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La biographie humaine et de son parallélisme avec l’histoire de l’humanité

Agnès DE SOUZA

1994

La conception matérialiste et mécaniste de l’individu et de la maladie que nous offre la médecine officielle n’est pas la seule possible. Une vision globale de la médecine -appréhendant l’individu dans son évolution et reconnaissant un sens à la maladie- nous est rapportée par le Dr Kempenich dans la revue "Nouvelles clés".

Le Dr Kempenich, médecin cancérologue, déçu de voir L’Homme pris en compte par la Faculté dans son seul niveau biologique -ce dont à l’inverse, il reproche à la psychanalyse d’être totalement coupée- et par l’absence totale de réflexion autour du concept de santé, s’est tourné vers l’anthroposophie, médecine d’appréhension de L’Homme dans ses différents niveaux.

Scientifique et philosophe spiritualiste mort en 1925, Rudolf Steiner investigua les mondes de la vie intérieure de L’Homme avec la même rigueur que celle que les scientifiques occidentaux développèrent au contact de la matière. Après les mystiques rhénans qui maintinrent vivante l’interrogation spirituelle (Maître Eckhart), après Paracelse qui eut l’intuition que L’Homme porte en lui sous forme de processus dynamiques toutes les substances de la nature, et Hahnemann qui dilua et dynamisa ces substances afin d’en libérer les forces spirituelles... Après Goethe enfin, qui montra qu’une même énergie se métamorphose à travers les différents règnes de la nature, et que L’Homme est de même essence que ce qu’il perçoit -la physique quantique ne dit-elle pas que la seule perception d’un phénomène suffit à le modifier?- c’est Steiner qui a le mieux montré comment "le monde du dehors est en relation avec le monde du dedans".

Pour la démarche anthroposophique, psychosomatique organique enchâssant le biologique et le psychologique, "un foie n’est pas qu’un foie", tout organe est le support biologique et organique d’une activité psychique, et la psyché est de même nature que ce qui a donné naissance aux organes. S’occuper unilatéralement du corps est une maladie, disaient les stoïciens! Et Karl Jaspers lui-même de proclamer qu’à cause de cela "la médecine moderne est un symptôme de la maladie de notre civilisation". Pour Steiner, la biographie humaine se déroule selon des septaines, chacune donnant un sens précis aux maladies qui la traversent. Durant la première septaine, pendant laquelle l’enfant façonne son corps physique, le "Je", occupé à des activités de synthèse métabolique, étant enfoncé dans l’activité organique, les maladies "servent à nettoyer la surcharge héréditaire" et permettent à l’enfant de pénétrer davantage son corps dans ses différents niveaux (air, eau)et bien évidemment de fortifier son immunité. D’où à l’inverse, ces enfants allergiques ou "tout le temps malades", qu’on a intempestivement vaccinés, et qui essaient désespérément, par tous les moyens de "faire" leurs maladies. Et dont l’immunité perturbée risque de faire le lit de maladies ultérieures beaucoup plus graves. Ainsi y a-t-il une façon positive d’utiliser la maladie, comme outil de développement, moyen de s’équilibrer dans son évolution personnelle, ce qui est peut-être la définition de la santé. Comme parallèlement, les grandes épidémies intervenues dans l’histoire humaine ont dû oeuvrer à évolution de l’humanité.

Avec le changement de dentition, l’enfant vit une libération des forces de vie, "forces éthériques" qui vont se métamorphoser en apprentissage : c’est la 2ème septaine, celle de l’âge scolaire et de la bonne santé, l’enfant ayant déjà traversé les maladies prévues pour lui. De maux de tête en maux de ventre en passant par les troubles du sommeil, il apprend à s’adapter au rythme scolaire faisant alterner détente, concentration et activités variées.

Le début de l’adolescence voit ensuite la naissance du corps de l’âme (de l’affect)qui va manifester ses forces sous forme de symptômes bien connus : révoltes, excès, agressivité, révélateurs de ce que Steiner appelait "corps astral". Et que le rôle de l’activité individuelle sera d’apprendre à équilibrer dans la 3ème septaine.

Entre 20 et 27 ans environ, durant "les années de voyages"(Goethe), il partira à la découverte du monde, essayant différents modes de vie et philosophies. Ce sont les années de "l’âme de sensation".

Aux alentours de 28-35 ans, son individualité peu à peu s’entourera de "l’âme de compréhension": après avoir "essayé" le monde, il tentera d’y trouver sa place (métier, famille).

De 35 à 42 ans, émerge "l’âme de conscience", celle de la prise de conscience de la mort qui inscrit en lui les premiers signes de vieillissement. C’est à cette septaine qu’historiquement correspond notre époque, marquée par un double mouvement d’universalisation et d’individualisation: prise de conscience d’une appartenance au tout et d’une responsabilité par rapport à la terre et à l’humanité et corrélativement de l’importance de la réalisation personnelle. Les maladies actuelles qui touchent le système immunitaire confirment cette époque car c’est la présence qui active le système immunitaire (et non l’inverse)et lorsque l’individualité est réduite à une partie d’elle-même, le système, déficient, dégénère. Le ralentissement de la croissance économique ne serait-il pas aussi le reflet du passage de l’âme de compréhension à l’âme de conscience?

Après 42 ans les forces de l’individualité quittent progressivement le corps. Le grand âge rentre en sclérose physiologique comme l’enfant était en inflammation physiologique. Le corps retourne à la matière et l’esprit ne devrait pas alors tenter de s’y s’accrocher, ce qui fait apparaître les maladies en "ose" comme l’arthrose hyper-développée, l’artériosclérose... maladies froides, dégénératives, sans fièvre. Les maladies du grand âge doivent permettre un dégagement de l’être vers la sagesse. Et la médecine devrait s’adapter à chaque époque. Mais sa démarche est quantitative qui veut prolonger la vie à tout prix, alors que des maladies comme celle d’Alzheimer nous montrent une individualité qui s’en va, laissant une âme vacante. L’idéal est de mourir guéri, c’est à dire, réalisé. Steiner disait " il n’y a que mon activité qui peut faire de moi un homme". Et les maladies servent cette activité.

Palavras-chave

medicina tradicional, epistemologia, saúde, humanismo, ciência e cultura


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Cette autre approche de la médecine montre une fois de plus que toute science ou pratique est toujours sous-tendue par une philosophie, explicite ou non. Encore une démonstration de la présence de la subjectivité (ou de l’idéologie)dans les sciences, ce que refuse la médecine classique derrière le label "scientifique". Ce point de vue steinerien va dans le sens de l’intuition que nous avons du danger des interventions intempestives de la médecine et de la conviction qu’une vraie médecine est celle qui aide à façonner son propre terrain, l’accompagne et le soutient, et connaît le sens des maladies. Ce point de vue du Dr Kempenich sur la santé comme le rééquilibrage permanent de l’être dans sa propre démarche, dans son individualité apporte une pierre issue de la tradition à cet édifice encore à construire qu’est une vraie réflexion sur la santé.

Fonte

Artigos e dossiês

KEMPENICH, Docteur, Pour une médecine de sagesse in. Nouvelles clés, 1993 (France), VOL. 30

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