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Brésil : pâturages arborisés, l’avenir de l’élevage tropical

Les bovins soumis aux rigueurs du soleil tropical souffrent de stress physiologique

Jean C. L. DUBOIS

02 / 2005

Au Brésil, les surfaces déforestées sont occupées – dans la majeure partie de leur extension – par des pâturages dégradés ou en voie de dégradation. Ce sont des paysages tristes, monotones et fréquemment affectés par l’érosion dramatiquement. Des forêts qui occupaient ces endroits, il ne subsiste la plupart du temps aucun arbre ! Il est urgent d’investir dans la récupération des pâturages et des paysages !

L’élimination des arbres et arbustes dans les pâturages se doit à une position culturelle suivant laquelle l’éleveur reste convaincu que les arbres et les arbustes exercent toujours une forte compétition sur les plantes fourragères, causant de cette façon, une baisse de revenus significative.

Les recherches réalisées dans les tropiques américains montrent clairement que diverses bonnes fourragères (graminées et légumineuses) supportent l’ombrage (quoique non exagéré) et que certaines graminées fourragères accumulent plus de protéines dans leurs feuilles lorsque les pâturages sont ombragés de façon adéquate.

Pratiquement tous les animaux ont besoin d’une zone de confort thermique – « zone de « thermo-neutralité » (ZTN). Dans les pâturages des tropiques relativement éloignés des sources d’eau, les animaux – pour ne pas être affectés par le stress – ont besoin d’abris ombragés Les risques de stress sont plus élevés pour les races bovine de sang européen et sont majorés dans les pâturages situés dans des zones accidentées. Dans les pâturages, l’ombre dispensée par les arbres réduit l’incidence des radiations solaires et diminue la température de l’air par l’évaporation des feuilles. La procuration d’ombre est donc une solution au stress dû à la chaleur.

D’un autre côté, les arbres avec leurs systèmes racinaires plus profonds et – pour un grand nombre de légumineuses arborescentes et arbustives – leur capacité de fixer l’azote, permettent de conserver ou d’augmenter la fertilité des sols et d’améliorer leur structure physique.

Les arbres peuvent aussi contribuer à l’alimentation des animaux (feuillage et/ou fruits fourragers) et à augmenter le revenu d’une ferme moyenne, par exemple, par l’approvisionnement de produits ligneux ( bois de feu, perches, bois de scierie) ou non ligneux (fruits, châtaignes, commercialisation de semences pour des programmes de reforestation).

En comparant deux groupes d’animaux, avec et sans accès à l’ombre (Adolfo M.A de Moura et allii, 2003), on observe que les animaux avec accès à l’ombre ont une fréquence respiratoire et une température corporelle plus basses; la production de lait est augmentée de 11%; le taux de reproduction augmente de 19% et l’apparition de mastites (inflammations mammaires) diminue de 10 %.

Pour arboriser les pâturages, diverses alternatives peuvent être abordées, en adoptant une des combinaison ou plusieurs alternatives suivantes:

  • La plantation d’arbres uniformément distribués dans les pâturages avec des fins de production de bois et d’ombre;

  • La formation de bosquets, dans les pâturages;

  • La formation de bandes arborisées en courbes de niveau recoupant les pâturages;

  • La substitution de piquets morts par des piquets vivants;

  • La plantation de 1, 2 ou 3 lignes d’arbres ou de palmiers le long des clôtures, principalement avec des espèces de valeur économique;

  • La formation de haies brise-vent et/ou de coupe-feu arborisés,;

  • La formation de « banque de protéines » pour améliorer le régime alimentaire des animaux, en utilisant des fourragères arbustives ou arborescentes (soumise à des tailles de rabattement périodiques).

Ecoutez la fiche audio

Mots-clés

élevage, agriculture et élevage, écologie forestière


, Brésil

dossier

Systèmes agroforestiers : écologie et production

Commentaire

Dans les régions tropicales du Brésil, l’adoption de systèmes sylvopastoraux est en hausse. En vue d\’accélérer ce processus de récupération de pâturages dégradés, la REBRAF a implanté des unités démonstratives dans le Nord-Ouest de l\’État de Rio de Janeiro et dissémine des informations techniques sur ce thème d\’actualité.

Notes

DE MOURA ADOLFO M. A., MARQUES DOS SANTOS HUGO, MURILO B. FREITAS JÚNIOR, 2003. Estratégias para minimização do estresse calórico em bovinos leiteiros [Stratégies pour minimiser le stress thermique chez les vaches laitières]”. A Lavoura, No 106, Março 2003, pp. 22-26 [Source: Revue « A Lavoura » = « Les Champs »/ - revue officielle de la Société Nacionale (brésilienne) d\’Agriculture) website = www.sna.agr.br]

ADOLFO M. A. DE MOURA, HUGO MARQUES DOS SANTOS, MURILO B. FREITAS JÚNIOR, 2003 « Estratégias para minimização do estresse calórico em bovinos leiteiros A Lavoura, No 106, Março 2003, pp. 22-26 // web-site = www.sna.agr.br]

DUBOIS, J.C.L., 1998. Sistemas Agroflorestais para a Região da Mata Atlântica no Rio de Janeiro [Systèmes agroforestiers pour le Biome “Mata Atlântica” dans l\’État de Rio de Janeiro]. [Conférence donnée lors du I° Seminaire Regional sur la ”Mata Atlântica’, organisée par l\’Institut Forestier de l\’État de Rio de Janeiro, Nova Friburgo 21-22 septembre, 1998- pp 10.

FRANCO A.A. 1988. Uso de Gliricidia sepium como moirão vivo [Le Gliricidia sepium como piquet vivant]. Rio de Janeiro (Seropédica), RJ. EMBRAPA Unidade de Apoio ao Programa Nacional de Pesquisa em Biologia do Solo. Comunicado Técnico No 03, 5 pag.

REBRAF = Rede Brasileira Agroflorestal ((Institut Réseau Brésilien Agroforestier)) - Cx. P. 6501, cep. 20072-970 Rio de Janeiro, Brésil - Brésil - www.rebraf.org.br - info (@) rebraf.org.br

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