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Les mères d’Acari au Brésil

03 / 1994

Un matin de juillet 1990, huit femmes qui ne s’étaient jamais rencontrées jusque là ont reçu une même nouvelle : la nuit précédente leurs enfants, enlevés et séquestrés par la police (civile ou militaire)ou par des tueurs professionnels, avaient été tranportés dans une ferme située dans la Baixeda do Fluminence, quartier défavorisé de l’état de Rio de Janeiro (Brésil), et abattus par balle. Ce type de crime est devenu courant au Brésil, surtout dans les couches défavorisées de la société brésilienne. Sans le courage de ces femmes d’apparence fragile mais déterminées à retrouver leurs enfants, ces 8 crimes seraient restés des crimes anonymes parmi tant d’autres, archivés, faute de preuves, par la police locale.

Ces actes de barbarie ont tellement uni ces femmes qu’elles sont devenues des symboles de mères combattantes au point d’être comparées aux Mères de la place de Mai en Argentine. Elles sont soutenues, dans leur quête infatigable, par le CEAP (Centro de Aniculaçao de Populacoes marginalizadas)qui suit leur dossier en leur apportant un soutien politque et juridque. Elles sont soutenues par des organisations de défense des droits humains, telles qu’Amnesty International, par des palementaires, des organismes communautaires.

Elles organisent des manifestations publiques pour exiger plus de rigueur dans les investigations, la recherche des corps, la punition des assassins et la protection de leurs propres vies. D’autant que la certitude de leur impunité favorise l’apparition de nouveaux groupes de tueurs organisés qui agissent avec une audace toujours plus grande. L’année 1993 a été particulièrement représentative des agissements des citoyens de bien » pourtant plusieurs fois dénoncés, preuves à l’appui, comme étant les chefs de cette barbarie.

Aujourd’hui, 4 ans plus tard, les corps des enfants n’ont toujours pas été retrouvés. Pourtant aucune des mères n’a abandonné. Cette obstination a déjà couté la vie à l’une d’entre elles, Edmeia da Silva Euzébio, 47 ans qui a été abattue le 15 janvier 1993 alors qu’elle sortait du centre pénitentiaire Hélio (Rio)où elle était venue chercher des renseignements concernant la disparibon de son fils. Tout porte à croire qu’elle était sur la bonne voie et disposait de preuves concrètes. Le procès pour l’assassinat d’Edmeia a débouché sur l’acquittement à l’unanimité de l’accusé. Le ministère de l’intérieur a lui même fait des pressions pour obtenir cet acquittement. Devant l’injustice flagrante de ce résultat, les mères d’Acari ont fait appel. En attendant de savoir si l’affaie sera rejugée, elles continuent de faire pression sur l’Etat brésilien pour l’obliger à prendre ses responsabilités et à faire la lumière sur l’ensemble des dossiers.

Mots-clés

femme, violation des droits humains, justice, histoire, mémoire collective, droit et démocratie, injustice, enfant, organisation de femmes, accès des femmes à la politique


, Brésil

Notes

SOLMA est un groupe de femmes du monde entier engagé dans le sens de la transformation des relations entre les êtres humains, afin que les enfants et les jeunes puissent bénéficier d’une éducation où la solidarité, la liberté, l’égalité, le respect de l’environnement et la défense des droits de l’homme montrent la voie de la paix et de la coexistence.

Cette fiche est tirée d’une intervention lors de la rencontre internationale des mèresqui s’est tenue du 27 au 31 mars 1994 à Paris.

Contact : MADRES DE ACARI, Caixa Postal : 20010-000-Centro Rio de Janeiro, BRESIL, Tel. (55-21)220.9903

Source

Compte rendu de colloque, conférence, séminaire,… ; Présentation d’organisme

LIMA DE SOUZA, Marilene; LEITE, Vera Lucia Flores

SOLMA (Solidarité avec les Mères de la Place de Mai) - 18 rue Nollet, 75017 Paris, FRANCE - Tél. 33 (0)1 43 87 59 00 - Fax 33 (0)1 42 94 09 86 - France

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