Pour un financement du développement cartes sur tables : se donner les moyens d’une plus grande pertinence

Depuis longtemps, les organismes de coopération du Nord et ceux du Sud dialoguent à propos des objectifs de leur intervention concertée sur le terrain. Mais c’est depuis une date relativement récente que ces échanges sur le développement se sont enrichis d’un nouveau sujet de discussion : la coopération en elle-même, les logiques des acteurs impliqués, les transferts de savoirs et de financement, les dispositifs d’intervention.

Les vingt participants à cette rencontre de deux jours sont tous acteurs, publics ou privés, de la coopération internationale. Ils se sont accordés sur un préalable : la noblesse de l’objectif d’aide au développement ne les soustrait pas aux lois sociologiques des organisations et ne les dispense pas de rendre des comptes sur la manière dont leurs organismes pilotent la relation qu’ils établissent avec leurs partenaires. L’encadrement politique de l’action de coopération, le poids de l’opinion publique des pays donateurs, le pouvoir qui naît de la possession des ressources financières, la logique institutionnelle des organisations engagées : tous ces éléments conditionnent la nature, les modalités et le rythme de l’action de coopération tout autant que la réflexion sur les nécessités du développement ou la prise en compte de la spécificité des situations locales.

Dans l’avenir, si les organismes de coopération veulent se donner les moyens d’une plus grande pertinence, c’est tout cela qu’il faut mettre sur la table et discuter. Les points à aborder sont de deux ordres :

1. Les questions portant sur le développement. Ce sont principalement les suivantes :

- quel développement, c’est-à-dire quelles références communes en matière de coopération ?

- quels partenaires, comment dépasser la dichotomie entre donateurs et bénéficiaires pour s’engager vers un réel partenariat ?

- quelle motivation, du côté des donateurs, en matière de coopération ?

2. Les questions portant sur la coopération :

- demain, quels instruments d’appui au développement : mécanismes financiers, procédures ... ?

- au Nord, quels acteurs pour la coopération ? Comment aborder la question du pouvoir à l’intérieur des institutions de coopération pour améliorer leur efficacité ?