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Identifier les problèmes de droit vécus par les populations : l’accès aux zones difficiles

01 / 2007

Intervention dans des lieux difficiles d’accès

Les membres des Amis de Nelson Mandela pour les Droits de l’Homme (ANMDH) se rendent régulièrement dans des zones rurales isolées afin d’établir une cartographie des violations des droits. L’association souhaite en effet ne pas concentrer toutes ses activités sur la capitale Kinshasa. Les Amis de Nelson Mandela informent systématiquement les autorités locales de leur venue et les rencontrent toujours à leur arrivée, dans l’objectif d’instaurer un dialogue avec elles sur les questions liées aux droits. Ils sont souvent surpris par les informations que leur livrent les autorités locales, qui n’hésitent pas, parfois, à dénoncer certaines pratiques alors qu’elles sont le fait même de leurs agents. À force d’aller à la rencontre des personnes, l’ANMDH est parvenue, par le biais du bouche-à-oreille, à se faire connaître d’une grande partie de la population, qui fait parfois appel à l’association pour qu’elle vienne réaliser un diagnostic dans un territoire où les habitants se sentent particulièrement victimes de violations de leurs droits.

L’ANMDH intervient aussi au sein des prisons, afin de repérer les violations des droits commises à l’encontre des détenus. L’association a dû développer des stratégies lui permettant d’accéder à ces lieux. Elle a recruté et formé des femmes - souvent des proches des détenues - autorisées à entrer dans l’enceinte de la prison pour leur apporter à manger, afin qu’elles collectent elles-mêmes les informations, sans éveiller l’attention des gardiens.

L’intervention dans des zones non sécurisées

Le Comité d’Action pour le Développement Intégral (CADI) œuvre notamment dans les territoires d’Uvira et de Fizi, dans le Sud-Kivu, région qui connaît encore de nombreux problèmes d’insécurité liés à la présence de milices. Celles-ci sont constituées bien souvent de soldats démobilisés de l’armée congolaise, mais aussi de diverses bandes armées issues des pays voisins. Dans ce contexte particulièrement propice aux exactions, le CADI a dû développer des stratégies permettant à ses membres de se rendre dans les communautés où sont quotidiennement commises des violations des droits afin de disposer de données fiables sur ces dernières.

Les activités de développement menées par le CADI, telles que la construction d’un centre nutritionnel, d’un orphelinat ou la rénovation d’une école, permettent ainsi parfois de justifier la présence régulière des animateurs dans certaines zones occupées par les militaires. Sous prétexte d’apporter des aliments, de visiter des chantiers ou de transporter des matériaux de construction, les animateurs du CADI pénètrent dans ces territoires sans encombre. Profitant de cette “couverture”, ils peuvent interroger les habitants sur les problèmes qu’ils rencontrent au quotidien. Autre avantage de cette méthode : les personnes dont les droits ont été bafoués et qui souhaitent témoigner auprès des membres du CADI ont la possibilité de le faire discrètement, prétextant par exemple une visite au centre nutritionnel.

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