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Vivre au quotidien en Amérique latine

Arts et savoirs

Sébastien LE RAY

06 / 1997

Cette fiche est tirée de plusieurs articles qui nous permettent de mieux comprendre les civilisations préhispaniques, tant sur le plan de la vie de tous les jours que sur le plan artistique et des connaissances.

Pour les sociétés américaines, la vie se présente comme une suite de 4 étapes : enfance, puberté, maturité et vieillesse qui imposent, chacune, des droits et des devoirs. Le passage d’un état à un autre se fait par l’intermédiaire de rites de passage qui s’accompagnent d’un changement de statut et qui différent selon les cultures :

- Les premiers apparaissent dès la grossesse afin d’éviter tout problème à l’accouchement et les enfants anormaux (ches les Amazonies, on pratique la scarification pour expulser les humeurs malignes). Une fois l’enfant intégré au groupe, il faut assurer son éducation, ce qui est le fait de la famille, voire de l’Etat quand il existe (Aztèques).

- La puberté : dans la plupart des cas, le rite a lieu au moment de la première menstruation pour les femmes, entre 12 et 16 ans pour les garçons et, dans les deux cas, il implique la possibilité du mariage. Les rites sont extrêmement variés, allant de l’isolement des jeunes filles à une grande fête annuelle chez les Incas.

- La maturité suppose la participation entière de l’individu aux responsabilités de la communauté. L’individu doit se soumettre à un ensemble d’épreuves pour montrer sa loyauté et son courage.

- La vieillesse est synonyme de puissance et de prestige grâce aux expériences et aux connaissances acquises. La fin de cette étape est la mort ponctuée par des rites reliant les vivants et les morts.

La cellule de base des sociétés (en particulier primitive)est le giron familial. Face aux besoins de se reproduire, un ensemble de règles ont été établies à l’intérieur comme à l’extérieur du mariage. Il peut adopter deux formes :

- la monogamie,

- la polygamie qui connaît deux aspects : la polygynie (l’homme est uni à plusieurs femmes comme ches les Indiens des grandes plaines)ou la polyandrie (la femme est liée à plusieurs hommes, comme chez les Esquimaux, à cause du faible pourcentage de femmes).

Pour le choix du partenaire, il existe deux systèmes :

- ouverts : chaque individu choisit son partenaire sans autre restriction que le tabou et l’inceste;

- fermés : le choix du conjoint est conditionné par des agents extérieurs.

Quant aux lieux de résidence des nouveaux époux, trois types de sociétés se présentent :patrilocales : la résidence commune est déterminée par celle du père du mari;

- matrilocales : la résidence dépend de celle de la mère de l’épouse;

- néolocales : les couples adoptent un nouveau lieu.

Ces sociétés sont très dépendantes du milieu naturel tant par l’alimentation que par les tenues vestimentaires et l’habitat.

- Pour couvrir leurs besoins alimentaires, les populations pratiquent la cueillette, la chasse, la pêche, l’agriculture et l’élevage et plus particulièrement un de ces moyens, sans exclure les autres. La boisson tient une grande place (corno des Mayas, la chicha, le polque)et est souvent liée aux cérémonies magico-religieuses, au même titre que le tabac

- Les vêtements sont aussi issus de l’environnement : les matériaux de base étant la peau des bêtes et les végétaux disponibles.

- L’habitat est très varié, allant du paravent fait de feuilles ou de peaux à la maison rectangulaire en pierre. Il peut être -ou non- plurifamilial.

Les civilisations préhispaniques du centre et du sud du continent n’étaient pas non plus en reste dans le domaine des arts, de la culture et des sciences.

Les artisans savaient travailler les pierres semi-précieuses, sculpter de magnifiques monuments de pierre, peindre d’immenses fresques, construire d’imposantes cités. Les Incas de la dernière période ont été de grands constructeurs de routes, de ponts suspendus, de refuges et de terrasses agricoles. Leurs créations architectoniques les plus remarquables sont les palais et les citadelles, fortifiées comme ceux de Cuzco, de Sacsayhuemai et de Machu Picchu. Malheureusement, on ne connaît les noms d’aucun artiste ou artisan de l’ancien monde américain. Nous ne pouvons différencier les ensembles artistiques que par les peuples ou les étapes de civilisation qui les ont créés.

En Mésoamérique, par exemple, les temples prennent la forme de grandes pyramides en escalier avec un petit sanctuaire sur la plateforme supérieure. Autour des temples se trouvent les résidences des prêtres vouées au service de ces édifices sacrés. Il en existe d’autres comme ceux du jeu de balles et du temozcal (bains de vapeur). Les sciences astronomiques ont, quant à elles, joué un rôle majeur dans le développement culturel de la Mésoamérique, avec deux objectifs principaux :

- le premier, à caractère scientifique, est d’élaborer un calendrier précis;

- le second est d’interpréter les formes cosmiques et les phénomènes célestes dans des buts religieux et divinatoires. Encore aujourd’hui, avec les calculs modernes, la précision de leurs études est impressionnante.

Mots-clés

politique culturelle, développement culturel, identité culturelle


, Amérique Latine

Source

Livre

L'état du monde en 1492, La Découverte, 1992 (France)

CEDAL FRANCE (Centre d’Etude du Développement en Amérique Latine) - France - cedal (@) globenet.org

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