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dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

La société civile doit s’organiser en contre-pouvoir

Une participation citoyenne à la défense de l’environnement est le principal thème d’action du programme de Corinne Lepage, candidate à l’élection présidentielle de 2002.

Claire LAUNAY

04 / 2002

Ancienne ministre de l’Environnement sous le gouvernement d’Alain Juppé (1995-1997), ancienne adjointe au maire de la ville de Cabourg et avocate spécialisée en droit de l’environnement, Corinne Lepage crée en 1996 le club de réflexion politique CAP 21, Citoyenneté Action Participation pour le 21e siècle. Composé d’hommes et de femmes issus de mouvements associatifs, de l’entreprise, de professions libérales, de l’agriculture, du monde universitaire, CAP 21 est organisé en délégations régionales et départementales et travaille en liaison étroite avec les associations. En juin 2000, il devient un mouvement politique, principal soutien de la candidature de Madame Lepage à l’élection présidentielle de 2002. C’est comme avocate et membre de CAP 21 qu’elle participe à l’atelier "Représentants gouvernementaux et parlementaires" de la rencontre internationale sur le développement durable "Dialogues pour la Terre", organisée à Lyon en février 2002. "L’environnement dans toutes ses implications (santé, sécurité, pollution, énergie, aménagement du territoire) intervient sur l’ensemble des domaines de l’action publique et constitue une des préoccupations majeures du citoyen", déclare Corinne Lepage. Aussi, la participation citoyenne a toute sa place dans la réflexion liée à l’environnement. Avocate des victimes de l’Erika, pétrolier échoué sur les côtes françaises en 1999, elle déplore que la maîtrise de l’environnement soit plus souvent réservée à des fins politiciennes qu’à des fins citoyennes.

Ses propositions ? Etendre le champ de la participation citoyenne par l’ouverture de forums de discussion sur les problèmes de société, par la mise en place de référendums d’initiative populaire à l’échelle nationale, et par la pratique régulière de référendums municipaux. Elle insiste également pour que les élus s’engagent sur des valeurs responsables : non cumul des mandats électoraux, équité, transparence et durabilité. Elle ira même jusqu’à proposer la rédaction, puis la mise en circulation, d’une "charte des élus". Si le citoyen intervient d’abord à l’échelle locale, sa parole est plus qu’essentielle à l’échelle mondiale. La société civile doit, selon Corinne Lepage, constituer un véritable contre-pouvoir international et imposer des sanctions aux dérives étatiques et économiques mondiales. Elle se déclare pour la création d’assemblées régionales de citoyens, ainsi que d’un parlement mondial. Pour cela, elle fait des propositions concrètes, comme la rémunération de la participation aux commissions administratives des associations, et la déductibilité fiscale du travail bénévole. En outre, si Corinne Lepage reconnaît le progrès important réalisé en matière de justice pénale internationale, le droit international doit pour elle s’étendre à d’autres domaines. Elle défend, par exemple, la reconnaissance du crime écologique comme crime contre l’humanité et la définition de sanctions pour le punir. Enfin, elle souhaite améliorer le droit à l’information et sanctionner la rétention de celle-ci par toute personne publique ou privée, lorsqu’elle est susceptible d’avoir une incidence grave sur la santé ou l’environnement.

Mots-clés

protection de l’environnement, droit international, responsabilité citoyenne, société civile


, France

Commentaire

Corinne Lepage témoigne ici d’une expérience politique et juridique importantes et d’une certaine maîtrise des questions environnementales. On peut néanmoins se demander pourquoi, lorsqu’elle était ministre de l’Environnement, elle n’a pas davantage lutté contre les lobbies économiques. En guise de réponse, elle met en cause la lourdeur du système étatique. L’organisation de la société civile en contre-pouvoir soulève d’autres questions restées en suspens : qui représente cette société civile ? La démocratie interne y règne-t-elle d’autorité ? A réfléchir...

Notes

Cette fiche a été réalisée lors de la rencontre internationale "Dialogues pour la Terre", à Lyon, du 21 au 23 février 2002.

Entretien avec LEPAGE, Corinne, CAP 21, 40 rue Monceau, 75008 Paris - www.corinne-lepage.fr

Source

Entretien

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