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L’homéopathie n’est pas une médecine douce

Agnès DE SOUZA

07 / 1995

Croire ou ne pas croire -en l’homéopathie- telle n’est pas la question, contrairement à ce que l’on s’expose presque systématiquement à entendre dès qu’on prononce son nom. L’homéopathie qui ne relève pas de la foi mais peut légitimement être abordée comme objet de connaissance, n’est pas ce qu’on en dit et en tout premier lieu elle n’est pas une médecine douce, apte à ne soulager que les maladies bénignes et qui, si elle ne fait pas de bien, aurait au moins l’avantage de ne pas faire de tort, etc. Elle ne doit pas non plus être confondue avec l’approche psychosomatique. "Le choix de l’homéopathie" de Philippe Servais, médecin homéopathe, tord le cou aux préjugés et idées fausses qui ne cessent de se propager comme une traînée de granules mal employés avec l’aide trop fréquente de la presse et de livres de recettes homéopathiques, qui, parce qu’ils sont des "recettes", vont à l’encontre même de l’esprit de cette médecine, qui peut s’avérer d’une action spectaculaire dans les cas les plus graves, infections sérieuses ou maladies redoutables.

La loi de similitude est le génie de l’homéopathie : L’antagonisme entre homéopathie et allopathie est profond. De l’approche du malade et de la maladie au résultat que l’on peut respectivement attendre de ces deux médecines -restauration d’un équilibre de santé dans un cas, suppression momentanée d’une pathologie dans l’autre- en passant, cela va de soi, par le traitement proposé, tout, absolument tout, les sépare. A commencer par ce grand principe de base de l’homéopathie découvert par Samuel Hahnemann et qui en fait le génie: la loi de similitude.

La matière médicale de cette médecine parfaitement rationnelle est en effet une somme d’expérimentations effectuées depuis presque deux siècles sur des gens sains -intoxiqués pour les besoins de l’expérience- et répétées pour vérifications (ce qui correspond d’ailleurs à la définition du "scientifique" depuis Claude Bernard). Pour soigner une maladie, il faut trouver le remède "similaire" au malade, celui qui, donné à des gens sains, provoque "les mêmes symptômes caractéristiques -personnalisés- que ceux que présente le malade à traiter". Un principe si opposé à notre façon de penser habituelle qu’il est difficile à admettre. Pourtant, si le remède qui guérit est celui qui possède les caractéristiques semblables "aux modalités réactionnelles de l’individu atteint d’une maladie", il y a une raison. Qui tient à l’essence même de la maladie.

La maladie est un déséquilibre personnalisé de cette "énergie vitale" qui fonctionne pour chacun selon une "fréquence" qui lui est propre et est jusqu’à un certain point dotée du pouvoir de s’autoréguler. Mais lorsqu’il faut l’aider à se rééquilibrer, ce doit être avec une aide de "même nature" qu’elle, "un coup de pouce énergétique", tout moyen contraire amenant le développement de troubles déviants plus profonds. Pourquoi? Parce que la maladie est un signal, un effet de ce déséquilibre et que si on le supprime, l’organisme contrecarré en trouve un plus grave pour s’exprimer (ainsi l’eczéma qui s’aggrave en asthme ou bronchite). A moins qu’il ne répète le même symptôme à quelque temps de là. Et nous voilà dans la maladie devenue chronique par la faute de thérapeutiques intempestives: on pense aux antibiotiques donnés systématiquement et à répétition. Au mépris du "terrain" et parce qu’on ne se sera préoccupé que de l’agent extérieur, microbe ou virus... Les maladies chroniques qui, ainsi soignées, connaissent une aggravation progressive, illustrent l’échec d’une médecine qui soumet l’organisme à des traitements de plus en plus puissants dont les effets sont contraires à l’autorégulation. Et qui peuvent conduire à l’effondrement des mécanismes d’autodéfense. Abordant la maladie comme l’effet d’un désordre situé en amont, l’homéopathie mène un vrai combat pour la santé, cet équilibre global ressenti comme un bien-être "non troublé par des souffrances ultérieures" (Hahnemann). Et qui n’a rien à voir avec la suppression ponctuelle ou répétée d’une manifestation pathologique.

L’homéopathie n’est pas une médecine douce... et elle est autant aux antipodes de la phytothérapie que de l’allopathie, toutes deux médecines des contraires. Le remède homéopathique est l’essence du produit original, dilué et dynamisé (succussion qui a pour effet d’ajouter de l’énergie cinétique), ce qui supprime les éventuels effets toxiques d’une substance tout en en accroissant les effets curatifs. C’est cela qui en fait une médecine énergétique d’une puissance phénoménale, une science de l’avenir aux implications insoupçonnées. Dès la dilution 5 ch on cesse d’être dans une médecine de la substance, laquelle n’existe pas en quantité suffisante pour avoir une action pharmacologique -et plus du tout après 12 ch- pour rentrer dans une "médecine de l’information" compréhensible dans le cadre d’une logique des "signifiants". La technique de dilution en elle-même ne signe pas l’homéopathie. Ce qui la définit est essentiellement l’utilisation de la loi de similitude. Les degrés de similitude entre une substance et un patient peuvent être nombreux, le simillimum étant la substance qui réalise le plus haut niveau de similitude possible avec la globalité de la personnalité physique et psychique du patient. La recherche de ce simillimum est la marque de la "vraie" homéopathie car il faut déplorer les déviances que font subir à cette approche de trop nombreux médecins qui la pratiquent dans un esprit allopathique : pour telle maladie, tel remède! Ce qui aggrave parfois l’état du malade, l’homéopathie mal utilisée pouvant être néfaste. En revanche, elle peut guérir à une vitesse fulgurante -plus rapidement qu’un antibiotique- et contrairement à un autre préjugé, les infections les plus graves. Son efficacité "ne dépend pas de la gravité de la maladie mais de la compréhension qu’a le médecin de son patient" et qui lui permet de trouver le remède adéquat.

Elle diffère de l’approche psychosomatique qui fait résulter la maladie physique d’un problème psychologique. Le psychisme intéresse l’homéopathe en tant qu’information privilégiée et subtile sur la globalité du patient. Pour lui, "l’organisme s’exprime en simultané à travers le physique et le psychique, donc le remède ciblant l’énergie vitale en amont, agira sur les deux plans à la fois". La puissance d’un tel remède va bien au-delà de la combinaison la plus acharnée de traitements chimiques et psychiques. Il vise l’essence même de la vie dans la tonalité particulière qu’elle prend pour chaque être vivant, le lieu individuel où tout se joue et se noue, vie, énergie, santé.

Mots-clés

homéopathie, médecine parallèle, santé


, France

dossier

Idées, expériences et propositions sur les sciences et la démocratie

Commentaire

Les vraies réponses au problème de la santé me semblent de plus en plus se trouver du côté des approches globales et des médecines énergétiques.

Source

Livre

SERVAIS, Philippe, Le choix de l'homéopathie, Denoël, 1992 (France)

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