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Une initiative concluante : RELACC ou la réussite d’une commercialisation communautaire

Un réseau d’une dizaine de pays d’Amérique latine permet d’organiser une solidarité communautaire entre des organisations paysannes, urbaines et populaires.

Johanne WILK TATIN

08 / 2002

Dans un contexte de mondialisation des échanges, les petits producteurs n’ont pas les moyens de rivaliser avec les firmes multinationales qui envahissent les marchés locaux de leurs produits à des prix ultra compétitifs. Ils se retrouvent marginalisés et leur avenir est menacé.

C’est de ce constat qu’est né en 1991, en Amérique latine, un réseau visant à renforcer les expériences de "commercialisation communautaire" (production locale pour la consommation locale), le Réseau Latino Américain de Commercialisation Communautaire (RELACC).

Il comprend 12 pays d’Amérique latine (Mexique, Guatemala, Honduras, Salvador, Nicaragua, Costa Rica, Panama, Pérou, Bolivie, Paraguay, Brésil et Equateur) qui sont représentés par des organisations nationales (urbaines marginalisées, populaires et rurales) autogérées qui mettent en place des stratégies de commercialisation.

Son objectif premier est de promouvoir l’accroissement des échanges internes (nationaux) tout en faisant disparaître les intermédiaires entre le producteur et le consommateur. Cela permet d’une part aux producteurs marginalisés (majoritairement indigènes et de milieu rural) de recevoir un meilleur prix pour leurs produits. D’autre part, le fait de ne pas passer par des intermédiaires permet aux consommateurs d’avoir accès aux produits de première nécessité à des prix convenables.

Ce réseau est, lui même, le fruit d’un travail de 6 années mené en Equateur par le Mouvement Maquita Cushunchic (du Quechua "donnons nous la main") qui, en aidant à la mise en place d’associations de petits producteurs, leur avait permis d’introduire leurs produits agricoles dans des grandes surfaces à des prix plus justes.

Le travail de RELACC s’effectue selon 4 pôles : la formation, le conseil, le financement et la commercialisation communautaire. En formant les communautés à la gestion d’entreprise et à son organisation, il leur offre et la possibilité d’améliorer leur recherche de financement et les connaissances qui leur permettent d’optimiser l’utilisation des ressources. C’est l’activité de conseil qui reste la plus importante : le réseau informe sur les prix du marché, les canaux de commercialisation nationaux, afin que les producteurs adaptent le mieux possible leur production à la demande effective. Au niveau du financement, RELACC incite en outre à la création de caisses d’épargne populaires.

A titre d’exemple, au Pérou ce sont 2 millions de personnes qui font partie du réseau tandis qu’au Mexique, les caisses d’épargne populaires ont déjà 1000 à 3000 associés.

En ce qui concerne la commercialisation des produits du réseau (majoritairement agricoles et artisanaux), les démarches sont propres à chaque pays, en fonction de ses expériences et de ses besoins :

au Pérou, plus de 3000 "comedores populares" (restaurants populaires) participent au réseau en s’approvisionnant auprès d’organisations membres de la RELACC, ce qui leur offre des avantages en terme de coût.

le Guatemala, pour sa part, exporte ses plantes médicinales

- en Bolivie, les marchés traditionnels participent pour commercialiser les produits.

- au Mexique, il existe un système de distribution appelé la "Fourmi Solidaire". Les organisations urbaines font du porte à porte pour vendre les produits des organisations rurales.

L’objectif du réseau est de favoriser les échanges d’expériences entre organisations membres à travers leurs coordinations nationales, tout en respectant l’identité de chacune. C’est ainsi que l’année dernière, les membres du RELACC d’Equateur se sont rendus au Mexique pour partager les expériences du RELACC mexicain et analyser les initiatives locales (la caisse populaire mexicaine, etc.). De même, les Mexicains se sont ensuite rendus en Equateur et ont pu assister au travail de formation et à bien d’autres programmes encore.

Cette expérience connaît un succès en Amérique Centrale. Elle a été encouragée lors de la "Rencontre latino américaine sur le commerce équitable et la consommation éthique dans la perspective de la solidarité globale", qui s’est tenue à Lima en mars 2001.

RELACC doit maintenant relever des défis tels que le passage d’organisations informelles à des organisations légalement reconnues. Il doit aussi renforcer ses réseaux d’information et inciter les autorités à adopter des politiques en faveur de ce type de commercialisation.

Key words

local market, local development, fair trade


, Latin America

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Cette expérience démontre qu’il est possible et viable de créer des types d’échanges alternatifs permettant de développer un commerce interne et intra zones qui intègre les acteurs oubliés des échanges mondiaux et redynamise l’économie locale. Ce travail est mis en place à l’échelle locale et le poids des échanges qu’il encourage n’est pas comparable avec celui des échanges sur le marché conventionnel. Cependant il croît petit à petit et offre des perspectives d’intégration régionale intéressantes.

Notes

Pour plus d’information sur le chantier sur le commerce équitable : http://fairtrade.socioeco.org

Pour plus d’information sur l’Alliance pour un monde responsable, pluriel et solidaire, consulter : http://fairtrade.socioeco.org

Source

Internal document

Voluntarios de ONU, Quito

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