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Le soja et… l’aluminium

Luc Vankrunkelsven

08 / 2004

Au Brésil, la surface de la terre revêt, en général, une couleur marron tirant sur le rouge jusqu’au rouge feu. Alors qu’en Europe, la teneur en fer tend à être élevée, au Brésil, c’est celle de l’aluminium (Al) qui prend le pas. Ça n’est pas un problème en soi, sauf si le sol est très acide. Dans ce cas, l’aluminium est libéré en grande quantité, ce qui est toxique pour certaines cultures. L’acidité idéale (pH) se situe entre 6 et 7, et si le pH est moins élevé, cela peut entraîner un rejet d’aluminium. C’est pour cette raison que l’agriculture industrielle d’exportation a besoin d’augmenter fortement l’apport en calcaire de ses sols lorsque ces derniers ont un pH inférieur à 6. Le prix élevé du soja ces dernières années a conduit à la transformation des sols extrêmement acides en surfaces agricoles. Durant des siècles, ils ont servi de pâturages. Aujourd’hui, le coût du calcaire et de l’énergie n’est plus un frein aux grands profits de l’Or vert. L’agriculture familiale, en particulier celle qui suit les principes de l’agroécologie, résout ce problème en appliquant d’autres techniques : une rotation importante des cultures, de l’engrais vert, l’élevage de bétail dans un système sylvo-pastoral, etc. Lorsque la teneur en matière organique du sol augmente, l’aluminium reste fixé, de la même manière qu’il reste fixé dans des sols argileux au pH situé entre 6 et 7.

Le Carajás et les bénéfices de l’aluminium

Le fait qu’il y ait énormément d’aluminium dans le sol ne veut pas dire que ce métal léger se trouve n’importe où. Non. Pour cela, il faut se rendre en région amazonienne. À Carajás, par exemple. Dans les gisements, on extrait ce minerai rouge qu’est la bauxite. Contrairement au minerai de fer, la matière première est transformée sur place pour obtenir de l’aluminium. Cette production est une activité très polluante et requiert énormément d’énergie. 1 % de l’ensemble de la consommation en énergie du monde est destinée à la production de ce métal léger. De nombreux projets hydroélectriques aux conséquences sociales et écologiques dévastatrices (1) sont aux gages de cette industrie. Nous pouvons dire, sans peur de l’erreur, que dans les régions aux activités minières de l’Inde et du Brésil, les grands projets hydroélectriques sont presque tous envisagés pour la production d’aluminium ou d’une autre activité minière/de transformation. Tout le processus pour transformer la bauxite en une canette de Coca-cola requiert dix fois plus d’énergie que la production du Coca-cola proprement dit. Outre ce fait, durant l’électrolyse, des hydrocarbonates fluorés et des fluorures sont libérés. La publicité présente l’aluminium comme un « métal vert », mais la boue rouge, les cendres, la poussière et les dioxines sont un désastre. C’est pour cette raison que les multinationales préfèrent produire leur « métal vert » dans des régions éloignées ; près des peuples indigènes. De plus, c’est là-bas que l’on trouve les gisements de bauxite les plus importants.

Heureusement, le recyclage au Brésil est en progression ; c’est en partie dû aux considérations écologiques mais, principalement, à la pauvreté. Même la classe moyenne, appauvrie, commence à recycler les canettes. Ces dernières années, le pays entier a vu une branche de l’activité souterraine exercée par les familles qui, avec des chariots, parcourent les villes en écumant les poubelles. Plastique, carton, papier : tout est emmené et trié. Mais les canettes en aluminium rapportent plus. Si, durant un concert, une personne jette discrètement une canette par terre, elle n’y reste pas plus d’une minute. Comme des fourmis, des bras s’agitent parmi la foule à la recherche de ce déchet précieux. L’exclusion sociale associée aux bas salaires et la conscience environnementale croissante constituent le curieux cocktail qui place le Brésil en première place du recyclage des canettes en aluminium. Les Brésiliens ont déjà dépassé les 90 % et atteindront bientôt les 98 %. Après tout, on perd toujours l’une ou l‘autre. L’énorme avantage de ce type de recyclage réside dans le fait que l’industrie peut convertir 100 % de cette matière première dans le même matériel. Par exemple, des canettes. Ou un vélo : pour un vélo, il faut 670 canettes. Avec des bouteilles de « PET », on peut fabriquer des poteaux ou des vêtements, mais on ne peut pas produire des emballages qui entreront en contact avec de la nourriture.

Les gains écologiques sont énormes, étant donné que pour chaque tonne d’aluminium recyclé, on évite l’extraction et la transformation de 5 tonnes de bauxite. Le recyclage de ce métal représente une économie d’énergie de l’ordre de 95 % qui, quoi qu’il en soit, serait nécessaire pour produire l’alumine à partir du minerai de bauxite.

