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Ébauche pour la construction d’un art de la paix : Penser la paix comme stratégie

Coordonné par Claire Moucharafieh, FPH

01 / 1996

Construction d’un art de la paix. Art de la sauvegarde et de la construction de la paix. Avez-vous songé qu’il y a des mots pour décrire l’art de la guerre – la polémologie ou science des conflits, la stratégie ou art de conduire des armées – mais qu’il n’y en a pas pour décrire ce qui nous est ou devrait nous être le plus cher : la sauvegarde de la paix, la construction de la paix. Comme s’il n’y avait rien à savoir ! Comme si c’était facile de sauvegarder la paix ! Comme s’il était facile, une fois les armes silencieuses, de reconstruire une société déchirée par les haines, meurtrie dans son corps et plus encore dans son âme !

Depuis quelques années nous avons essayé de contribuer à réunir les éléments, les rudiments d’un art de la paix. Pas en faisant des grands discours. En partant de l’idée que cet art existe, enraciné dans l’expérience humaine, mais éparpillé aux quatre coins des mémoires et des continents. Et nous nous sommes mis en tête d’assembler progressivement ces morceaux épars, de les mobiliser au service de ceux qui sont mis par l’histoire au défi et en demeure de construire leur propre paix, de mettre fin si possible à l’engrenage de la haine. Pour qu’ici ou là soit réalisée la prophétie « ils ont transformé les épées en soc de charrue ». Sans l’illusion lyrique d’une paix universelle et éternelle mais pour que recule là et maintenant, sans doute provisoirement, la perspective du prochain drame. Pour que le cesser le feu soit autre chose qu’une parenthèse dans l’enchaînement des massacres. Pour que la prévention de la guerre prenne le pas sur la réparation de ses ravages.

Oui, nous disons qu’il y a pour construire la paix des choses à savoir et à transmettre. Que faire de l’expérience des autres ? A quel moment est-elle utile ? Avant, pendant, après ? Nous avons découvert qu’il n’y a jamais de « bon moment » pour préparer la paix. Avant le cessez le feu, c’est trop tôt, chacun cherche à l’emporter sur l’autre et cette passion efface la perspective de l’avenir. Et après le cessez le feu, c’est trop tard pour réfléchir. Les urgences sont là qui se pressent : les réfugiés, les infrastructures, l’état à reconstruire, l’alimentation à assurer, l’économie à remettre en marche. Le court terme, une fois encore, dans sa prégnance efface le long terme. Alors il faut, de l’intérieur ou de l’extérieur, arriver à créer ces moments privilégiés où l’on peut suspendre provisoirement le temps pour penser l’avenir, pour penser la construction de la paix.

Nous avons, avec nos modestes moyens, tenté à plusieurs reprises de créer ce moment suspendu où tout est possible, où l’on peut écouter les coeurs et se mettre à rêver l’avenir. La dernière fois c’était au Rwanda, en Octobre 1994. Le génocide s’était achevé (ou interrompu ?) trois mois seulement auparavant. Avec le nouveau gouvernement, avec les ligues des droits de l’Homme et les ONG de développement, nous avons organisé à Kigali un séminaire d’une semaine pour permettre aux Rwandais d’esquisser une stratégie à partir de dix défis majeurs qu’ils avaient identifié pour la construction de LEUR paix. Et nous nous sommes donnés, à nous les non Rwandais, à nous qui ne connaissions pas le pays, à nous qui n’avions pas perdu nos familles, un objectif très simple : leur apporter, pour chacun de ces dix défis, un peu de l’« expérience humaine ». En un mois, mobilisant nos amis, nos partenaires, nos connaissances, nous avons réuni plus de 70 « histoires » – échecs ou réussites ou un peu des deux – de la manière dont à tel moment, à tel endroit, « on » s’était affronté à ce défi. Et ils étaient plus de 30 venus bénévolement du Cambodge, du Zimbabwe, du Chili, de Palestine, de la France passer une semaine de leur vie dans ce Rwanda qu’ils ne connaissaient pas, dans ce Rwanda où ils ne viendraient sans doute jamais plus, pour témoigner de ce qu’ils avaient vécu ou de ce qu’ils avaient tenté ; porteurs d’une petite parcelle d’art de paix. Et tous ceux qui se sont ainsi voulu simples messagers en seront marqués pour leur vie.

Un an après, nous avons voulu faire le point. Depuis quelques années nous avons développé un réseau international d’échange d’expériences : DPH – dialogues pour le progrès de l’humanité –. La banque d’expériences compte à la fin de 1995 environ 5000 fiches sur les sujets les plus divers… mais la construction de la paix ne fait-elle pas appel aux sujets les plus divers ? Claire Moucharafié, impliquée personnellement depuis longtemps dans la construction de la paix dans sa proche région d’origine, le Liban, la Palestine, a accepté d’être la spéléologue de cette banque d’expériences, l’orpailleuse des paillettes d’art de la paix mélangées à des questions d’éducation, de développement, de santé, d’économie, de politique. Et elle a assemblé tout cela dans le présent document.

