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L’aide technique et l’assistance de professionnels aux habitants des quartiers défavorisés

De l’université de la rue à la formation des nouveaux entrepreneurs des banlieues nord-américaines

Lydia NICOLLET

08 / 1994

Les actions de développement sont nombreuses dans les quartiers et les villes en crise des Etats-Unis. Dès 1965 une subvention fédérale permettait de créer un programme de formation et d’assistance technique en direction des habitants des quartiers dans un centre universitaire de Brooklyn : "l’université de la rue". Depuis, de nombreuses associations communautaires ont vu le jour. Le secteur associatif américain est très actif, dynamique et légitimé car le milieu non-lucratif est considéré comme un bon intermédiaire pour la défense des causes, le civisme et la création de projets. Le tiers-secteur consacre 10 milliards de dollars aux actions socio-urbaines alors que l’Etat fédéral n’en consacre que 7 milliards. L’implication directe des citoyens américains est très forte dans les actions de quartiers : une personne sur neuf est employée par une organisation à but non-lucratif. Ces initiatives reposent beaucoup sur les contributions financières des entreprises.

Un des aspects les plus forts de cet important mouvement des communautés de base a été de se battre pour que des pouvoirs et des responsabilités soient accordés aux habitants des quartiers défavorisés afin qu’ils deviennent les propres artisans des améliorations. Toutefois l’action des habitants dans les quartiers n’aurait pu être menée à bien sans l’aide technique et l’assistance des professionnels pour appuyer leurs démarches. L’accent a été mis particulièrement sur la capacité d’organisation et de stratégie, avec une attention renforcée aux plus démunis. Il s’agissait d’abord de définir comment élaborer une stratégie de développement avec les plus pauvres, comment la mettre en oeuvre et avec qui.

Cette démarche est à la fois politique et méthodologique. Ces professionnels du développement s’intéressent autant à l’élaboration des propositions et de lobbying à l’égard des institutions, à la mise en place d’un réel suivi de l’organisation, qu’à l’aide à création et au renforcement des liens avec les partenaires et la population du quartier.

La capacité d’organiser les efforts pour le développement et l’action collective est reconnue à présent comme essentielle par les autorités publiques nord-américaines. Mais les besoins sont immenses : cinq ou six organisations de professionnels existent tout au plus. L’une des plus expérimentées est le Pratt Institute, un institut pour le développement communautaire. Ses programmes mettent l’accent sur la mobilisation et l’octroi de responsabilités aux habitants grâce à la maîtrise du processus de revitalisation des quartiers. Les trois objectifs principaux du Pratt sont de donner une formation théorique et pratique, d’assurer une assistance technique et d’exercer des pressions sur les décideurs politiques pour obtenir des changements.

Le Centre Taubman, de l’Université de Harvard, est également très actif : il est chargé de réhausser la qualité des délibérations publiques sur la manière dont l’Etat et le gouvernement local - généralement reconnus comme les principales sources de l’innovation dans le gouvernement américain- peuvent répondre à des problèmes comme l’éducation, les transports, la sécurité publique, le logement, le contrôle de la pollution et la ségrégation raciale. Il s’agit de stimuler les solutions créatives pour répondre aux problèmes publics.

Aujourd’hui les professionnels et les politiciens sont conscients des dangers que représentent l’exclusion économique et sociale et travaillent ensemble pour appuyer des initiatives pour le développement local.

Ce travail s’oriente autour de trois exigences nouvelles :

  • La capacité d’assurer la relève pour l’action collective; les actions dans les quartiers sont fragiles, c’est pourquoi elles doivent s’appliquer à renouveler la force communautaire en assurant une nouvelle génération d’entrepreneurs de service public.

  • La capitalisation des initiatives, l’échange des expériences et la diffusion des savoir-faire; le secteur non-lucratif aux Etats-Unis pour construire des réseaux, mettre en relation la pratique et la théorie et favoriser le renouvellement des inspirations et initiatives. L’éducation, la recherche et l’enseignement sont considérés comme partie intégrante de cet effort. Les universités sont impliquées très concrètement dans le développement des quartiers.

  • Le renforcement des capacités civiques. Ces dernières années les communautés sont devenues plus "professionnelles" et "techniciennes", mais souvent au détriment d’une relation étroite avec la base. Or il faut travailler sur les problèmes de structure tout en gardant la priorité sur les "capacités civiques".

L’Amérique et la France : les échanges d’expériences sont-ils possibles ?

En France, le développement des quartiers et la lutte contre l’exclusion requièrent une plus grande implication des entreprises et des citoyens. C’est pourquoi le système associatif, pour contribuer efficacement à cet effort, a besoin de légitimation et de revitalisation car il constitue une force sociale indéniable pour diffuser les ressources et mobiliser les compétences. Tout le monde est d’accord pour la participation, l’implication, la concertation, mais la réalité n’est pas si nette. Ces idées souvent énoncées par les autorités publiques sont encore à concrétiser. Les habitants et les associations ont du mal à trouver leur place aux côtés d’autres partenaires. Or les associations forment une pierre angulaire pour renouveler et améliorer l’intervention de la société civile. Elles ont besoin de meilleurs appuis pour mieux s’organiser dans la gestion, la programmation des actions et le renforcement de leur représentativité avec le quartier. Le volontariat peut être davantage développé, mais pour qu’il porte ses fruits, les "entrepreneurs de services" doivent disposer efficacement des outils et des moyens de cette participation du public.

Pourquoi ne pas tenter de tirer les bénéfices de l’expérience américaine en l’expliquant et en la formalisant en France, en l’alliant avec tous les avantages de la mobilisation française dans le cadre de la politique de la ville ?

L’expérience américaine montre que la vie associative et le travail bénévole sont très dynamiques. Cette solidarité parmi les communautés est d’autant plus forte que le paramètre géographique est limité. On constate clairement, en comparant le système associatif américain à celui de la France, que ce dernier manque d’une assise plus solide au sein de la population. Aussi, le choix des participants est important dans toute action collective : l’assistance des professionnels permet une meilleure responsabilisation des habitants et est la garantie, théoriquement,d’une bonne appropriation des solutions par les quartiers.

Palavras-chave

Estado e sociedade civil, justiça, associação, participação popular, papel do Estado, política social, solidariedade


, Estados Unidos da América, Franca

Notas

Contact: Claudine Bansep. Fonds d’Action Social pour les travailleurs immigrés; leurs familles. France. Fax : (33 1)43 46 04 27

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Fonte

Documento interno

BANSEP, Claudine

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