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De combien d’environnement l’homme a-t-il besoin ?

FIPS, une mesure pour évaluer les besoins d’espace pour les produits et les services

Ina RANSON

07 / 1995

Friedrich Schmidt-Bleek, physicien et chimiste, directeur du secteur "flux de matières et changement de structures" à l’Institut de Recherche Scientifique de Wuppertal a écrit un livre qui est considéré comme fondamental dans le monde de la recherche écologique. Il présente un concept nouveau permettant d’évaluer de façon simplifiée la consommation de matériaux du berceau à la tombe ou du berceau au berceau, par unité de service ou de fonction. Il y propose en même temps un concept qui permet d’évaluer l’"espace nécessaire par unité de service" ou "intensité d’espace" : FIPS (Flächenintensität pro Service-Einheit).

Quel est l’intérêt du "FIPS" ? Des chercheurs ont calculé par exemple qu’uniquement pour satisfaire la soif des Allemands en jus d’orange, il faudrait planter des orangers sur une surface couvrant tout le land de la Saar. Pour satisfaire le besoin de café des Allemands, il faut utiliser 12.000 km² dans les pays tropicaux, ce qui correspond environ à la totalité de l’espace qui sert à la circulation routière ou à environ 90% de l’espace occupé par les bâtiments dans les vieux länder. Comme on ne peut cultiver en Allemagne ni oranges ni café, ce pays occupe, contre de l’argent comptant, une partie du Tiers Monde. Chaque Allemand aurait ainsi besoin d’environ 200 m² pour cultiver du soja (production de la viande de porc), de 150 m² pour boire son café, et de 82 m² pour le cacao. Et il a besoin de beaucoup d’autres choses encore ! Schmidt-Bleek estime que pour couvrir ses besoins en ressources, l’Allemagne profite d’un espace qui est environ deux fois plus grand que le pays lui-même. Des estimations analogues ont été faites aux Pays-Bas où les chercheurs arrivent même à un facteur de 3 à 4.

Il faudrait considérer, dans les calculs, les conséquences écologiques et sociales dans les pays producteurs qui orientent leurs économies vers l’exportation : par exemple l’érosion des sols, la pollution induite par les pesticides et les engrais et encore la consommation de l’eau. Sans oublier les aléas du commerce international qui parfois ruinent les petits producteurs. "Ne devons-nous pas penser, en buvant du cacao et en mangeant du chocolat, que la plus grande partie de l’espace de culture vivrière en Côte d’Ivoire a été perdue par ces cultures et que la population croissante de ce pays se trouve confrontée à de grands problèmes de nourriture?"

L’auteur souligne que face à l’accroissement des populations et à la baisse des récoltes, il est indispensable de poser la question de la distribution juste des espaces. Il rappelle que le problème a été reconnu par d’autres, depuis de nombreuses années. Quand on demanda à Gandhi si, après son indépendance, l’Inde acquerrait le même niveau de vie que les Anglais, celui-ci répondit : "Pour arriver à sa prospérité, la Grande Bretagne a eu besoin de la moitié des ressources de la planète ; de combien de planètes aura besoin un pays comme l’Inde ?"

Palabras claves

ecología, principio de precaución, gestión de recursos naturales, consumo


, Alemania

Fuente

Libro

SCHMIDT BLEEK, Friedrich, Wieviel Umwelt braucht der Mensch ? Mips, das Mass für ökologisches Wirtschaften, Birkhäuser, 1994 (Allemagne)

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