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Une mère contre la dictature

Récit de la vie d’Hebe de Bonafini, présidente des Mères de la Place de Mai, en Argentine

Nicole MORONVAL

03 / 2002

Matilde Sanchez a rencontré Hebe de Bonafini, l’a écoutée raconter la lutte des Mères de la Place de Mai. En 1985, un projet de livre est formulé. Elles vont alors avoir une longue suite d’entretiens qui aboutira à ce témoignage bouleversant.

C’est l’histoire exceptionnelle d’une femme argentine, que rien n’avait préparé à devenir une des principales porte-paroles des Mères de la Place de Mai dans sa lutte contre la dictature. Hebe avait vécu une enfance, une jeunesse, une vie d’épouse et de mère heureuse, entourée de sa famille, d’amis dans un quartier ouvrier (La Dique) régi par ses propres lois et si éloigné de la capitale, que rien, en dehors, ne lui semblait important.

La politique et ses cruautés appartenaient pour elle à un pays lointain : l’Espagne

Dans les années 50, grâce à son frère, au sein de cette communauté ouvrière radicale, vont surgir les premières opinions divergentes. Ses deux fils Jorge et Raùl, font des études universitaires, s’engagent et militent. Ils vont nourrir leur mère de leurs pensées, lui transmettre un savoir et lui donner l’énergie impressionnante de leur jeunesse. Ils l’encouragent dans chacune de ses tentatives pour secouer la paresse de son monde établi : ils veulent qu’elle étudie, qu’elle apprenne à lire, qu’elle s’engage.C’est pour elle une seconde naissance, cette fois sans l’innocence. Elle regrettera plus tard d’avoir eu besoin des bottes, des griffes et des coups de pied pour se décider à participer, à pousser un cri de révolte.

En l’espace d’un instant tout va basculer pour elle. Suite à la disparition de ses deux fils et de sa belle-fille, c’est l’histoire d’une mère blessée qui commence. Dans sa recherche de ses enfants, Hebe va, sans relâche, demander des renseignements, des comptes aux autorités compétentes. Elle va alors se heurter à un mur d’incompréhension et de silence. Alors, mue par une étrange énergie, elle va frapper à d’innombrables portes : tribunaux, commissariats, sacristies, cabinets de juges. Comme réponse : toujours le même mutisme, la même hypocrisie, les mêmes mensonges.

Mais grâce à toutes ces démarches, elle va renconter des personnes (surtout des femmes) dans la même situation qu’elle et va finir par rencontrer l’initiatrice de la lutte : Azucena. Va suivre un début d’organisation pratique de ce groupe de mères de disparus, avec multiples rencontres et marches à Buenos Aires.

Mais Azucena va elle aussi disparaître. Hebe va alors prendre en main ce mouvement spécifique qui lutte contre l’arbitraire et la barbarie. Elle pense qu’avec la rage, on peut changer le monde !

Le mouvement s’emplifie, est connu, puis reconnu par des organisations internationales. Certaines vont même recevoir ces femmes et les aider financièrement. Elle deviennent incontournables et les généraux s’inquiètent.

L’action inlassable des Mères de la Place de Mai va faire connaître au monde entier l’horreur qu’a vécue l’Argentine. Ces femmes sont devenues le symbole de la recherche de la vérité.

Palabras claves

dictadura, resistencia civil, derechos humanos, organización de mujeres, persona desaparecida, movilización popular


, Argentina

Comentarios

Un livre passionnant qui montre comment une femme blessée dans sa chair, à la recherche de ses garçons, va utiliser sa rage et sa révolte pour alerter l’opinion, manifester, affronter et entraîner toutes les solidarités.Un cas personnel devient collectif et explique comment une catastrophe historique peut s’introduire au sein de chaque foyer.

Fuente

Libro

SANCHEZ Matilde, Une mère contre la dictature, Descardes et Cie, 1999 (France), 235 p.

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