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Le rôle de l’église au Guatemala au cours des dix dernières années

Argentina CUEVAS

10 / 1994

L’église guatémaltèque s’est beaucoup investie dans l’organisation et le développement humain et social des communautés rurales pendant les années 70, suivant les orientations du Concile II et la Conférence des Evêques Latino-américains à Medellin. Au début des années 80, l’Eglise a subi les effets de la violence autant que la population. Plus d’une douzaine de prêtres et de religieux, un grand nombre de catéchistes et d’agents pastoraux des communautés furent assassinés, séquestrés, persécutés ou portés disparus. Les membres de l’Eglise et la population ont été dispersés, déplacés et exilés.

A partir de 1985, avec l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement civil, l’Eglise a commencé à se renforcer, à réunir ses communautés et à se restructurer; elle s’est rapprochée de la population la plus affectée par la violence, en appuyant les initiatives en faveur de l’ouverture d’espaces politiques et en l’aidant à s’organiser en partant de ses demandes. L’Eglise du Guatemala a progressivement mobilisé action autour de trois besoins fondamentaux : a)la protection et la défense des droits humains et la lutte contre l’impunité; b)l’accompagnement et l’aide humanitaire à la population sinistrée par la violence (veuves, déplacés, réfugiés…); c)le dialogue pour la paix et la réconciliation.

Le rôle de l’Eglise a été fondamental ces dernières années: elle a favorisé l’ouverture d’espaces politiques, la médiation dans les conflitset la recherche de solutions politiques et pacifiques. Parmi les actions menées, nous pouvons citer :

- l’engagement de Monseigneur Rodolfo Quezada dans le processus de paix : il a lancé un appel au dialogue national en tant que président de la Commission Nationale de Réconciliation puis a joué un rôle dans les négociations entre la guérilla et le gouvernement militaire; actuellement il est le Président de l’Assemblée de la Société Civile.

- le rôle de médiateur de Monseigneur Jorge Mario Avila entre le gouvernement et les Commissions permanentes de représentants des réfugiés.

- les démarches de Monseigneur Alvaro Ramazzini et de Monseigneur Julio Cabrera en faveur de la reconnaissance des communautés résistantes comme faisant partie intégrante de la population civile. Mgr Cabrera participe, en outre, à tous les dialogues entre paysans et propriétaires terriens pour trouver une solution aux conflits de terres;

- le rôle de la Conférence des Religieux du Guatemala (CONFREGUA)dans le soutien humanitaire aux populations les plus affectées qui luttent pour la citoyenneté et réclament le droit à la parole, à la vie, à la sécurité physique et psychologique mais également le droit à s’organiser et à retourner sur leurs terres. Au cours des dernières années, l’Archevêché du Guatemala est devenue un espace de confiance pour la population, et a acquis une vraie crédibilité par ses activités de défense des droits humains, civils et politiques.

La création d’un espace oecuménique pour la défense de la vie et la recherche de la paix et de la réconciliation, regroupant toutes les églises (Catholique : Conférences des Evêques et des Religieux, Episcopale, Evangélique et Communauté Juive), a été un élément significatif de l’évolution de cette dernière décennie.Une des ses principales initiatives a été d’organiser les « journées pour la Vie et la Paix » pour appuyer les initiatives du mouvement social et populaire.

Le rôle joué par l’Eglise pendant toutes ces années lui a donné à la fois crédibilité et autorité morale. Mais en même temps, elle a été critiquée en raison de ses contradictions internes. Actuellement, nous sommes proches d’une solution politique grâce au processus de négociation entre le pouvoir et le mouvement de lutte armée. Dans la perspective de cette nouvelle étape à venir, l’Eglise est en train de redéfinir son rôle futur à travers le bilan de son expérience et de ses initiatives en faveur de la construction d’une société plus juste et plus humaine.

Palavras-chave

passagem da guerra a paz, igreja católica, negociação de paz, arteséao da paz, mediação, defesa dos direitos fundamentais, direitos humanos, religião e política


, Guatemala

dossiê

Expériences et réflexions sur la reconstruction nationale et la paix

Notas

L’auteur de la fiche est membre de la Conférence des Religieux du Guatemala (CONFREGUA). Texte traduit de l’espagnol.

Fiche rédigée à partir d’un document envoyé suite à l’appel international à contribution lancé par la FPH pour l’organisation de la rencontre internationale sur la reconstruction du Rwanda (Kigali, 22-28 octobre 1994) co-organisée par la FPH et le CLADHO (Collectif des Ligues et Associations de défense des Droits de l’HOmme).

CONFREGUA (Conferencia de Religiosos de Guatemala) - 10a calle 1-40. Apartado postal 793, 01901 Guatemala City. GUATEMALA. Tel/Fax (19)502 2 252 43 - Guatemala

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