Sur ce plan, les nord-américains ont beaucoup à apprendre des Brésiliens. Si les yankees avaient recyclé l’ensemble des 7 millions de tonnes de canettes qu’ils ont jetées entre 1990 et 2000, aujourd’hui, on pourrait fabriquer 316 000 Boeing 737. Cela représente 25 fois plus que tous les avions commerciaux qui naviguent actuellement. Mais ce matériau n’est pas uniquement utilisé dans l’aviation civile. Il est « indispensable » dans presque toute l’industrie de l’armement, des pétards en passant par les explosifs jusqu’aux bombes atomiques. Il est également présent dans les déodorants, ce qui nuit à la peau.

Les États-Unis d’Amérique, l’activité minière et la dictature militaire

Quel est le curieux rapport entre l’aluminium et le soja ?

Si vous recherchez Carajás sur Internet, vous trouverez une multitude d’informations sur cette région située dans les états du Pará et du Maranhão. Dans cette région à l’activité minière, on trouve du minerai de fer, de bauxite, d’étain, de cuivre, de manganèse et d’or, entouré par la monoculture d’eucalyptus, mais le mouvement germano-brésilien « Forum Carajás » (2) se concentre principalement sur le doublon aluminium et soja.

L’outil de recherche fournit également l’histoire de Carajás : « Les Etats-Unis d’Amérique tentent, depuis des décennies, de militariser la région amazonienne et de faire un inventaire des matières premières. La Dictature militaire (1964-1985) ainsi que les intérêts des USA ont été parfaits pour cela. En 1967, la « U.S. Steel Company » [Compagnie nord-américaine de l’acier], a effectué un vol de reconnaissance à la recherche de minerais. Officiellement, l’événement a été enregistré comme l’accident d’un géologue dont l’hélicoptère s’était posé à cause d’un manque de carburant. Il avait des jerricanes supplémentaires de carburant mais il cherchait un lieu pour se réapprovisionner. Au milieu de la forêt, il a aperçu une petite colline et y fit atterrir son hélicoptère. Il a découvert, surpris, pourquoi il n’y avait aucun arbre sur cette colline. Plus tard, il a été déterminé que 66 % du sous-sol était composé de fer. Ils avaient découvert le plus grand gisement de fer au monde. En 1970, une société entre le gouvernement brésilien (51 %) et la U.S. Steel Company (49 %) a été créée. Durant la grande vague de libéralisation des années 90, cette entreprise a été privatisée. Actuellement, les gisements se trouvent entièrement entre les mains de la « Companhia Vale do Rio Doce ».

De nombreuses pages sur Internet sur le non-respect des droits de l’homme, l’assurance privée et l’inaccessibilité des sites révèlent que la compagnie n’agit pas avec autant de douceur que son nom « Rio Doce » (Fleuve doux) le laisse présager (3). La « province des minerais Carajás » est une zone interdite, approvisionnée par voie aérienne. Aucune route ne permet un accès direct à la région. La police est omniprésente. Toutefois, 16 trains remplis de minerai conduisent, tous les jours, Carajás aux portes du port de São Luís (7). Là-bas, on peut observer les files des navires qui attendent d’embarquer le minerai de fer de Carajás et le soja du Maranhão en direction de la Chine, du Japon et de l’Europe.

L’aluminium : grand consommateur d’énergie et de centrales hydroélectriques

La production d’aluminium a débuté dans les années 70 comme l’un des composants de la Grande Carajás.

La construction de la centrale hydroélectrique de Tucuruí, sur le fleuve Tocantis, aurait dû répondre à l’importante demande en énergie électrique. Dû à la crise du pétrole de 1973, le Tiers Monde pouvait obtenir des prêts à bas prix en pétrodollars. Durant la nouvelle crise, en 1979, et principalement après la prise de pouvoir, en 1981, du président nord-américain Ronald Reagan et de son Programme « Guerre des étoiles », le dollar a subitement grimpé. Les prêts bon marché ont souvent été accompagnés d’intérêts élevés. Ce mégaprojet, de centrale hydroélectrique et de beaucoup d’autres travaux d’infrastructure pour l’activité minière, a coûté US$ 62 milliards. Avec la plus grande centrale hydroélectrique du monde, celle d’Itaipu au Paraná, ce projet est l’une des causes de l’astronomique dette extérieure du Brésil. Depuis l’inauguration de Tucuruí, en 1984, 22 000 personnes ont dû quitter la région. Une partie de ces victimes n’a jamais été indemnisée pour avoir été expulsée. Il en a été de même avec Itaipu : les indigènes de l’ethnie des Guarani (4) et des milliers d’agriculteurs ont été expulsés. Avec l’expansion du soja durant la Révolution verte de l’époque, l’inondation de cette région du sud du Brésil est l’une des causes de la naissance du MST, il y a plus de 20 ans.