Une ébauche. Il ne s’agit bien là que d’une ébauche tant nous nous savons loin du but. Mais une ébauche tout de même, avec des « histoires » en provenance d’une soixantaine de pays, parlant de prévention, parlant de mémoire, parlant de reconstruction. Une ébauche c’est-à-dire une invitation à aller plus loin ensemble. A construire un réseau international de travail et d’échange. A mieux mobiliser, là où l’histoire hésite entre la guerre et la paix, les mots et les actes politiques qu’il faut pour tenter de faire pencher du côté de la paix la balance du destin. Une invitation aussi à construire ces mots : comme vous le verrez les « mots clés » des fiches retenues sont très nombreux. Petit à petit, précisément, une vision d’ensemble s’ébauche qui nous conduira à créer de nouveaux mots clés qui cerneront un peu mieux les contours de cet indispensable art de la paix.

Claire y a mis son intelligence, son ardeur et sa passion. Qu’elle en soit ici remerciée.

Pierre Calame, FPH - janvier 1996

Plaidoyer pour une ébauche

Un projet de construction de la paix à l’échelle planétaire, cela peut faire sourire : une ambition titanesque pour une issue incertaine. Chantier en perpétuel mouvement, aux contours imprécis, aux actions difficilement évaluables, il suppose à la fois volonté, moyens, alliances, investissement à long terme et stratégie commune. Le programme « Paix » de la FPH, qui n’existait que ponctuellement jusqu’en 1991 au travers de l’appui à quelques initiatives, aurait pu flancher devant l’ampleur du défi ; mais le choix de se structurer autour d’une idée forte – la collecte et l’échange d’expériences – qui a trouvé son point d’orgue dans le séminaire de Kigali (octobre 1994) a permis de consolider une méthode de travail. Aucune solution n’est transposable d’un pays à l’autre mais des problèmes fondamentaux semblables se retrouvent partout et les enseignements tirés d’échecs ou de succès partiels peuvent servir. Lorsque les armes se sont tues, les acteurs de la paix à construire doivent pouvoir bénéficier de l’expérience des autres, de ces bouts d’intelligence collective, de ces fragments de mémoire commune de reconstruction trop souvent inaccessibles car éparpillés ou non formalisés.

Après l’urgence dramatique qui avait entouré la rencontre au Rwanda et afin que l’ensemble de ces matériaux bruts d’un « art de la paix » puisse être transmissible à d’autres, il fallait marquer un temps de recul. Un travail de fourmi de réécriture et d’indexation ainsi qu’un effort de structuration devenaient urgents. Tel fut le premier objectif du présent dossier. Il en vise deux autres :

1. proposer une lecture photographique de l’existant en sélectionnant les meilleures fiches d’expériences de la base de données DPH sur les différentes facettes de la paix, de manière à la valoriser.

2. élaborer une typologie cohérente et globale permettant a) d’organiser et de mieux utiliser les matériaux d’information ou de réflexion existants sur la construction de la paix, b) proposer des pistes pour l’avenir qui puissent, à terme, devenir des programmes de travail.

De la complexité du programme « Paix » de la FPH

Tous les programmes de la FPH sont nés de l’accumulation de questions récurrentes dans les échanges avec ses partenaires. Seul, le programme «Paix» fait exception à la règle : ce qui préside à sa création est la prise de conscience que la construction de la paix constituait un immense défi et que le constat de cette question était rarement identifiée comme une «préoccupation majeure», notamment pour une majorité d’ONG de développement. Huit ans après le démarrage du programme, l’absence de partenaires spécifiques qui s’identifient d’abord comme «faiseurs de paix», à l’exception notable des Amis d’une école de la paix à Grenoble et du CINEP (Colombie) en partenariat avec le CCFD, montre bien la difficulté d’appréhender cette problématique, encore trop neuve dans les esprits, ou trop vaste.

