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Programme de développement du logement, Khuda Ki Basti, Pakistan

Cécile LACHERET

07 / 1994

"Khuda Bi Basti (KKB)("Colonie de Dieu")représente une tentative pionnière de la Hyderabad Development Authority (HDA)pour résoudre les problèmes d’habitat des couches les plus défavorisées des populations urbaines pauvres. Ce programme est développé sur un emplacement de plus de 2 500 hectares, soit 70 000 parcelles d’environ 80 m2, situé près de Hyderabad Tall Plaza, à Kotri". Il a pour objectif de procurer aux sans abri des titres de propriété pour des parcelles résidentielles avec un paiement comptant minimum accessible à des familles à faibles revenus et où elles pourront construire immédiatement leurs maisons.

L’identification du groupe-cible et l’attribution des parcelles comporte quatre étapes : 1/ Identification des familles gagnant environ 50 $ par mois et ayant un besoin urgent de logement. 2/ "Sélection des candidats qui sont hébergés dans deux types de zones d’accueil : soit un terrain libre où la famille peut installer un logement de fortune, soit une maison en béton de deux pièces avec latrines et robinet d’eau intérieur ; les familles peuvent rester au moins une semaine dans cette zone d’accueil". 3/ Vérification de l’égibilité par la HDA. 4/ Attribution aux familles éligibles de la parcelle normale de 80 m2.

"Le paquet de base pour l’abri comprend : 1/ La parcelle, avec accès à l’eau potable par transport public et W.C. avec latrines hygiéniques. 2/ Une épargne obligatoire sous forme d’un versement mensuel régulier, de préférence à un compte en banque géré conjointement par des représentants désignés des résidents et des ’sponsors’ du programme. 3/ Une importante contribution des résidents aux services en fonction des niveaux et types de services auxquels ils donnent leur préférence et la priorité".

Le concept d’accessibilité financière répond à deux critères principaux : un premier versement minimum fixé à 50 $ destiné à couvrir le coût du paquet de base, et des versements mensuels réguliers de 2.50 à 5.00 $, fixés en fonction des possibilités des bénéficiaires, jusqu’à couvrir le coût total de la parcelle, soit 450 $.

"La participation communautaire s’organise au niveau des ilots (chacun comporte environ 200 maisons)dans une approche à partir de la base. La HDA ouvre un dialogue direct avec la communauté, identifie les leaders potentiels et les charge de la motivation et de la mobilisation des résidents".

Au début du programme, les décisions concernant la fourniture des divers services, l’attribution des fonds, le niveau des services et leur répartition spatiale étaient prises avec la participation active et directe des résidents lors de réunions ouvertes. Avec l’augmentation de la population, la participation a été exercée par des représentants élus lors de réunions des résidents et fonctionnaires de la HDA.

"Le développement des services est confié à la main d’oeuvre qualifiée de la communauté, ce qui permet de réaliser des économies et une meilleure exécution du travail et d’offrir du travail aux résidents"

La participation de la communauté couvre toutes les étapes, élaboration, exécution, entretien, recouvrement des coûts. Comptabilité, responsabilité de l’entretien, des services, action contre les mauvais payeurs et l’absentéisme sont également gérés au niveau de chaque bloc.

"La construction des maisons est souple. Elle peut commencer dès l’attribution de la parcelle. [...]. Il n’y a pas de règles rigides pour la construction, les bâtisseurs peuvent utiliser béton, terre, roseaux et même carton, en fonction de leurs possibilités. Les structures peuvent être améliorées, modifiées, agrandies si les capacités financières de la famille s’améliorent".

"Promouvoir l’auto-emploi et la création de revenus font également partie de l’approche du projet. Un Programme d’entreprises familiales a été lancé. La HDA a obtenu de la House Building Finance Corporation un prêt important de 0,25 million $ pour l’amélioration de logements existants et pour des programmes créateurs de revenus. Les fonds transitent par l’organisation des ilots qui les verse après avoir vérifié les besoins et capacités de remboursement des candidats". Le pourcentage de leur remboursement dépassait 95 %.

"Le support institutionnel est important. Outre l’engagement des agences impliquées dans les infrastructures et les services, plusieurs autres agences ont apporté des contributions significatives en fournissant divers types d’activités".

"Le 2 novembre 1989, le programme KBB achevait sa troisième année d’existence. 3 826 parcelles avaient été attribuées, dont 2 094 étaient déjà construites. Dans le cadre du Programme d’entreprises familiales qui avait débuté en février 1989, des prêts de 55 à 940 $ avaient été versés pour un montant total de 8 385 dollars, ce qui avait généré 117 emplois (dont 48 pour des femmes), avec un taux de remboursement supérieur à 90 %. En comparaison, pour le reste du programme Gulshan-i-Iqbal, en mars 1988, si près de 11 600 parcelles avaient été fournies par le secteur public et 500 ha donnés à des sociétés coopératives, aucune construction n’avait été faite sur les parcelles et aucun programme de développement par les sociétés coopératives n’avait débuté".

"Les résidents sont vivement encouragés à équiper par eux-mêmes leurs foyers en installations sanitaires, broyeurs d’ordures, électricité, et même construction de routes. Cependant, le projet avait déjà fourni un réseau de canalisations d’eau d’environ 15 km, 6 km de réseau d’égouts et 4 km de lignes électriques".

27 écoles de différents niveaux fonctionnaient déjà avec un total de 872 élèves et 43 enseignants. Les services de santé comprenaient 5 médecins privés, 5 para-médicaux, 2 dispensaires, 3 dispensaires mobiles et une ambulance. A côté des bus publics, de petites entreprises assuraient le transport entre KBB et Hyderabad.

Selon la HDA, l’ensemble du programme s’auto-finance.

Mots-clés

habitat populaire, construction de logement, financement du logement, crédit, épargne, rôle de l’Etat, participation populaire, organisation communautaire, emploi, histoire de réussite


, Pakistan, Hyderhabad

Notes

Rédigé à partir d’une étude de cas, largement citée, parue dans : Guidelines on Community-Based Housing Finance and Innovative Credit Systems for Low-Income Households, Bangkok, ESCAP, 1990/11. Fiche traduite de l’anglais par Cécile Lacheret (cf. précédente)

Source

Rapport

ESCAP=ECONOMIC AND SOCIAL COMMISSION FOR ASIA AND THE PACIFIC, ESCAP, 1990/11 (THAILANDE)

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