L’usine d’aluminium Alcoa, à São Luis, est l’une des plus importantes au monde. Ce complexe vorace ne manque jamais d’énergie, alors que les quartiers en périphérie de São Luís sont, fréquemment, plongés dans le noir (5).

En 2003, le Brésil a produit 1,38 millions de tonnes d’aluminium. Mais 50 % de ce total ont été exportés.

Résistance et solidarité

Tout cela crée beaucoup d’angoisse et de tourmente, mais il y a aussi la résistance et la solidarité (6).

Ainsi, en 2004, les syndicats de métallurgies allemands ont fêté 20 ans de solidarité avec leurs collègues brésiliens. Pour eux, Carajás est très important.

Le 17 avril 1996, près de Carajás, 19 agriculteurs du MST ont été assassinés. La « Via Campesina » a instauré la date du 17 avril comme « journée internationale de la lutte paysanne ». Dans le monde entier, ont lieu à cette date des manifestations dont le thème est la lutte entre les deux modèles agricoles en conflit et, principalement, la défense de la réforme agraire.

La Banque mondiale (7) se trouve dans une situation difficile, car elle continue d’investir dans l’extraction d’huile, de gaz et dans l’activité minière alors que, souvent, elle n’apporte aucun bénéfice à la population locale. Fin juillet 2004, la Banque mondiale a commémoré les 60 ans de sa création. Ce fait mémorable a été l’occasion de réaliser, dans le monde entier, une journée de manifestations contre la Banque mondiale. Le thème était celui de l’exploitation de l’huile et des minerais. Actuellement, cette question a également fait débat au sein même de la Banque mondiale. « Serait-ce notre mission ? »

La mort de centaines d’indigènes à cause du déboisement, la pollution et l’intoxication (entre autres, dû à des poisons utilisés dans l’extraction de l’or), engendre une solidarité grandissante. Principalement depuis les commémorations « Brésil 500 ans », en 2000, la prise de conscience du problème des peuples indigènes a fortement augmenté. Sur ce point, le Conseil Indigène Missionnaire (CIMI) a effectué un important travail de soutien.

Enfin, le « Forum Carajás » a donné l’alerte depuis des années et dirige le mouvement. Durant le forum social de 2000, j’ai pu assister à certaines activités du « Forum Carajás ». Il organisera un atelier, conjointement avec le mouvement environnemental latino-américain Rios Vivos (8).

La double thématique de l’aluminium et du soja a attiré mon attention, chers lecteurs. De la même manière que vous avez, probablement, froncé les sourcils en lisant le titre de cette chronique.

Spiritualité de la gamelle (9) ?

Au début des années 90, j’ai donné de nombreuses conférences dans les écoles, les ONG et les églises. J’avais toujours avec moi quelques symboles : une canette de Coca-cola, un paquet de fritures et une gamelle. Toute l’histoire du soja et de l’aluminium du Brésil était dans cette canette, dans la gamelle et, donc, dans l’absence de papier aluminium. La réalité de l’agriculture entrait dans l’histoire par l’intermédiaire des fritures (10). L’aluminium et le soja ont vraiment beaucoup de choses en commun. Du moins le soja des grandes exploitations. Le professeur Eric Goewie, de Wageningen, appelle ce type d’agriculture, « l’agriculture minière » : en association avec le soleil, l’air et la terre, elle cherche a extraire du sol le maximum de produit possible. Comme l’industrie minière. Ça n’a plus grand-chose à voir avec le fait de cultiver, de préserver la planète Terre (11).

L’aluminium est présenté, par les industries, comme « Le » métal du XXIe siècle. Le soja est l’or de ce même siècle. Je doute que nous parvenions à la fin de ce siècle, au rythme actuel, en ayant préservé les deux types d’or.