Sans doute reste-t-il à élucider (et à décliner) le mot « paix ». Un mot fourre-tout, toujours défini par la négative : l’absence de conflits, ou par opposition à la guerre, comme s’il renvoyait à une utopie nébuleuse impossible à cerner. Il faut donc désigner les valeurs qui sous-tendent l’état de paix et qualifier le «projet» : au minimum, la volonté d’individus et de groupes humains, avec une histoire, des intérêts et des cultures différentes, de vivre ensemble et de résoudre les inévitables conflits, petits et grands, par une voie pacifique. Il faut aussi mettre des mots sur les pratiques et les politiques qu’implique un tel projet, identifier la symbolique à laquelle il renvoie, comprendre les processus… C’est bien à une « reconquête » du sens qu’il faut s’atteler, tant il est vrai qu’il ne peut y avoir de stratégie sans sujet ni objectif. Car la stratégie est toujours stratégie de quelqu’un ou de quelque chose. Il n’existe pas de stratégie absolue, providentielle, qui correspondrait à quelque dessein abstrait et qui s’imposerait catégoriquement aux mortels, hors de toute histoire et de toute configuration sociale précise. Si l’identification du projet « construction de paix » est indispensable, elle serait incomplète sans une tentative de compréhension des causes, des formes et du fonctionnement de la violence et de la guerre, car le sujet est double : il ne s’agit pas d’un côté d’élaborer une stratégie à long terme pour la paix et de l’autre de réfléchir à l’origine de la violence et aux moyens de la résoudre ou de la dépasser. C’est un travail d’ensemble, dialectique.

Par ailleurs, il faut être prudent sur un autre débat : examinons par exemple comment les situations de non-droit, ou les tendances lourdes à la déréglementation et à la dérégulation sociales sont potentiellement sources de conflit. Rappeler cela nous aide à voir que le conflit n’implique pas forcément agressivité et violence. Il est des luttes et des conflits porteurs de dynamiques positives. La violence, telle qu’elle retient notre attention, n’intervient qu’à partir du moment où l’on fait peser une menace sur l’autre ou qu’il y a dégradation de l’humanité de l’autre et atteinte à sa dignité. Il faut aussi garder une vigilance critique par rapport à « l’idéologie de l’harmonie ». Il n’est qu’à regarder comment la violence peut être enracinée dans les sociétés dites « en paix ».

Niant cette réalité du conflit, une idéologie de l’« harmonie », ne fait qu’en occulter l’expression et de ce fait peut barrer la route à toute action préventive.

Proposer un canevas intelligible

Pour illustrer les diverses facettes de la paix à construire encore faut-il en avoir une vision globale. La Fondation a bien parrainé la conférence Ethiopie de juin 1991 et le séminaire de Kigali sur la reconstruction d’octobre 1994, servi d’appui aux rencontres « Partenaires de paix » organisées par le CCFD, s’est enrichie de la réflexion-action de ses partenaires majeurs – le CINEP en Colombie sur la violence et les Amis d’une Ecole de la Paix à Grenoble sur l’éducation à la paix et la conversion de l’armement. Grâce à cette accumulation progressive, elle a affiné sa méthode de recueil et d’échange d’expériences, jeté des hypothèses de travail, dégagé des convictions, mieux circonscrit les problèmes essentiels, réuni quelque 200 fiches de témoignages.

Mais le tout restait dans le désordre, parcellisé et éclaté. Restructurer, rationaliser et compléter ces « bouts » d’intelligence collective de manière à se doter d’un canevas intelligible qui puisse devenir, à terme, un véritable programme de travail était un préalable… et une gageure.

[…]

Valoriser des fragments épars d’intelligence et d’expertise collectives « en sommeil »

Le réseau international d’échanges, de réflexion et d’expériences DPH (Dialogue et documents pour le Progrès de l’Humanité) est encore bien jeune et l’outil qu’il s’est donné – une base de données informatisée et un thésaurus « pas comme les autres » – offre à ce jour plus de 4000 fiches. C’est à la fois peu et beaucoup. Lorsque Pierre Calame m’a demandé de valoriser cette base de données DPH en sélectionnant les meilleures fiches donnant à voir les diverses facettes de la paix, mon scepticisme était grand. Je savais que les producteurs de la plupart des fiches étaient des ONG de développement ayant une vision limitée des problèmes concernant la paix et le thesaurus lui-même (c’est-à-dire l’ensemble des mots-clés utilisés pour coder les fiches) était peu orienté vers les questions de la paix.

A titre d’exemples, sur près de 4000 fiches, on n’en trouvait que 38 pour le mot-clé «justice», 29 pour «minorités» (ethniques ou nationales), 28 pour «violence», 22 pour «politique internationale», 9 pour «ONU», 8 pour «guerre» ou «prévention», 2 pour «opinion publique» et 1 (!) pour «liberté d’expression» et «liberté d’information». En revanche les fiches portant les mots-clés tels que «dynamique culturelle», «identité culturelle», «participation populaire» ou «communautaire», «éducation», «ONG» (…) se comptent par centaines, sans parler du phénoménal «développement» avec ses multiples déclinaisons qui occupe près d’un quart de la base…

J’ai donc dû partir en «plongée» en élargissant considérablement mon champ d’exploration.

