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Décharge explosive en Turquie

Mohamed Larbi BOUGUERRA

06 / 1993

Tel un volcan, la décharge d’ordures d’Umraniye, une banlieue défavorisée d’Istanbul a explosé le 28 avril 1993 . On a retiré, à ce jour, 27 cadavres des décombres qui ont recouvert, sous des tonnes de détritus, le bidonville. Le nombre exact des disparus est inconnu. La tragédie a son origine dans l’accumulation de méthane provenant de la décomposition des ordures du fait de l’absence de tuyaux d’évacuation pour ce gaz inflammable et explosif. Pour les spécialistes turcs, ce drame aurait pu être évité; la négligence des autorités plus l’ignorance et le fatalisme de la population sont mis en avant pour expliquer la catastrophe. En fait, le bidonville bénéfiçiait de la politique de la municipalité et était raccordé au réseau d’égout et d’électricité bien que les maisons soient illégalement construites. La mairie avait récemment visité le site: le danger était patent mais aucune décision pour la fermeture de la décharge n’a été prise. La montagne de déchets s’est formée au cours des 15 dernières années à raison de 2300 tonnes par jour. La puanteur et la fumée émanant de celle-ci s’infiltrent dans les habitations provoquant des troubles respiratoires et dermiques. Pour le Pr Kriton Curi,président du comité national turc des ordures, la négligence des autorités est "choquante" et il ajoute aussitôt:" Malheureusement, même les victimes ne sont pas entièrement innocentes." En fait, ajoute Kuri,à l’exception de celle d’Izmir, toutes les décharges de Turquie pourraient conduire à de pareilles catastrophes. Si en effet, en cas de drame, les autorités réagissent rapidement, il n’en demeure pas moins que la prévention, affirme Nicole Pope , n’est pas encore entré dans leur vocabulaire.

Palavras-chave

favela, lixo urbano, moradia


, Turquia, Istanbul

Comentários

Cette situation n’est pas l’apanage de la grande métropole du Bosphore. Elle se rencontre malheureusement trop souvent ailleurs dans le Tiers Monde de Lagos au Caire et d’Alger à Bogota. Il est aisé- mais injuste- d’incriminer les populations que l’exode rural a poussé vers la ville tentaculaire quand tous négligent les campagnes et n’ont d’yeux que pour la cité et ses habitants aisés et influents.Il serait plus correct de se demander ce que font les autorités pour que les gens restent à la campagne. Les soins médicaux, l’eau potable, les écoles, les administrations, le téléphone ne se trouvent le plus souvent qu’en ville et attirent les ruraux. La campagne et les paysans sont souvent abandonnés à leur sort. On notera que dans le cas particulier de la décharge en question, la politique de la municipalité- pour généreuse quelle soit- a favorisé le drame dans la mesure où elle a permis l’expansion du bidonville.

Fonte

Artigos e dossiês

POPE, Nicole in. LE MONDE, 1993/05/30 (France), 15034

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