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Gestion des ressources naturelles du village de Tangbo

Ou comment les jeunes professionnels décident de s’installer à la campagne pour venir en aide aux paysans démunis

Timothée BADOU

02 / 1998

La communauté de Vie Agricole de Tangbo "COVAT" aujourd’hui "Communauté Vivre Ensemble" est née de la rencontre entre trois jeunes amis. Ces amis ayant évolué ensemble (études secondaires et universitaires), entrevoyaient leur avenir autrement.

Comment perpétuer leur amitié au-delà des études voire des unions conjugales ? Comment utiliser leur formation de juristes ainsi que leurs compétences futures au service de la majorité silencieuse dans lequel le "mythe du fonctionnariat" continuait de tenir prisonniers des milliers de béninois ?

En 1986, l’économie bât de l’aile, les recrutements systématiques dans la fonction publique ne se font plus. La panique gagne les parents, élèves et étudiants. Pour nombre de gens c’est la faillite du système éducatif qui est mis en cause. Que d’abandons, que de désolations dans le monde scolaire et universitaire ! ! !

Pendant ce temps les réflexions se poursuivaient pour la constitution d’une vie communautaire au plein sens du mot et qui s’épanouit en milieu rural. L’idée a mûri et le cercle s’est élargi à d’autres personnes qui partagent la même conviction.

La rencontre en 1991 avec l’ASSODIV (Association pour le développement des Initiatives Villageoises)ravive la conscience des initiateurs sur la nécessité d’un développement communautaire à la base. En Mars 1993, grâce à l’appui de l’ASSODIV, la communauté ’ Vivre Ensemble ’ vit le jour à Tangbo Djévié.

Située à Tangbo-Djévié à 43 Km de Cotonou en allant vers le Nord-Bénin, la communauté compte aujourd’hui six ménages. Trois vivent sur le site et trois attendent à Cotonou l’achèvement du logement communautaire.

Tous travaillent et mangent ensemble. Mais quelles sont les activités des ménages ?

La commune rurale de Tangbo-Djévié compte environ 9. 000 âmes pour la plupart analphabètes. Leurs principales activités sont les travaux champêtres et le petit commerce. L’eau avant 1996, manquait cruellement. C’est pourquoi la première démarche de la communauté vers le village fut la vente d’eau.

La Vente d’eau : Le constat est que les habitants surtout les femmes étaient tout le temps occupées à faire le guet pour s’approvisionner en eau potable dans le forage ou le puits du village.

Face à cette situation, la communauté a demandé et obtenu de l’ASSODIV, l’autorisation de mettre en vente l’eau du puits (foré par cette dernière)à la grande satisfaction de la population. Le problème ici a été d’ordre hygiénique.

Les femmes, sous prétexte de stabiliser l’eau dans leur bassine y mettent des feuille poussiéreuses trouvées ci et là dans la brousse, compromettant leur santé ainsi que celle de leur famille. Tous ces comportements étaient pour nous des occasions d’animations sur les règles élémentaires d’hygiène.

Outre la vente d’eau, la communauté s’occupe également d’ activités agricoles.

La Production Agricole et la Transformation : Installée sur un domaine de 7 hectares, la communauté "Vivre Ensemble" cultive avec la houe-manga (culture attelée mono-bovine)du maïs, du haricot, de l’arachide, du manioc et de l’ananas...

Le maraîchage biologique vient compléter les besoins culinaires quotidiens. Le surplus est directement acheté par les villageois ou vendu sur le marché local.

Notre petite usine de transformation dotée d’un moulin à maïs type Rex (le moulin a été financé par l’Ambassade d’Allemagne), transforme le maïs en farine, l’arachide en pâte pour les beignets d’arachide. La râpeuse qu’entraîne le moteur du moulin râpe le manioc qui sert surtout à fabriquer le gari ou le tapioca. Cette unité aide beaucoup la population qui, par le passé, devait parcourir de 2 à 4 Km à pied avant d’aller moudre le grain ou râper le manioc. Aujourd’hui, elle peut aussi presser le manioc sans trop se gêner.

Le problème majeur est l’affluence autour de l’unité de transformation qui travaille largement au-dessus de ses capacités. Nous envisageons, dans un avenir proche, l’achat d’un autre moulin.

Quant à la transformation de l’ananas en sirop, elle est faite à partir des ananas récoltés dans notre champ. Le sirop est consommé par la communauté et aussi vendu aux villageois lors des cérémonies où l’ananas est aussi mangé frais. D’autres menus services viennent compléter les activités agricoles.

La charge des Batteries : La communauté s’occupe de recharger les batteries des villageois. De plus, elle vient d’inaugurer son nouveau produit c’est-à-dire la location de batteries à des prix forfaitaires. C’est pour permettre surtout l’alimentation des postes radios et télévisions de la population. Ainsi, elle n’est plus complètement coupée des médias. L’accès au téléphone renforce et facilite la communication.

La Cabine téléphonique publique : Grâce à notre système "Will", le village de Tangbo et parfois la Sous-Préfecture et la Gendarmerie arrivent à entrer en communication avec le monde extérieur. Le téléphone est alimenté à l’aide de deux batteries de 12 volts chacune. A partir de 24 V de tension, un convertisseur statique le convertit à 220 V et alimente ainsi le téléphone. La décharge des batteries que nous devons remplacer de temps en temps constitue la principale difficulté à laquelle nous tentons de trouver une solution. Nous envisageons à moyen terme un programme d’électrification du village pour limiter le vol qui prend de plus en plus d’ampleur. La communauté recrute aussi la main d’oeuvre du village que nous payons à la tâche. D’autres petits services viennent compléter ces activités. Il s’agit de la coiffure, de la presse des boutons, la frappe de documents, la saisie, la photo-vidéo, le transport de marchandises...

Aujourd’hui, nos prestations n’arrivent pas à combler toutes les attentes de la population. La communauté vient d’élaborer un projet de développement intégré qui permettra aux populations de travailler ensemble pour accroître leurs revenus assez faibles. Aussi est-elle en train de mettre sur pied une équipe qui se chargera non seulement d’alphabétiser en français les déscolarisés et les adultes mais aussi de les former à l’esprit entrepreneurial.

Palabras claves

comunidad campesina, movilización de los habitantes, gestión de recursos naturales, desarrollo comunitario, producción agrícola


, Benín

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Notre principale force réside dans notre foi en l’avenir puis nous conjuguons nos efforts grâce à notre pluridisciplinarité. Mais le manque de revenus fixes constitue un obstacle à la concrétisation de certains de nos projets. A côté des faibles revenus, il y a l’opposition parfois brutale des forces de l’ordre pour intimider nos actions. Néanmoins, nous sommes soutenus par nos partenaires que sont :

- l’Association pour le Développement des Initiatives Villageoises (Assodiv, Bénin); Ahava pour un développement communautaire à la base (Bénin); la communauté St Emmanuel de Kansounkpa (Bénin); Emmaûs-Liberté de Charentou (France); Réseau D. P. H. ; Juristes Solidarités (France).

Notas

Cette fiche a été réalisée au cours de la rencontre à Dakar qui a réuni en février 1998 des habitants, des élus, des techniciens des villes de onze pays d’Afrique (Ouest et Cameroun).

Fuente

Texto original

Communauté Vivre Ensemble - Sous-Préfecture de Zé, Département de l'Atlantique, REPUBLIQUE DU BENIN - Benín

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