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La coopérative ’Autonomie et solidarité’ à Lille

Valérie BERTRAND, Claire FAUVINET

1993

AUTONOMIE ET SOLIDARITE est une société anonyme coopérative, à capital variable, créée en 1990 par GARRIGUE (première Société anonyme coopérative à capital risque), le GIEPP (Groupement pour l’Initiative et l’Elaboration de Projets Professionnels)et M.P. Dubucois, directeur de l’Union des Mutuelles de Roubaix-Tourcoing. Pour sa constitution, elle a lancé un appel public à l’épargne.

Son but est de prendre des participations dans des sociétés de petite taille, nouvelles ou de création récente, s’implantant dans la région Nord/Pas de Calais et s’engageant à employer un personnel actuellement au chômage et étant en difficulté.

Ces sociétés doivent aussi produire des biens ou services utiles, avoir des relations démocratiques dans le travail, respecter l’environnement et entretenir des relations de partenariat vis-à-vis des clients et des fournisseurs.

Cette coopérative spécialisée dans les placements à risque fonctionne grâce aux souscriptions d’épargnants qui peuvent être des personnes physiques ou morales (parts de 500 FF.); celles-ci bénéficient d’avantages fiscaux et sont rémunérées en fonction des résultats à un taux défini chaque année par l’assemblée générale. De part son aspect novateur, AUTONOMIE ET SOLIDARITE a obtenu la reconnaissance de la COB (Commission des Opérations de Bourse), de la presse régionale, de la Caisse d’Epargne et des CIGALES du Nord.

Dans l’avenir, des opérations pourront être effectuées dans d’autres régions, d’autres Etats de la CEE, et dans les pays du Tiers Monde, dans le cadre d’une relation avec la région Nord/Pas de Calais.

Cependant, dans une perspective de décentraliser une partie de l’activité d’AUTONOMIE ET SOLIDARITE, dans les régions Provence-Alpes- Côte d’Azur et Basse-Normandie, les fonds qui seront collectés dans ces régions seront affectés en priorité à des entreprises situées sur leur territoire.

A sa création, AUTONOMIE ET SOLIDARITE comptait 720 actionnaires; en septembre 1992, ce nombre est de 1317 (86 % du capital est détenu par des particuliers, 9 % par des associations et 4,5 % par des entreprises ; une seule collectivité a pris des parts dans AUTONOMIE ET SOLIDARITE). La grande majorité a pris entre 1 et 4 actions.

A travers son action, AUTONOMIE ET SOLIDARITE veut donner un sens économique et une pratique à la notion de proximité. Son objectif est de rapprocher l’épargne de l’investissement dans un souci de développement local. Le capital doit être un instrument d’accompagnement et d’appui des objectifs des entreprises financées. Elle s’intéresse particulièrement au développement des pratiques alternatives.

AUTONOMIE ET SOLIDARITE fonctionne sur la base d’un militantisme économique qui essaie d’allier compétences professionnelles et bénévolat (une trentaine de bénévoles). Sa politique d’investissement se fait en fonction de divers critères. Le projet doit être économiquement viable. 50 % des emplois créés au sein de l’entreprise doivent être destinés à des demandeurs d’emploi de longue durée. En termes prévisionnels, l’entreprise au terme de son développement devra compter entre 10 et 60 emplois environ. L’apport financier fait par les entreprises doit être compris entre 50.000 et 200.000 FF. 50 % des investissements doivent aller à des créations d’entreprises. Les autres entreprises, dans lesquelles AUTONOMIE ET SOLIDARITE investit, doivent avoir moins de trois ans.

Les entreprises doivent répondre à divers critères subjectifs, en retraçant une certaine éthique : favoriser les relations démocratiques dans le travail ; l’existence d’un processus de production écologique, de relations de solidarité ; l’acceptation d’un parrainage d’une personne représentant AUTONOMIE ET SOLIDARITE au sein de l’entreprise.

En moyenne, cette société investit par an dans 12 à 15 entreprises pour un montant total de 2 millions de francs (environ 150.000 par entreprise), tout en restant minoritaire dans le capital. Les entreprises soutenues doivent mensuellement établir pour AUTONOMIE ET SOLIDARITE les résultats de leurs activités. Elles sont ainsi suivies de très près.Notes :Fiche extraite du rapport de stage de Serge Maigné au CEDAL, 1991; et du prospectus simplifié traitant de l’Augmentation de capital par appel public à l’épargne, fourni par AUTONOMIE ET SOLIDARITE, 1993.

CEDAL FRANCE (Centre d’Etude du Développement en Amérique Latine) - France - cedal (@) globenet.org

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