1 À partir du moment où, depuis les années 1950, le Brésil a choisi de répondre à sa demande en énergie par le biais d’usines hydroélectriques, des milliards de kilomètres carrés de terre ont été inondés. Des centaines de projets et, donc, de nouveaux milliards de kilomètres, attendent leur tour. S’ajoute à cela : la disparition de terres fertiles, l’expulsion des peuples indigènes et des agriculteurs, la réduction de la biodiversité, l’augmentation de la population de moustiques et de maladies provoquées par les arbres qui pourrissent dans les réservoirs des centrales hydroélectriques. Comme, en général, il s’agit de projets gigantesques, il y a un problème de démocratie : la base de l’énergie électrique est très éloignée des habitants de la région en question. De nombreux agriculteurs vivent près des lacs des centrales hydroélectriques mais ils n’ont pas accès à l’énergie électrique. À partir des années 90, un grand nombre de centrales d’énergie électrique sont tombées entre les mains de multinationales, comme la franco-belge Electrabel, ou la Lyonnaise des Eaux. La concentration du pouvoir dans quelques mains invisibles augmente.
2 Durant plusieurs années, le « Forum Carajás » était brésilien et allemand. Actuellement, la branche allemande est en sommeil par manque de financement. Le Forum brésilien continue de travailler avec acharnement. Voici son adresse : Rua Armando Vieira da Silva, 110, 65030–130 Apeadouro – São Luís-MA. Téléphone : (98) 3249 97 12 ; Fax : (98) 3275 42 67 ; Email : forumcaraja AT forumcarajas.org.br ; www.forumcarajas.org.br.
3 Aluminium et droits de l’homme, voir : www.amazonia.net/… ; informations générales sur l’Amazonie : www.amazonia.org.br
4 Sur les côtes du lac d’Itaipu, vivent, depuis 20 ans, 300 à 400 familles appartenant à l’ethnie indigène des Guarani. Elles occupent également la bande préservée de 100 mètres sur laquelle aucune agriculture ne peut être pratiquée. Elles sont prisonnières entre les « colons », les agriculteurs familiaux et le lac, sur 4 kilomètres. Les Guarani vivent l’instant présent et ils sont heureux. Ils disposent, en moyenne, de 0,9 hectare de terre sur laquelle ils cultivent du manioc, du maïs vert et des haricots. Parfois, ils tuent un cochon et pêchent dans le lac. Les agriculteurs vivent au « cœur de l’agriculture chimique » avec un tracteur, une maison, etc. Ils sont stressés car ils sont criblés de dettes et d’intérêts qu’ils doivent payer encore longtemps. Ils disposent, en moyenne, de 19 hectares de terres et peuvent faire trois récoltes par an. Il est rare de voir, sur une distance aussi courte, deux mondes avec des cultures aussi différentes. Surtout avec un impact écologique aussi différent. La pression sur l’environnement des immigrants d’Italie, d’Allemagne et d’autres pays de l’Europe est incomparable avec les besoins réduits des peuples indigènes.
5 Nee, daarvooris het adres te lang. www.pacificislandtravel.com/…
6 www.jornaldomeioambiente.com.br/…, members.aol.com/sozlmn/0407112.htm
7 Le site de la Banque mondiale nous informe sur son projet d’activité minière : “le projet concerne l’exploitation d’un gisement de minerai de fer à ciel ouvert à Carajás, ayant une capacité de production initiale de 35 millions de tonnes par an, un port maritime près de la ville de São Luís, dans l’état du Maranhão, situé au nord du pays qui a la capacité de recevoir des navires pouvant transporter jusqu’à 280 000 tonnes et une ligne de chemin de fer simple (écartement des voies de 1,60 m) d’une longueur d’environ 890 Km reliant le gisement au port. Le projet comprend également un plan d’urbanisation dans la région de Carajás avec la construction de nouveaux logements pour, en premier lieu, 10 000 personnes et une infrastructure le long de la voie ferrée (y compris une infrastructure environnementale et une réserve indigène) et un programme d’entraînement pour les fonctionnaires. Coût à l’époque : US$ 304,5 millions ». web.worldbank.org/…
8 « Rios Vivos » est une organisation environnementale qui se préoccupe surtout du problème de destruction des ressources de l’Amérique latine. Coalition Rios Vivos – Secrétariat principal: Rua 14 de julho, 3169, Campo Grande – MS 79002-333 Brésil - Tél./Fax : (67) 324 323 - rv@riosvivos.org.br ; www.riosvivos.org.br
9 Note du traducteur : De nombreux travailleurs européens ont l’habitude d’amener leur déjeuner au travail, généralement composé de sandwichs préparés à la maison et de fruits, dans une gamelle.
10 Voir : « Spiritualité de la gamelle », dans TGL, nov-déc 1991-6, p.611-621. « La gamelle » est apparue comme un diptyque avec la « spiritualité de la sandale », TGL jan-fév, 1994-1, p.21-31, réunies dans le journal Wervelkrant ‘Van wereldvoedseloorlog naar wereldvoedselbeweging’ [De la Guerre mondiale pour la souveraineté alimentaire au mouvement mondial pour la souveraineté alimentaire], Wervel et TGL, Maastricht, 1998.
11 Note du traducteur : jeu de mots ave le mot néerlandais boeren’ [pratiquer l’agriculture, cultiver], dérivé de l’allemand bauern’, qui signifie “conserver”.

Mots-clés

industrie minière, pollution, consommation d’énergie


, Brésil

dossier

Des navires qui se croisent dans la nuit : une autre image du Soja

Notes

Ce texte est extrait du livre « Navios que se cruzam na calada da noite : soja sobre o oceano » de Luc Vankrunkelsven. Edité par Editora Grafica Popular - CEFURIA en 2006.

Il a été traduit du portugais par Elisabeth Teixeira.

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