Au total, 168 mots-clefs, ayant un rapport direct ou indirect avec la paix, ont été retenus, et toutes les fiches possédant au moins l’un de ces mots-dés ont été examinées. 589 fiches (lues, relues et annotées) ont fait l’objet d’une première sélection, avant le choix définitif, proposé dans ce dossier, de 139 fiches, entièrement récodées en fonction du nouveau thésaurus qui a vu le jour en juin 1995. Après ce long et fastidieux travail de défrichage, le résultat est étonnant.

Des silences, des failles et des balbutiements…

L’intérêt de cette valorisation est aussi de montrer les « failles » et les limites du réseau DPH en ce qui concerne la paix : qui parle, d’où, et de quels sujets ? quels sont au contraire les silences et les manques ! C’est ainsi que l’on constate la relative faiblesse des fiches sur la Prévention des conflits – qui cumulent 44 fiches contre plus du double (92) pour les fiches traitant des processus et des politiques de sortie de guerre et de la consolidation d’une paix juste et durable. Certaines thématiques, comme le développement de la diplomatie préventive, la légitimation de l’Etat et des institutions ou encore le devoir d’assistance humanitaire en période de guerre, et surtout la reconstruction des activités économiques et des infrastructures, post guerre, sont totalement silencieuses. A contrario, on peut s’étonner de l’importance des témoignages sur la conversion (paix juste et durable) alors qu’il s’agit sans doute de la partie la plus complexe. Elle tient notamment à l’identité des partenaires-clés de la Fondation – notamment les Amis d’une Ecole de la paix à Grenoble et le CCFD engagés dans une réflexion sur les initiatives en matière d’éducation à la paix, ou Juristes Solidarités qui oeuvre pour que les populations défavorisées puissent devenir productrices de droit. Inversement, il n’est pas surprenant que les expériences relatant des processus de transformation lente des mentalités, à travers notamment la remise en cause de la culture de la violence et des systèmes éducatifs traditionnels, mais aussi le passage d’une économie de guerre à une économie de paix (conversion des industries d’armement) ne concernent que les pays du nord.

Les fiches sur les racines des conflits et de la violence se basent largement sur les travaux du CINEP, en Colombie et s’en trouvent ainsi déséquilibrées. Ce pays n’a certes pas le monopole de la violence, mais il se trouve que nous avons là un partenaire actif…

Au delà du contenu des fiches, l’analyse géographique fait apparaître une Amérique latine et centrale hypertrophiée, un «discours blanc» sur l’Afrique, une surreprésentation des «voix» françaises et européennes et une faiblesse problématique des partenaires asiatiques et proche-orientaux. Ce dossier pourrait constituer un premier tremplin pour un appel à l’ouverture d’un vrai réseau sur la paix, plus équilibré, moins disparate, plus systématique. La base de données jouerait ainsi plus pleinement l’un des rôles qui lui sont assignés : donner à lire un morceau d’une « mémoire du monde », à travers des expériences historiques de passage de la guerre à la paix, là où elles se font – Afrique du Sud, Namibie, Erythrée, Angola, Haïti, Cambodge, Afghanistan, Palestine, Guatemala, Irlande du Nord, ex-Yougoslavie etc…

Une richesse insoupçonnée malgré de nombreux déséquilibres

La transversalité de la problématique Paix a rendu possible un formidable effort de décloisonnement et de mise en relation, permettant d’identifier, au fil du travail, une série de thèmes spécifiques qui auraient «normalement» dû passer entre les mailles du filet tant les centres d’intérêt de leurs producteurs étaient «a priori» éloignés de la construction de la paix, alors même qu’ils avaient toute leur place dans ce dossier. Il en est ainsi de l’expérience du CRII/RAD (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) créé au lendemain de Tchernobyl et qui joue le double rôle de laboratoire de mesure de la radioactivité et de centre de vulgarisation de l’information scientifique et de formation en vue d’organiser un contrôle démocratique des citoyens.

Il en va de même de la réflexion menée par l’AUI (Action Urgence internationale), à partir de sa pratique, sur les effets pervers et destructeurs de l’aide internationale après des catastrophes naturelles dont la logique à beaucoup à voir avec réponses apportées aux catastrophes humaines.

Enfin, il faut citer également les travaux de l’Observatoire géopolitique des drogues qui montrent – outre l’entretien de la guerre par l’argent de la drogue – l’impact politique et économique ravageur de ce trafic, qui maintient certains Etats dans une faiblesse endémique tout en renforçant l’armée, noyautée, et aggrave l’insécurité alimentaire en poussant les paysans pauvres à cultiver des champs de pavot, faute d’alternative économique.

On pourrait multiplier les exemples de «rencontres» fortuites, dès lors que l’on s’attelle à explorer la base de données. Mais le temps n’est plus aux digressions ou aux précautions méthodologiques. Voilà le temps de la lecture. Bonne lecture !

Claire Moucharafieh, janvier 1996

97 fiches

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