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Coopération UE-République de Guinée

Le programme national de microréalisations en Guinée

Alhassane CONDE

01 / 1999

Après le changement politique intervenu le 3 Avril 1994, le gouvernement guinéen s’est résolument tourné vers le libéralisme politique, économique et social. La décentralisation a été le moyen choisi pour faire participer les populations au processus de développement économique et social. Elle permet aux collectivités d’établir des programmes de développement autonomes pour la réalisation desquels leur contribution est indispensable.

Le programme national de microréalisations a été initié par le département de tutelle des collectivités décentralisées avec le concours des populations concernées. Cette nouvelle philosophie de développement repose sur le respect de la volonté des populations, ce qui suppose leur participation à tout ce qui concerne la vie de leur communauté.

Pour la réalisation du programme national de microréalisation, le gouvernement a fait appel à l’apport des populations, mais et surtout de celui des partenaires au développement, particulièrement de l’Union Européenne, des ONG locales et étrangères.

Les microréalisations doivent être techniquement maîtrisables par les bénéficiaires. Elles doivent utiliser les matières premières locales, être d’une durée limitée dans le temps et garantir l’intérêt et l’enthousiasme des villageois.

1. Conception et élaboration du programme.

C’est le principe de la planification contractuelle et décentralisée qui était appliqué. La planification contractuelle est l’exécution négociée de programmes et projets de développement, en fonction des moyens disponibles entre les différents partenaires : Etat, Organismes Publics, Privés, Collectivités locales, ONG etc...

Un projet initié par une communauté de base fait l’objet d’un examen au niveau de l’échelon déconcentré correspondant c’est à dire la Sous-préfecture, avant d’être acheminé au niveau de la préfecture. Celle-ci à son tour le transmet au département de tutelle pour examen et approbation. A ce niveau existe une commission de planification qui établit le devis total et le présente sous forme de programme national pour le financement.

2. Financement et exécution du programme.

Le financement du programme national de microréalisations a été établi comme suit : bailleurs

de fonds 65%, Etat guinéen 15%, Collectivités locales 20%, pour ce programme, c’est l’Union Européenne dans le cadre du FED qui a pris en charge le financement pour 2 millions d’Ecu y compris les frais de l’assistance technique.

L’exécution du programme incombait au département de tutelle des collectivités locales, le contrôle de l’exécution est confié à un expert de l’Union Européenne recruté par elle pour ce travail. Il était le décideur final du financement.

Après quelques mois, le rôle de l’expert a été changé, un comité tripartite fut mis en place qui décidait, le programme a été réalisé à plus de 80% ce qui eut pour conséquence l’engouement des populations bénéficiaires pour les futurs projets et programmes.

En somme, le programme national de microréalisation a été un grand succès, les résultats obtenus en matière de construction d’écoles, de centres de santé, de pistes rurales et de marchés locaux ont encouragé les populations rurales, qui y voyaient une nette amélioration de leurs conditions de vie à travers ces projets.

Palavras-chave

política internacional, cooperação UE ACP, descentralização, participação popular, fortalecimento das instituições, FED


, Guiné

Comentários

En Guinée, la décentralisation, plus qu’une simple technique administrative, est une stratégie de développement, cela compte tenu du passé récent de ce pays. Elle a permis la participation des populations au processus de développement économique et social. La décentralisation a permis l’émergence de la société civile (ONG, Coopératives, Associations locales etc...). A travers le programme de microréalisations s’est établi un partenariat fécond entre l’Etat, les collectivités locales, les populations et la société civile.

Voici quelques recommandations :

* Malgré le succès économique de ce programme, nous recommandons des modifications quant au rapport entre les différents partenaires. Il serait plus profitable et certainement plus efficace d’établir des liens de coopération directs entre les ONG nationales et l’Union Européenne sans l’interprétation de l’Etat. En clair, des programmes et projets de développement peuvent être négociés directement entre les collectivités, les ONG et l’Union Européenne. Présentement l’Union Européenne ne finance que les ONG du Nord qui sous-traitent à leurs homologues du Sud.

* Des programmes de renforcement de capacité peuvent être mis en place par l’Union Européenne en faveur des ONG du Sud, cela leur permettra de répondre aux exigences d’efficacité nécessaires.

* L’Union Européenne peut exiger la présence des ONG dans la confection de conventions de financement en faveur des Etats ACP, des clauses spéciales devraient permettre la participation des ONG et de la société civile à la conception et à la réalisation de projets et programmes de développement en faveur des populations à la base.

Notas

[Fiche produite dans le cadre du débat public "Acteurs et processus de la coopération", appelé à nourrir la prochaine Convention de Lomé (relations Union Européenne/Pays ACP). Lancé à l’initiative de la Commission Coopération et Développement du Parlement Européen et soutenu par la Commission Européenne, ce débat est animé par la FPH.]

Fonte

Texto original

menções legais