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Le Centre de Documentation Tiers Monde de Paris

Odile ALBERT

12 / 1993

Dans les années 1970, un groupe de militants "tiers-mondistes", n’appartenant ni au monde de la recherche ni à celui des universités, a la conviction qu’une des meilleures aides à apporter au développement des pays du Tiers Monde passe par une information pertinente auprès du public français sur les réalités vécues dans les pays du Sud. Cette idée, qui s’est confortée tout au long des années suivantes, est alors plutôt à contre-courant de l’activisme de l’époque, plus porté à l’aide financière pour la réalisation de projets dans les pays du Sud.

Au départ, les initiateurs de ce projet organisent un "point-info" dans la boutique Artisans du Monde de Paris, dans le 9ème arrondissement. Ce magasin, qui a ouvert ses portes en 1974, se propose de développer un commerce plus équitable par la vente à un juste prix de produits artisanaux et alimentaires provenant du Sud. Pour accompagner l’acheteur dans sa démarche, le "point-info" se dote d’une documentation.

Assez vite, il s’avère préférable d’avoir une documentation plus structurée dans un local mieux approprié. C’est ainsi que la décision de créer le Centre de Documentation Tiers Monde de Paris, CDTM, est prise en 1980. Le CDTM s’installe alors dans des locaux au-dessus de la boutique, ce qui permet la continuité dans la relation entre ces deux structures assez complémentaires.

Le centre de documentation se professionnalise progressivement. En 1983, il participe à la création d’un réseau, le RITIMO (Réseau d’information Tiers-Monde)qui réunit une trentaine de centres de documentation français ayant des objectifs similaires. Le Ritimo rédige alors une charte, élabore un thésaurus commun et met en place un système d’échange de fiches bibliographiques.

Trois ans plus tard, en lien avec cinq centres du Réseau, le CDTM envisage l’informatisation de sa documentation. Après une étude de faisabilité et une recherche de financement, le système informatique démarre en avril 1988. C’est le commencement de la constitution de Ritimo-Base. En 1993, huit centres participent à cette base de données qui recense 23 000 références. Ce travail commun permet une démultiplication de la documentation et un partage efficace des tâches.

La documentation du CDTM couvre tous les thèmes concernant le développement dans les pays du Tiers-Monde : développement économique et social, rapport entre développement et environnement, droits fondamentaux, développement local, coopération et solidarité internationale, relations Nord-Sud... Cependant, à travers tous ces thèmes, elle privilégie l’actualité (confection de dossiers à partir des grands quotidiens français)et les informations provenant des ONG (organisations non-gouvernementales). Au niveau géographique, la documentation reste toujours centrée sur les pays du Tiers Monde, tels qu’ils étaient définis à la création du Centre, c’est-à-dire tous les pays du Sud sauf Australie, Japon, Hong-Kong et Singapour. L’évolution géopolitique très rapide de ces dernières années mérite, certes, une nouvelle approche géographique. Mais il semble important que les nouvelles préoccupations de l’actualité n’occultent pas les problèmes spécifiques des pays du Sud et l’importance de nos relations avec ces pays, d’autant plus que le public a tendance à s’en désintéresser, plus sensibilisé aux pays de l’Est ou aux grands problèmes de nos pays occidentaux.

En plus de rapports et de thèses, le CDTM possède 1 500 ouvrages et 270 dossiers documentaires par thème ou pays. Il reçoit 200 collections de périodiques. 20 % des documents reçus proviennent du Sud. Les documents sont analysés et indexés pour Ritimo-Base (en respectant les règles de partage de travail établies entre les centres du Ritimo).

Le public du CDTM est assez varié : enseignants et étudiants sont les plus nombreux, puis viennent les journalistes de la presse écrite ou audiovisuelle et les militants d’ONG. On peut encore citer des touristes désirant voyager "autrement" et des industriels qui ont une activité industrielle ou commerciale avec le Sud. Ce public représente un millier de consultations par an. A ces lecteurs cherchant une documentation de fond, s’ajoutent de très nombreuses personnes désireuses de travailler dans un pays du Sud, soit comme volontaires, soit comme coopérants, et qui viennent chercher des adresses et des conseils pour mener à bien leur entreprise.

Le CDTM publie régulièrement "Les dossiers de presse du CDTM", dossiers sur un thème ou un pays réalisés à partir d’articles reçus puis reclassés pour permettre de faire le point sur le thème ou le pays choisi. Le CDTM publie également chaque année une bibliographie spécialisée, à partir d’une sélection extraite de Ritimo-Base. Il se propose de mettre au point une revue de presse mensuelle sur la coopération française destinée essentiellement aux cinquante principales ONG françaises.

Key words

information, documentation, education, association, data bank, education on development


, France

Comments

Il est intéressant de constater à quel point l’intuition des quelques fondateurs du CDTM se révèle perspicace 25 ans après. "S’informer avant d’agir", idée peu répandue à l’origine du projet a pris maintenant toute son envergure.

Source

Organisation presentation

CDTM (Centre de Documentation Tiers Monde de Paris) - 20 rue Rochechouart, 75009 Paris, FRANCE - Tel. 33/(0)1 42 82 07 51 - France - www.cdtm75.org - cdtmparis (@) ritimo.org

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