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Jeunesse, valeurs et besoins : points de vue des jeunes et des adultes-Part2

Partie 2

03 / 2012

Voir la Partie 1

Concernant la concordance sur le fait « qu’il n’y a aucun problème à ce qu’un homosexuel donne des cours à des enfants », nous avons le Brésil (76 %), l’Uruguay (74,9 %) et l’Argentine (60,5) qui prennent la tête du ranking de concordance ; le Chili (47,8 %) et le Paraguay (42,4 %) se trouvent dans des positions intermédiaires ; et la Bolivie est la moins favorable à ce thème (38,2 %). Dans tous les pays, un meilleur revenu et une scolarité plus importante entraînent une acceptation plus importante. Dans cinq pays (à l’exception de la Bolivie), le milieu rural est le moins favorable. Dans quatre pays, les femmes se révèlent être plus tolérantes, à l’exception du Chili ou le contraire se passe. En Bolivie, il n’y a aucune différence dans les opinions entre les hommes et les femmes à ce sujet.

Toutefois, « dans tous les pays, la question générationnelle fait une différence » : les jeunes sont plus favorables au fait qu’il n’y a aucun problème à ce qu’un homosexuel donne des cours à des enfants ». Les différences entre les adultes et les jeunes qui sont favorables à cette question sont de 13 % et de 12,6 % en Uruguay et au Chili respectivement ; elles atteignent 6 % et 7 % au Brésil, en Bolivie et au Paraguay respectivement ; et 5,2 % en Argentine. Donc, grâce aux réponses des jeunes, il est possible de percevoir que cette génération de jeunes vit déjà avec la censure sociale de préjugés contre les différentes orientations sexuelles.

Non encore de manière confirmée, comme c’est le cas pour l’équité entre les hommes et les femmes, ce déplacement à l’intérieur de l’idéologie machiste chez les jeunes peut être également vu comme le résultat de victoires plus récentes de groupes activistes. Les jeunes de cette génération cohabitent quotidiennement avec des couples homosexuels, ils sont informés des parades gays, ils ont accès au commerce d’objets de consommation spécialité pour les personnes de différents orientations sexuelles, etc. Outre cela, il existe, dans l’espace public des sanctions (d’ordre légal et moral) qui inhibent des manifestations homophobes. Ainsi, la législation et les organisations des droits de l’Homme interfèrent dans le choix de ce qui peut ou non être dit en public. Nous ne pouvons pas dire que telle interférence annule des préjugés. Toutefois, que ce soit pour une meilleure cohabitation, ou par l’obligation légale, la tendance est que les jeunes (plus que les adultes) incorporent la question de la diversité des orientations sexuelles.

Autre exemple des rapports entre les jeunes et les questions de leur temps : les questions écologiques. Lors d’une autre section de questions, il était demandé : votre plus grande peur aujourd’hui dans l’actualité s’est… Après présentation d’une liste de sept choix, il était demandé aux personnes interrogées qu’elles fassent leur choix dans la liste. La violence (contre la famille), a été signalée comme la plus grande peur, suivie de la violence contre soi. En troisième position, ce qui peut surprendre, figure la peur « du manque d’eau sur la planète », choix qui a même supplanté la peur de ne pas trouver de travail. Dans la composition de ce ranking, les plus jeunes ont démontré avoir inclus, dans leur discours public, la préoccupation écologique.

Les jeunes et les adultes identifient les obstacles, les problèmes, et les demandes des jeunes

À la question « quels sont les plus grands obstacles à une meilleure vie pour les jeunes et la conquête du futur ? », dans tous les pays, nous avons obtenu les réponses suivantes : enseignement de mauvaise qualité et violence/sécurité. Au Brésil, au Paraguay et en Uruguay, la violence vient avant l’éducation. En Argentine, au Chili et en Bolivie, l’éducation est en première position et la violence, en seconde. Ensuite, en troisième et en quatrième position, se trouvent le travail/l’emploi et la pauvreté.

Quant à la question « qu’est-ce qui est le plus important pour un jeune aujourd’hui ? », dans tous les pays, les individus interrogés ont répondu « avoir plus d’opportunités de travail » suivi de « étudier et obtenir un diplôme universitaire » (1).

Pour les deux questions citées antérieurement, les différences entre les réponses des jeunes et des adultes ne sont pas significatives. Une différence générationnelle importante apparaît, toutefois, sur la question concernant « la qualité la plus importante pour qu’un jeune trouve du travail ». Dans ce cas, l’expérience et le niveau d’études sont au sommet du ranking dans tous les pays. Toutefois, les adultes misent plus sur la scolarité et les jeunes, plus sur l’expérience. Ceci indique que les jeunes de cette génération savent (de par leur observation de ce qui se passe avec les autres jeunes ou de par leur expérience propre) que les diplômes sont importants, mais qu’ils ne garantissent pas, nécessairement, un emploi en rapport avec le niveau d’études atteint.

