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Migrations et changement climatique

Note d’analyse du « groupe migrations » du CRID

Une Seule Planète

Selon l’Organisation internationale des migrations, le monde comptait 20 millions de déplacés environnementaux en 2008. D’ici 2050, ils pourraient être au bas mot 250 millions de personnes, obligés de migrer à cause de la dégradation de leur environnement (hausse du niveau de la mer, avancée du désert, assèchement d’un lac, etc); certains scénarios montent beaucoup plus haut (1 milliard), car on ne maîtrise pas la rapidité et l’ampleur du changement. Cette étude indique que seule une petite partie de ces « réfugiés climatiques » quittent leur pays d’origine. Elle identifie également les régions et pays potentiellement les plus concernés par ces phénomènes migratoires liés au climat, parmi lesquels l’Afghanistan, le Bangladesh, la majeure partie de l’Amérique centrale, des portions de l’Afrique de l’Ouest et de l’Asie du Sud-Est (1).

Tiping point

L’ampleur potentielle des mouvements futurs nécessite d’apporter un soutien international, financier et technologique aux pays les moins avancés qui sont et seront les plus touchés par la migration environnementale interne et transfrontière, car ces pays n’auront pas la capacité ou les ressources pour gérer de tels flux. Il est tout aussi fondamental de résoudre rapidement le problème à la source, en adoptant des modes de production et de vie beaucoup plus sobres -en énergie, en eau et en matières premières- et de distribution plus justes. Cela revient à renoncer au modèle actuel de la mondialisation néolibérale. D’ailleurs, ce modèle dévastateur pour l’environnement (changement climatique, érosion de la biodiversité, raréfaction des ressources naturelles) est aussi à l’initiative d’une gestion à l’échelle mondiale des flux migratoires au profit des besoins des entreprises, au détriment des choix individuels de chacun, engendrant la mise en place de programmes de travail temporaires et par là même la précarisation et l’instrumentalisation des personnes.

Il est crucial d’adopter une approche plus équilibrée dans la compréhension du lien entre la migration et le changement climatique, un sujet complexe qui est souvent perçu comme un phénomène de déplacement forcé provoqué par des événements climatiques extrêmes et qui néglige le rôle décisif que la migration peut jouer dans l’adaptation à cette nouvelle réalité climatique.

Le rapport de synthèse préparé par plusieurs experts du GIEC (groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat) pour le Sommet de Copenhague, avait reconnu que la réalité du changement climatique est pire que le scénario le plus pessimiste qu’avait envisagé le GIEC dans ses précédents rapports. Ils avaient en effet sous-estimé « l’effet boule de neige » (rétroaction positive du cycle du Co²) qui accélère et grossit le processus. Le second mécanisme majeur mis clairement en avant est le « point de bascule » (tiping point) : au-delà d’un certain seuil, le changement devient incontrôlable et il n’y a plus de retour en arrière possible, autrement dit, c’est la disparition. Le récent rapport en présente neuf, parmi lesquels trois disparitions majeures possibles à relativement courtes échéances -de 10 ans à 1 siècle- : les forêts tropicales, les récifs coraliens, le permafrost, c’est-à-dire les glaces normalement « éternelles », tant sur les continents qu’aux pôles. Ces disparitions engageraient la survie sur la planète…

En termes de scénarios possibles pour lutter contre cette « bascule climatique », il est nécessaire d’informer sur l’ampleur, la rapidité et l’enjeu du phénomène ; de mettre en place des mécanismes d’adaptation auprès des populations et des pays où les effets du changement se font déjà sentir ; d’accueil, de protection et de réinstallation de populations entières ; de procéder à des transferts de technologies appropriées, hors lois du marché. Cela sous-entend la mise en place d’une gouvernance mondiale démocratique, efficace et contraignante, qui permette la mise en place de nouvelles règles du jeu internationales. Le rôle des sociétés civiles est capital pour relever ces défis.

La réalité environnementale et planétaire nécessite une répartition des efforts au niveau mondial avec un système d’aides des pays riches vers les pays principalement touchés.

Implications en termes de droit international

Les déplacés environnementaux correspondent à une nouvelle catégorie de migrants pour laquelle se pose la question du statut : est-il nécessaire de créer un nouveau statut pour prendre en compte les « déplacés environnementaux » ou « réfugiés climatiques » ? Force est de constater que le droit actuel sur les réfugiés (Convention de Genève) n’est déjà pas respecté (non prise en compte des réfugiés politiques), il serait donc peut-être plus opportun d’élargir la portée du droit actuel. La mise en place d’une nouvelle convention internationale pour régir ce statut semble peu réaliste à moyen terme et il convient de défendre en premier lieu le droit actuel. De plus, la multiplication des statuts pourrait faciliter les catégorisations alors qu’en réalité la distinction entre réfugiés politiques, économiques et climatiques n’est pas aisée, les causes des migrations étant souvent imbriquées.

S’appuyant sur le même constat, on peut néanmoins considérer qu’il n’est pas plus irréaliste de vouloir obtenir des Etats l’application et l’élargissement de l’actuelle convention de Genève que de réclamer un protocole additionnel à cette convention ou même une nouvelle convention. La particularité et l’ampleur extrême du phénomène migratoire à venir demandent d’oser anticiper, une certaine utopie étant peut-être aujourd’hui du réalisme.

Les crispations aux frontières et les réflexes identitaires sont des risques importants alors que les responsabilités des pays du Nord sont écrasantes. De plus, ce phénomène est planétaire et aucun repli n’est possible. La psychose nationale et l’utilisation de la peur comme outils de domination nécessitent des prises de position affirmées, consolidées et partagées.

Quel type d’alliances faut-il concevoir pour éviter le renforcement des positions sécuritaires déjà très fortement implantées ? Les alliances entre les ONG de solidarité internationale, les associations de défense des Droits de l’Homme et les associations environnementalistes sont une bonne chose mais encore faudrait-il leur donner plus de visibilité pour améliorer leur portée. Les messages de ces alliances ne sont pas clarifiés ni portés conjointement et recèlent encore plusieurs points de désaccord.

1 Etude OIM, conférence de Copenhague, 2009.

Palabras claves

migración, cambio climático, refugiado

dosier

Pour une gestion durable et équitable des ressources naturelles

Notas

Centre de ressources commun Une seule planète

www.uneseuleplanete.org

Sites internet de membres du réseau Une seule planète

4D www.association4d.org

AITEC aitec.reseau-ipam.org

Amis de la Terre www.amisdelaterre.org

Artisans du monde www.artisansdumonde.org

CCFD-Terre solidaire ccfd-terresolidaire.org

CNCD 11.11.11. www.cncd.be

CRID www.crid.asso.fr

Greenpeace www.greenpeace.org

Ingénieurs sans frontières www.isf-france.org

Petits débrouillards www.lespetitsdebrouillards.org

Réseau ressources Naturelles en RDC www.rrnrdc.org

Ritimo www.ritimo.org

Walhi-Friends of the Earth Indonésie www.walhi.or.id

Autres sites internet d’information sur ces sujets

www.partagedeseaux.info

www.agter.org

encyclopedie-dd.org

www.bastamag.net

alter-echos.org

www.pambazuka.org/fr

CRID-Centre de Recherche et d’Information pour le Développement - 14, passage Dubail - 75010 Paris Tél. : 01 44 72 07 71 Fax : 01 44 72 06 84 - www.crid.asso.fr/ - info (@) crid.asso.fr

menciones legales