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Trafic de drogue en Turquie

12 / 1993

Au carrefour de trois ensembles géopolitique majeurs, la Turquie joue un rôle incontestable dans le trafic de drogue. A la différence de pays comme l’Afghanistan, la Birmanie ou le Pérou, il n’y a pas de culture illicite significative de plantes à drogue (pavot, coca, cannabis)en Turquie. Il existe des surfaces significatives plantées de pavot dans sept provinces du pays (région d’Afyon), mais celles-ci, étroitement contrôlées, fournissent la matière première à la production licite de morphine à usage pharmaceutique. L’essentiel de l’activité narcotique illicite est constitué par le transit, chaque année de dizaines de tonnes d’héroïne en provenance du Croissant d’or et à destination du marché européen des drogues. S’ajoute à ce trafic, une activité difficilement quantifiable de transformation. Dans ce cas, les narcotrafiquants turcs importent, du Croissant d’or (via l’Iran)et du Proche-orient (Liban via la Syrie)la morphine base qu’ils transforment sur leur territoire. L’héroïne est réexpédiée en Europe via les routes terrestres et maritimes des Balkans. Les laboratoires de transformation sont implantés dans le sud-est anatolien (Diyarbakir, Lice), région à majorité kurde de la Turquie, autour d’Istanbul et dans la région de Marmara à l’ouest. En 1992, après l’éclatement de l’URSS, les trafiquants chargés d’héroïne ou de morphine base du Croissant d’or ont commencé à rallier la Turquie, non plus seulement par l’Iran, mais également par la république de Géorgie. Nouvelle route dont l’importance a été confirmée par la saisie de 1387 kilos de morphine base au poste frontière turco-géorgien de Sarp. En 1992, plus d’une tonne d’héroïne a été saisie sur le territoire turc dont une moitié devait emprunter la route des Balkans qui contourne l’ex-Yougoslavie par le nord et l’autre moitié par la voie maritime. La drogue transit par terre jusqu’aux ports grecs du Pirée ou de Patras d’où les camions, chargés sur ferry, embarquent pour des ports essentiellement italiens. Si les autorités antidrogues du pays font un effort considérable, appuyées par leurs homologues européens et nord-américains, l’importante activité de transport routier (300 000 camions TIR traversent la Turquie chaque année)et l’incapacité d’Ankara de contrôler ses fontières avec l’Iran, l’Irak et la Syrie dans le sud-est du pays - théâtre, depuis 1984, d’une guerre entre les combattants du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan)et l’armée turque. Enfin, la corruption n’est pas a négligé comme facteur négatif dans la lutte antinarcotique, dans un pays où elle fait partie intégrante de la vie politique.

Face à cette situation préoccupante concernant le trafic international de drogues, notamment celui qui innonde le marché européen, l’Europe fait preuve d’une étonnante mansuétude. La situation géostratégique de la Turquie, Etat tampon avec des pays source d’instabilité comme la Syrie, l’Iran, l’Irak ou les pays du Caucase, explique certainement le silence qu’entretiennent les pays européens et les Etats Unis sur la situation turque en matière de narcotrafic mais aussi de respect des droits de l’homme et de liberté d’expression.

Palabras claves

droga, represión, corrupción, heroína, tráfico de droga


, Turquía

Notas

Nature = Enquête

Fuente

Otro

GONZALEZ FOERSTER, Gil, OGD=OBSERVATOIRE GEOPOLITIQUE DES DROGUES

OGD (Observatoire Géopolitique des Drogues) - Francia

menciones legales