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Coopération internationale et concurrence dans le domaine de l’aquaculture

Sophie NICK

02 / 1996

Pierre Mollo est formateur au CEMPAMA de Beg Meil (Bretagne), un centre de formation en aquaculture. Il suit également plusieurs projets de coopération maritime et est membre du conseil d’administration de l’association pour le développement des activités maritimes (CEASM).

"On entend dire que la population va augmenter et donc que tout le monde devra se nourrir. Il faut en parler et arrêter de faire la chasse aux étrangers et à l’importation des produits. Les gens du Sud vont produire et ils seront aussi un débouché pour l’économie française. Aujourd’hui, leurs produits sont à moindre coût par rapport à ce que nous pouvons produire. Comment les accepter ? Il faut mettre un peu d’intelligence là dedans et trouver des solutions.

Au niveau de l’aquaculture, en France, nous sommes très bien placés pour faire de la recherche fondamentale, de la recherche appliquée, la mise au point des technologies. Donc, quand on part d’une espèce nouvelle, le rouget par exemple, nous avons dix ans de travail de mise au point de l’élevage de ce poisson avant que les Grecs ou les Turcs nous concurrencent sur la production. Le jour où nous saurons produire une tonne de poissons dans une certaine surface, il ne faudra surtout pas passer à une centaine de tonnes parce que là, nous ne sommes pas très bons. Nos coûts de production sont très élevés. Par contre, les Grecs et les Turcs vont s’enrichir. Si on arrive à les aider à gagner de l’argent, le coût de la vie va aussi augmenter. Si on veut des produits concurrentiels, il faut que leur niveau de vie augmente. On ne pourra pas empêcher d’autres pays de produire du rouget, nous n’avons pas le monopole de ce poisson. Il faut savoir s’arrêter à temps et dire : "maintenant on ne sait plus faire, il y a d’autres pays, d’autres climats plus adaptés..."

Les Ukrainiens (avec qui nous avons un projet de coopération pour le développement de la mytiliculture)nous disent : "coopérez avec nous, nous avons un bout de chemin à faire ensemble avant que nous devenions concurrentiels. Nous savons faire depuis longtemps des produits dérivés à partir des moules. En échange, on peut vous apporter ce savoir-faire...". On savait depuis une dizaine d’années que les Grecs et les Turcs nous concurrenceraient un jour sur le bar et la daurade. La mise au point d’un nouveau poisson est très longue. Maintenant, par exemple, il faut arrêter de s’intéresser au turbot. Par contre, sur le flétan on a encore 10 ou 15 ans de travail devant nous.

Je travaille avec des chercheurs du CNRS qui ont eu pour consigne d’être rentables. Je suis malheureux pour eux parce qu’ils ont été formés pour faire de la recherche et on leur demande d’être performants. Ils sont venus me voir pour me demander comment ils pourraient faire pour rentabiliser leurs recherches. Je leur ai dit : "restez chercheurs". Ils m’ont accepté dans leurs laboratoires et m’informent de leurs travaux. Il m’est venu l’idée de faire des films, de commercialiser des images dans un but pédagogique. On peut exporter les technologies que nous avons mises au point pendant dix ans et cinq ans après, sur la lancée, la pédagogie. Vivre 15 ans sur une espèce, c’est pas si mal. A d’autres pays de développer la production."

Palavras-chave

mar, política de pesquisa, aquacultura, cooperação, globalização econômica, interdependencia económica, rentabilidade


, Franca

Comentários

"Les chercheurs doivent rester chercheurs. Si on leur demande d’être rentables, on les brise. Certaines personnes ont pour métier de faire le lien entre la recherche et la production."

Notas

Entretien réalisé par Sophie Nick au CEMPAMA, à Beg Meil (Bretagne)dans le cadre du CEASM.

Adresse du CEMPAMA: Beg Meil, 29510 Fouesnant, France.

Entretien avec MOLLO, Pierre

Fonte

Entrevista

CEASM (Association pour le Développement des Activités Maritimes) - Le CEASM a arrêté ses activités en 2001. - Franca

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