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Une Ville se Raconte au pied du mur : comment se décompose et se recompose le lien de socialité au sein d’un déplacement entre l’individuel et le collectif, sur le long terme

Hélène BOISSIERE

02 / 1993

Le 27 septembre 1991, J.C. Penchenat directeur du Centre Dramatique National le Théâtre du Campagnol, demande au Conseil Municipal de ne pas renouveler la convention qui le lie à la ville de Châtenay-Malabry. Son départ provoque un changement de situation considérable pour l’association "Une ville se raconte" avec qui le Théâtre du Campagnol travaillait depuis 12 ans en lien étroit. Le point urgent concerne l’occupation de la Piscine, et les charges qu’entraînent l’utilisation de ce lieu de travail.

Le maire de Châtenay-Malabry s’engage à travailler pour trouver, dans les mois qui suivent, les solutions qui permettront d’engager cette nouvelle étape, laquelle sera selon les termes du maire lui-même "différente sans doute, mais fidèle à une même inspiration". (Jean Vons, dans l’hommage qu’il adresse au Théâtre du Campagnol lors de son départ).

L’inspiration doit être conservée et développée : la Piscine restera un lieu vivant consacré à l’action culturelle et au théâtre, mais au prix d’une articulation renouvelée des niveaux individuels et collectifs.

Etant appelée à se transformer, "Une ville se raconte" préfère prendre le risque d’une nouvelle collégialité avec d’autres petites compagnies (de Châtenay ou de banlieues parisiennes voisines)ayant tissé quelques liens avec "Une ville se raconte" ou le Campagnol. Prendre ce risque c’est éviter l’assimilation d’"Une ville se raconte" avec un service municipal : soit devenir une prestataire de service, sans politique culturelle autonome, sans lien vivant avec la création théâtrale. Or, "Une ville se raconte" se définit par l’adhésion à une conception éducative globale à laquelle les techniques, les appareils éducatifs sont subordonnés. Ce qui la spécifie. Elle s’organise autour d’un projet éducatif global se référant à des valeurs alors que des institutions s’organisent autour de prestations de techniques et de services éducatifs. C’est la raison pour laquelle le "public" ou les "usagers" réguliers épisodiques, dominent sur les participants actifs. Ce qui fait l’originalité d’"Une ville se raconte", ce qu’elle tient à préserver en son sein c’est cette liberté d’initiative, c’est le fait de vivre et de se renouveler au jour le jour :

C’est ainsi que depuis 12 ans elle a acquis une force, une originalité.

Cependant, cette référence à la spécificité associative ne résout pas les interrogations des acteurs principaux sur les capacités réelles de l’association et sur l’orientation qu’elle doit prendre.

De plus, l’adhésion des acteurs qui prennent le projet en cours de route semble problématique. Le choix des animateurs se fait à partir des curriculum vitae : il est exigé une sérieuse formation théâtrale. Cependant :

- certains acteurs manifestent une adhésion molle au projet : ils adhèrent sans adhérer, c’est-à-dire, commencent par trier ; s’identifient à certains aspects et pas à d’autres. L’abandon de la récithèque est caractéristique : les notions de culture et de mémoire populaire évoquent peu de chose pour les nouveaux venus.

- D’autres adhèrent à un projet qui porte la marque du théâtre du Campagnol, qu’ils n’ont connu que l’extérieur et qui leur paraît idéalement attractif.

L’animateur a déjà le goût du théâtre, ou dans certains cas le désir latent ou exprimé de devenir comédien ou metteur en scène. Cette valorisation de l’animateur entraîne des problèmes, notamment au niveau de l’adéquation entre le public (adhérents, jeunes des différents ateliers, et public proprement dit)attendu et le public réellement touché.

Le problème touche à deux niveaux : le long terme, et les conditions d’action innovante :

- le projet peut-il, doit-il vieillir indéfiniment ?

- Comment le projet peut-il se laisser rajeunir sans être dénaturé si, bien entendu, l’on continue de juger l’intention originelle comme toujours pertinente en regard de la situation présente ?

- Comment renouveler et mobiliser les différents acteurs autour d’un projet qui ait la même force mobilisatrice que l’inspiration de départ, née d’une rencontre, à un moment donné, dans une situation particulière ?

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