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L’évolution du statut et de l’organisation d’une exploitation familiale innovante (Sénégal)

Du ’GIE groupement’ au ’GIE familial’

Julien BADJI, Benoît LECOMTE

2002

M. Julien BADJI, semencier-pépiniériste en Casamance, parle du changement de statut de son exploitation :

1/ Le statut

" L’association AMICAR (Amicale des Centres des Animateurs Ruraux) a un GIE appelé "GIE des agriculteurs" où chaque groupement est un "sous GIE" et chaque individu, dans sa parcelle, constitue un membre du GIE. Je ne pouvais pas me servir de cette structuration pour travailler au niveau national alors j’ai voulu changer la structuration, prendre un registre de commerce au niveau familial. Mon groupe s’appelle groupe Agro Foresterie et Environnement et il est constitué de ma femme, mes 4 enfants et moi-même. On travaille ensemble, j’ai le registre de commerce du GIE-mère qui est le GIE de l’association AMICAR.

J’ai déjà déposé pour avoir mon propre GIE au registre du Commerce mais ce qui a retardé l’acquisition de ce GIE est que je suis président du GIE des agriculteurs d’AMICAR. Et au niveau de la Chambre de Commerce, je ne peux pas être président de deux GIE à la fois. On m’a demandé de démissionner. Donc, depuis le mois de janvier passé, AMICAR s’est restructuré et je ne suis plus la personne morale du GIE AMICAR. Maintenant je peux vraiment déposer et avoir mon GIE à moi. C’est ce qui me permettra d’évoluer plus facilement et je n’aurai de compte à rendre qu’à ma femme et à ma famille.

2/Les salariés

Comme on dit, être au four et au moulin était difficile. Je m’absentais 15 jours de mon exploitation familiale et je ne pouvais pas donner la responsabilité entière à ma femme de s’occuper de la pépinière. Donc il fallait que je trouve un bras. C’est pour cela que je prenais temporairement des gens pour arroser.

Maintenant j’ai un monsieur à temps plein qui est à la maison. Il est pépiniériste le jour et gardien la nuit. C’est une personne âgée. Il n’est pas Diola, c’est un Peuhl. Il travaille chez les autres, pour le débroussage de ceci, pour creuser un puits, pour curer un puits. C’est vraiment un homme à tout faire. Je l’ai une fois engagé à 40 000 FCFA (400 FF) pour nettoyer ma parcelle et après je lui ai demandé de rester.

Je prends également des cuisinières quand j’ai beaucoup de travaux. Par exemple quand j’ai un chantier de 3 à 4 mois, pour libérer ma femme, je prends une cuisinière pour 6 mois car le chantier regroupe 4 à 5 personnes qu’il faut nourrir. Maintenant, j’aspire à une cuisinière disponible 12/12 parce que ma femme a également des occupations et il faudra qu’elle vienne à Bignona, qu’elle s’implique de plus en plus dans la gestion de notre groupe Agroforesterie Environnement. Donc il faut qu’elle se libère de certaines tâches comme la cuisine. Alors il me faut 2 personnes à plein temps et temporairement je prends d’autres ouvriers suivant la période et les travaux. "

Mots-clés

agriculture familiale, gestion d’entreprise, salarié agricole


, Sénégal, Bignona

Commentaire

Notre interlocuteur explique pourquoi il veut changer de statut pour être inscrit en son propre nom au registre du commerce et ne plus dépendre du groupement. Il explique aussi qu’il a fait le choix de prendre des salariés pour alléger les charges de sa femme, afin qu’elle puisse s’investir dans le GIE familial.

Notes

Voir les fiches extraites du même interview mené par Benoît Lecomte en mars 1999.

Entretien avec BADJI Julien, réalisé à Bignona en mars 1999.

Source

Entretien

LECOMTE Benoît

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