90 personnes, délégués de gouvernements, experts et représentants des membres affiliés de l’OMT.

On constate en Europe occidentale que les gouvernements, qui avaient joué un rôle-clé dans le développement touristique de leurs pays, se sont progressivement désengagés au profit des autorités locales et du secteur privé. Les processus de décentralisation qu’ont engagé certains pays en sont responsables, mais aussi les contraintes budgétaires qui orientent les dépenses publiques vers d’autres secteurs de l’économie. Méthodologies, meilleure compréhension des consommateurs et valeur de la recherche ont été évoquées pour soutenir la nécessité des gouvernements de rester attentifs au phénomène touristique. Tandis que le secteur privé développe de nouveaux produits, "les gouvernements doivent adapter leur politique touristique à l’évolution des marchés pour favoriser la compétitivité des destinations". Par ailleurs, ce sont les petites et moyennes entreprises (qui représentent 90 pour cent de l’ensemble des entreprises touristiques de l’Union Européenne)qui ont le plus à souffrir de l’impact de la mondialisation, et il appartiendrait aux gouvernements d’élaborer des instruments pour aider les PME. Toutefois, il ne semble pas que ces arguments puissent contribuer à ralentir le désengagement des gouvernements en matière touristique. Le secteur privé contribuera donc davantage au développement touristique. Ce processus s’étend aux pays de l’Europe de l’Est, qui se lancent dans des programmes de privatisation pour se débarasser des dernières sociétés touristiques. Dans un article qui suit ce compte-rendu, le Professeur Peter Keller, Chef du Service du Tourisme de Suisse, avance les arguments suivant lesquels l’intervention de l’Etat reste indispensable, et énumère les tâches essentielles de l’Etat en matière touristique.

Key words

tourism, political economy, role of the State, state disengagement, privatization, international trade, free trade


, Europe

Comments

Le processus dont il est question dans ce document est inquiétant pour plusieurs raisons : d’abord les gouvernements seront de moins en moins compétents pour faire face aux grandes sociétés internationales. Par ailleurs, les considérations dont il est question ici concernent bien les pays européens en tant que récepteurs de tourisme, et la solidarité européenne, mais ne tiennent pas compte des intérêts des autres pays, notamment dans le tiers-monde. Or les interfaces entre les intérêts touristiques des pays européens, et ceux des pays en développement peuvent difficilement être trouvés dans le secteur privé dominé par la compétitivité. S’il peut y avoir une volonté éthique, ce sera difficile autrement qu’à un échelon interministériel, avec les services chargés des relations internationales (coopération, etc). Mais ceci apparaît peu dans le débat. Il existera donc de moins en moins de garanties que les PVD, économiquement fragiles, ou fragilisés par le tourisme, puissent trouver une compréhension pour accéder à la durabilité si le domaine du tourisme, comme cela semble irréversible, est de plus en plus dominé par le secteur privé.

Source

Colloquium, conference, seminar,… report

Commission de l'OMT pour l'Europe; Commission Européenne de Tourisme, Les gouvernements européens face aux nouveaux enjeux du tourisme, OMT=Organisation Mondiale in. OMT Nouvelles, 1997/05 (ESPAGNE), 2

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