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Développement des cultures de cannabis dans les zones cacaoïères de Côte d’Ivoire

04 / 1994

Il est encore trop tôt pour savoir si la légère hausse du prix des productions agricoles, intervenue depuis la dévaluation du franc CFA en janvier 1994, est un phénomène durable, capable d’enrayer la multiplication des plantations de cannabis (ganja). Un des correspondants de l’OGD a pu constater, dans une des principales région cacaoïère de Côte d’Ivoire, que la ganja s’est installée depuis quelques années sous les jeunes plantations de cacao (deux à trois ans), mais aussi dans les parcelles de cultures vivrières, au milieu du riz en bas fond ou dans les champs de manioc. Il est même possible aujourd’hui d’observer des superficies de cannabis en monoculture atteignant trois hectares. Les «pionniers» (petits colons défricheurs), généralement consommateurs de marijuana, qui commencent par vivre dans des campements avant de s’installer sur leur terre, donnent un coup de main aux producteurs importants au moment de la récolte. Ils sont payés en nature. La culture du cannabis a été introduite dans cette région par des migrants ghanéens et des commerçants libanais, au moment de la mise en place des «fronts pionniers» dans le sud-ouest ivoirien, au milieu des années 70. Les premières cultures, sur une petite échelle, avaient d’abord pour but de répondre à un usage qui s’est rapidement répandu parmi les agriculteurs. Leur développement semble coïncider avec la mise en place, entre l984 et 1988, des premiers Plans d’ajustement structurel (PAS). En effet, dans les régions où les paysans ont été poussés à la monoproduction de cacao, durement touchés par l’effondrement des cours mondiaux, la restructuration de la filière et la dissolution des réseaux de crédit, ils sont à la recherche d’alternatives de production. Pour la consommation locale, la ganja est vendue sur le lieu même de la production, sous la forme de boulettes d’environ 2 grammes, 50 à 100 F CFA (avant la dévaluation)suivant la qualité ; 100 à 200 F dans les petits centres urbains. Ce sont les plantations les plus importantes, bénéficiant de protections policières évidentes, qui alimentent le marché d’Abidjan. A l’échelon des centres régionaux, certains grands commerçants de cacao et des propriétaires de lignes d’autobus dirigent le trafic. La ganja voyage dans des sacs mêlée au cacao que l’on dirige vers les magasins des sociétés exportatrices sur le port d’Abidjan. Au moins l’un de ces réseaux mène à un haut-fonctionnaire de l’État ivoirien. Mais les commerçants locaux approvisionnent également les petits trafiquants qui fournissent les campements de la région. Ces réseaux locaux sont surtout constitués de petits colporteurs nigérians (pagnes, breloques)et ghanéens (médicaments de contrebande). Une autre conséquence de la détérioration de la situation économique des paysans est l’augmentation de la consommation d’amphétamines mélangées à la marijuana. Bien que le coût de la main d’ouvre salariée ait baissé de 20%, les producteurs, dont les revenusont chuté de 80%, peuvent de moins en moins faire appel à celle-ci. Cela s’est traduit par un recours accru à la main d’ouvre familiale qui était auparavant sous-employée, tandis que l’utilisation d’amphétamines et de marijuana permet, à court terme, d’augmenter la durée du travail individuel. L’accroissement de la consommation suscite en retour une augmentation de la production. La vente d’amphétamines est assurée principalement par des colporteurs ghanéens et burkinabés, qui en sont aussi de grands consommateurs.

Palabras claves

agricultura ilícita, consumo de droga, precio, cacao, cannabis, circuito de distribución


, Costa de Marfil, Abidjan

Comentarios

L’exemple de la Côte d’Ivoire illustre de façon très éloquente les effets des ajustements structurels sur l’extension des cultures illicites.Il peut être rapproché de la situation qui règne au Pérou depuis l990 où, de tels accords ont impliqué l’arrêt des subventions de l’Etat à l’agriculture et où les paysans n’ont eu d’autre choix que de développer les plantations de coca.

Notas

NATURE = ENQUETE

Fuente

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OGD (Observatoire Géopolitique des Drogues) - Francia

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