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Après plusieurs dizaines d’années de violence, la société civile colombienne aspire à la paix et prend l’initiative de sa construction

Bérengère CORNET

03 / 1994

La Colombie détient le record mondial de la violence. Environ 100 colombiens meurent chaque jour de façon violente. Cette violence endémique, omniprésente et multiforme, est à la fois sociale, politique, culturelle, urbaine, familiale. Elle trouve souvent son origine dans des mouvements de guérilla dans l’armée régulière, le narco-trafic, ou dans un certain type de délinquance sociale qui touche principalement les jeunes.

Pourtant, depuis quelques années, une dynamique de paix est enclenchée. Le 28 mai 1993, une grande manifestation pour la paix - la plus grande que le pays ait jamais connu- s ’est déroulée dans les rues de Bogotà.

Cette dynamique est le fait du peuple colombien. Celui-ci prend peu à peu conscience que la construction de la paix est le seul moyen d’éviter que le pays ne se disloque et de parvenir au mieux-être de tous. Oppos ée à la conception réductrice du gouvernement colombien qui traite la paix comme une simple question de démilitarisation des guérillas, la société civile entend reprendre l’initiative. Mais il faut pour cela qu’elle s’en donne les moyens.

Face à l’atomi sation de l’opinion publique et à l’absence de dynamique collective, l’enjeu est de créer une culture politique suffisamment forte pour que l’ensemble des colombiens se reconnaissent dans des valeurs communes. C’est ce que Horacio ARANGO appelle une "éthique civile". Celle-ci est étroitement liée à l’émergence d’une conscience nationale (unité)et devrait favoriser le développement d’une culture de paix basée sur des valeurs d’échange, de solidarité, de dialogue et de réconciliation.

Le CINEP et le Prog ramme pour la Paix, deux organisations colombiennes fondées par des Jésuites et soutenues par le CCFD, financent plus d’un millier de projets à caractère social, économique, éducatif, politique dont la caractéristique commune est de chercher à bâtir cette éthique civile. Car il faut une certaine unification des points de vue et des manières de faire pour arriver à instaurer une véritable négociation avec l’Etat, voire de le suppléer en mettant en oeuvre des initiatives pour construire la paix!

Le peuple colombien a une farouche propension à résister à l’oppression et à l’injustice. C’est un peuple debout. Ceci explique en partie le cadre de violence généralisée dans lequel évolue la société colombienne. On remarquera d’ailleurs que beaucoup d’autres pays dans lesquels la population connaît des conditions de vie plus misérables sont moins soumis à de tels mouvements de violence.

Mais aujourd’hui, en Colombie, les choses ont tendance à évoluer: la détermination populaire change de nature et pourrait servir la paix. Encore faut-il que l’Etat prenne en compte cette nouvelle donne et ne réduise pas la paix à la question de la démilitarisation des groupes armés.

Palavras-chave

violência, paz, cultura de paz, sociedade civil, ética, consciência nacional


, Colômbia

dossiê

Construire la paix : éléments de réflexion à partir des pratiques des organisations non gouvernementales et de quelques instances nationales et internationales

Fonte

Entrevista

Fiche réalisée à partir d’entretiens avec Horacio ARANGO, du programme pour la paix, et Camilio CASTELLANOS et Diego PEREZ GUZMAN du CINEP.

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