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Le Collectif Ethique sur l’étiquette

Relais en France de la Clean Clothes Campaign

Vanessa GAUTHIER

01 / 2008

Parmi les réseaux internationaux qui s’intéressent à la question des droits humains au travail, la Clean Clothes Campaign relayée en France par le Collectif Ethique sur l’étiquette, a intégré le genre à ses réflexions. Les femmes forment en effet plus de 80 % de la main-d’oeuvre dans l’industrie de l’habillement.

La Clean Clothes Campaign est une campagne internationale qui vise à améliorer les conditions de travail dans l’industrie mondiale du vêtement, dans l’industrie d’articles de sport et à renforcer les organisations de travailleurs et de travailleuses. Cette campagne est relayée dans onze pays européens : en Autriche, en Belgique (Nord et Sud), en France, en Allemagne, en Italie, aux Pays-bas, en Norvège, en Espagne, en Suède, en Suisse et au Royaume-Uni.

Le secrétariat international de la Clean Clothes Campaign est basé à Amsterdam. Cette campagne est formée de coalitions nationales autonomes en Europe, composées d’organisations de la société civile telles que des associations de consommateurs, des organisations de commerce équitable, des organisations de jeunes, de femmes, des centres de recherche, des groupes religieux et communautaires, ainsi que de syndicats. Chacune de ces coalitions a un secrétariat et chacune est représentée lors des réunions européennes de coordination.

La Clean Clothes Campaign suit également des « projets » dans certains pays producteurs de vêtements, comme en Bulgarie ou en Inde. La Clean Clothes Campaign entretient par ailleurs des relations de partenariat plus ou moins développées avec des ONG, des syndicats, des personnes ressources et des institutions dans la plupart des pays producteurs de vêtements au sein d’un réseau international informel (Asie, Afrique, Amérique du Sud, Europe Centrale et de l’Est).

La CCC travaille par ailleurs en collaboration étroite avec des organisations ou coalitions qui mènent des campagnes similaires dans d’autres pays de consommateurs (par exemple les groupes américains comme USAS, la Fair Wear en Australie, Ethical Trade Action Group au Canada), d’autres ONG européennes qui relaient en partie les actions mais n’ont pas encore établi de relais complet de la campagne. La CCC est également en lien direct avec les organisations syndicales principales sur le plan international. En somme, plus de 200 organisations participent à des degrés différents à cette campagne.

Le genre, une approche particulièrement mise en avant depuis 2001

En 2001, au cours de la réunion internationale d’évaluation et de stratégie qui s’est tenue à Barcelone, il a été décidé de mener un audit « genre » au sein de la CCC. Il a par ailleurs été recommandé d’accorder une attention particulière à la question des droits des femmes, mais aussi à la question du travail basé à la maison et à l’économie informelle qui touchent plus particulièrement les femmes. « Partir des questions de genre devrait être un point de départ pour concevoir toute activité ou campagne ».

Par ailleurs, lorsque ce sont de travailleuses dont il s’agit, les participants ont estimé qu’il fallait s’assurer que cela soit visible. « Les travailleuses doivent être nommées en tant que telles et les actions de soutien doivent être orientées vers leurs besoins ». D’après le rapport de la réunion, insister sur le lieu du travail reste indispensable, mais l’importance du lien entre la problématique des droits au travail et le foyer et la communauté doit être renforcée. Ce lien révèle en effet une réalité vécue par les femmes qui travaillent et doit être mis en exergue pour mieux identifier les violations des droits, sans pour autant tenir un discours « victimisant ».

Il faut également prendre en compte le genre par rapport aux différentes cibles de la campagne, notamment les consommateurs (qui sont surtout des femmes) et les entreprises (en révisant les revendications afin qu’elles incluent les droits des femmes). Ces grandes orientations, décidées par la réunion de Barcelone, se sont notamment traduites par un travail important de mise à plat sur le genre, qui a entre autres donné une publication adaptée en français par Peuples Solidaires et la Campagne Vêtements Propres, sous le titre de « Fabriqué par des femmes ».

En France : le Collectif Ethique sur l’étiquette

Créé en 1995, le Collectif Ethique sur l’étiquette regroupe des associations de solidarité internationale, de collectivités locales, des syndicats, des mouvements de consommateurs et des associations d’éducation populaire. Depuis septembre 2007, le Collectif s’est constitué en association (loi 1901).

Ce Collectif agit en faveur du respect des droits de l’Homme au travail dans le monde et de la reconnaissance du droit à l’information des consommateurs sur la qualité sociale de leurs achats. Depuis sa création, il demande aux entreprises présentes en France et aux grandes marques françaises et internationales de veiller aux conditions de production des marchandises qu’elles commercialisent, de garantir que leurs pratiques d’achat favorisent le progrès social chez leurs fournisseurs et sous-traitants en y associant les syndicats, les ONG, les mouvements de consommateurs, les représentants des pouvoirs publics, etc.

Le Collectif concentre son action sur les secteurs à forte intensité de main-d’oeuvre comme le textile, les jouets ou les articles de sport. Pour progresser vers ces objectifs, le Collectif s’attache à mobiliser l’opinion pour faire pression sur les décideurs économiques et politiques, notamment par le biais de campagnes menées au niveau national et relayées par un réseau de nombreux collectifs locaux dans toute la France. Ces collectifs organisent des animations locales pour informer et mobiliser les consommateurs et les acteurs concernés par les achats éthiques. Il travaille en partenariat avec la CCC et ses partenaires dans les pays producteurs.

JO 2008 : une campagne pour dénoncer les conditions de travail dans l’industrie du sport

En 2008, le Collectif Ethique sur l’étiquette se mobilisera au sein de la campagne internationale Play Fair 2008 menée à l’occasion des prochains Jeux Olympiques qui se tiendront en juillet en Chine à Pékin pour interpeller l’opinion et tous les acteurs concernés sur les conditions de travail désastreuses dans le secteur de l’industrie du sport au niveau mondial.

Avec ses organisations partenaires des pays du Sud et du Nord, le Collectif interpellera le CIO (Comité international olympique), les comités nationaux (CNO), les grandes marques d’habillement sportif et leurs fournisseurs ainsi que les gouvernements pour qu’ils mettent en oeuvre des mesures concrètes afin de mettre un terme aux nombreuses violations des droits des travailleurs dans l’industrie du sport, en accord avec les valeurs et l’esprit des Jeux Olympiques.

Peuples Solidaires - 2B rue Jules-Ferry, 93100 Montreuil, FRANCE - Tél. : 01 48 58 21 85 et 10 quai de Richemont, 35000 Rennes, FRANCE - Franca - www.peuples-solidaires.org - info (@) peuples-solidaires.org

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