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Formation : du BTS Tourisme aux guides accompagnateurs

La préparation aux métiers les plus responsables est insuffisante, mais il existe une demande chez certains enseignants et élèves pour une formation mieux adaptée, et certaines associations de voyages n’y sont pas insensibles

Dora VALAYER

07 / 1997

Les carrières du tourisme sont nombreuses, et les écoles pour en acquérir les dipômes le sont également dans toute la France. Le diplôme de base est le BTS de Tourisme-Loisirs, qui est préparé soit dans des lycées qui en proposent l’option, soit dans des Ecoles de Commerce, soit dans des écoles privées. La préparation se fait sur deux ans, aborde de nombreuses matières. Ces études consistent en acquisitions plus qu’en apprentissage d’une réflexion sur le phénomène touristique. On constate néanmoins qu’une forte minorités de professeurs et d’élèves sont parfaitement conscients du caractère limité des programmes imposés, et de la lacune suivant laquelle les questions les plus fondamentales ne sont pas abordées de façon critique dans les programmes. Lors des entretiens qui accompagnent les examens, on peut remarquer que si la majorité des élèves y font preuve d’acquis théoriques solides, toute tentative de la part des examinateurs d’une approche plus responsable ou éthique du problème du tourisme, ou en amont de leurs acquisitions, les laisse désemparés et surpris, bien que le second cycle du secondaire leur en ait donné des instruments. Pour pallier cette lacune, un certain nombre d’écoles proposent à leurs élèves des cours hors programme pour aborder les questions absentes des programmes. Devant la surcharge de ces derniers, peu d’élèves s’y inscrivent. Les filles semblent s’y intéresser plus que les garçons. Un certain nombre d’élèves auront accès après le BTS à une formation plus spécialisée (par exemple guide-interprète). Il s’agit d’une profession très réglementée qu’on ne peut exercer qu’en justifiant du diplôme correspondant. Il n’en est pas de même de la fonction des guides accompagnateurs qui, à la demande des tour-opérateurs, prennent en charge les touristes inscrits à un voyage accompagné, de leur départ jusqu’à leur retour. Cette fonction, qui est considérée comme un métier d’appoint, et fait l’objet d’une information, mais, la plupart du temps, pas d’une formation, n’est pas protégée, et est à la merci des employeurs. Si certaines associations, comme ARVEL, à Lyon, apportent le plus grand soin à la sélection et à la formation de ces accompagnateurs (appelés à dessein "animateurs"), il n’en est pas de même de quelques unes des grandes agences de voyages pour qui l’accompagnateur a pour seule fonction de prévenir tout incident ou récrimination de la part de la clientèle, et de respecter les termes d’un contrat dont le contenu se limite au bien-être du client.

Mots-clés

éducation, enseignement technique, formation professionnelle, université, politique de l’éducation, réforme du système éducatif, éducation au développement, tourisme


, France

Commentaire

Le personnel des agences de voyages a une responsabilité considérable en ce que ces salariés représentent, à différents niveaux, l’interface entre les clients potentiels ou effectifs et les personnes, professionnels ou non, du pays d’accueil. Celui qui, en qualité d’agent de comptoir salarié, ou d’accompagnateur sous contrat temporaire, est en relation avec la clientèle d’une part, et d’autre part est en même temps l’interlocuteur des pays d’accueil, devrait avoir une formation très particulière à ce dialogue, une formation qui ne soit pas seulement technique. Les guides accompagnateurs devraient être les premiers à recevoir cette formation. Or, tout au contraire, ce personnel est en général sous-formé, peu respecté, sous-payé et non protégé. Le fait qu’un certain nombre de chômeurs ou d’enseignants y trouvent un apport non négligeable et souvent non déclaré les dissuade de toute revendication. La pratique courante du pourboire ou du pourcentage sur les ventes artisanales contribue à faire de ce métier - qui peut être considéré comme un métier-clé, ou le métier-clé du tourisme, - un sous-métier qui ne contribue pas à la prise de conscience des voyageurs et à leur prise de responsabilité. Sur le terrain, la profession de guide sur les sites, exercée par des autochtones, est souvent protégée, et, dans les pays peu démocratiques, parfois soigneusement contrôlée. On ne peut pas en attendre beaucoup d’informations objectives sur la situation socio-politique du pays. Un certain nombre d’associations de voyages organisent des voyages pour des groupes restreints, avec un accompagnateur de haute compétence, sérieusement payé, ce qui élève beaucoup le prix de ces voyages, et n’apporte pas pour autant de garanties. On peut être un archéologue de haut niveau et ne rien connaître à une situation contemporaine donnée. La question des accompagnements est un vrai problème. Certaines associations l’ont résolu en étant particulièrement méticuleux sur la sélection et la formation de ce personnel temporaire.

Source

Autre

Les documents relatifs aux formations aux professions du tourisme peuvent être obtenus à la FFTST (Fédération Française des Techniciens et Scientifiques du Tourisme, 13 rue Clouet, 75015 Paris, FRANCE. Tel 01 43 06 13 75. Fax 01 44 49 02 99. Pour les animateurs, voir l'association ARVEL, 31 Cours Emile-Zola, BP 2080 89818 Villeurbanne-Cedex, FRANCE. Tel 04 4423 40

Transverses - 7 rue Heyrault, 92100 Boulogne, FRANCE. Tel 01 49 10 90 84. Fax 01 49 10 90 84 - France

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