D’autre part, le sondage d’opinion nous a permis de voir que les six pays étudiés s’accordent fortement sur les principaux problèmes des jeunes et sur les priorités qui devraient être prises en considération dans chaque pays. Quand nous avons demandé à chaque personne interrogée de choisir les projets et les actions qui devaient être prioritaires pour la jeunesse, le trio éducation, travail et santé a été mis en évidence (en particulier, des questions liées à la grossesse adolescente et aux maladies sexuellement transmissibles).

En général, ces points sont cités aussi bien par les adultes que par les jeunes. À l’exception de la Bolivie, où les adultes misent plus sur l’éducation que les jeunes, et de l’Uruguay, où le thème de la santé acquiert une plus grande importance pour les jeunes.

Les questions relatives à l’intégration de minorités, au transport gratuit et aux politiques de réduction des drogues sont beaucoup plus posées par les jeunes que par les adultes dans trois pays concernés par la recherche.

Une autre question affiche cette même hiérarchie : « Si tu étais président, quelle serait ta priorité ? ». Parmi les sept alternatives présentées, l’éducation, travail et la santé ont de nouveau été mis en évidence, suivie de la sécurité des droits de l’Homme, le transport et la protection de l’environnement. Si pour ces réponses, le revenu et le niveau d’études peuvent avoir une influence sur les réponses avec certains changements d’ordre entre l’éducation et le transport, par exemple, l’âge ne fait aucune différence dans les réponses.

Enfin, nous souhaitons ici mettre en évidence une autre question. Chaque pays a choisi quatre manifestations de jeunes qui ont eu une certaine répercussion dans la presse et nous avons demandé aux personnes interrogées qu’elles donnent leur avis. Les réponses ont mis en évidence des manifestations relatives aux demandes d’éducation (qualité, accès, transparence des ressources investies). Ensuite, nous pouvons souligner la concordance avec des mouvements autour du transport scolaire (demi-tarif et gratuité). Au Paraguay, en particulier, l’alternative suivante a reçu une grande adhésion : « la participation des jeunes à des manifestations contre la consommation d’agrotoxiques ». Dans le tableau présenté, les demandes classiques sont mises à jour et de nouvelles demandes concernant la culture, le sport, les loisirs et les droits de l’Homme y sont introduites. Tous ces exemples viennent corroborer une certaine continuité entre ce que pensent les majorités et les minorités statistiques sur la jeunesse.

Perception des inégalités et des différentes formes de discrimination

Dans tous les pays, le sentiment de discrimination est plus important chez les jeunes que chez les adultes. Il est possible de dire que les jeunes sont toujours plus sensibles et qu’ils dénoncent, dans une plus grande proportion, l’existence d’inégalités et de discrimination. Ils manifestent leurs opinions de manière plus homogène que les adultes, leur réponse étant moins perméable pour des différences de revenus et de scolarité, des facteurs qui tendent plus ou moins à peser, dans l’ensemble, sur la perception de l’existence de discrimination. Il est important de souligner, en ce sens, que les discriminations les plus ressenties sont celles qui concernent la pauvreté et ses aspects, suivies (et souvent combinées) des discriminations de type racial ou régional.

(Rapport du sondage d’opinion du Brésil, Recherche Jeunesses sud-américaines, Ibase/Pólis, 2009)

En résumé

Les jeunesses de ces six pays sud-américains se construisent dans le miroir des sociétés dans lesquelles elles vivent. Ce miroir reflète des caractéristiques conservatrices, des incohérences et des transformations culturelles continues. Dans ce sens, parler de ces jeunesses, c’est parler de processus sociaux en cours dans ces pays de l’Amérique du Sud.

Cependant, au regard d’une perspective générationnelle comparative, ces réponses indiquent que les jeunes d’aujourd’hui - plus que les adultes - sont propices à faire face aux questions qui font partie des oppositions actuelles qui forment l’espace public actuel.

Parallèlement, les adultes et les jeunes semblent être plus ou moins d’accord sur les problèmes et les besoins des jeunes d’aujourd’hui. D’autre part, en pensant aux demandes des jeunes, et en considérant particulièrement la réponse des jeunes interrogés, cette même recherche nous a permis de constater que : les perceptions de la majorité des jeunes des six pays, sur les problèmes actuels qui affectent leur vie, présentent des similitudes significatives avec l’agenda public construit par des groupes, des mouvements et des réseaux qui se constituent aujourd’hui en « minorités de jeunes actifs ».

 

 

 

 

 

 

1 Voir l’ensemble des tableaux de l’article JEUNESSE/S :Images contradictoires entre les jeunes et les adultes.

Palabras claves

joven, sistema de valores, condiciones de vida


, América del Sur

dosier

Le Livre des jeunesses sud-américaines

Notas

La version originale (en portugais)est en ligne sur le site d’Ibase : www.ibase.br/pt/biblioteca-2/

Retrouvez le site (en portugais) dédié au projet : www.juventudesulamericanas.org.br/

IBASE (Instituto Brasileiro de Análises Sociais e Econômicas) - Av. Rio Branco, nº 124, 8º andar - Centro - Rio de Janeiro - CEP 20040-916 BRASIL- Tel: (21) 2178-9400 - Brasil - www.ibase.br - candido (@) ibase.org.br

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