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Usage des drogues et convivialité en Sierra Leone

11 / 1993

En Sierra Leone, le problème des drogues a commencé à se poser il y a une dizaine d’années. Son aggravation constante a d’abord été provoquée par l’explosion démographique urbaine, consécutive à l’exode rural, en particulier dans la capitale Freetown. Depuis l987, se sont ajoutés à ce premier facteur les effets combinés de la crise économique et de la gestion autoritaire de l’ex-chef de l’Etat, le général Momoth, pourtant démocratiquement élu. A partir de l989, la guerre civile qui déchire son voisin, le Libéria, a eu de ce point de vue aussi un impact très négatif sur la Sierra Leone. Enfin, sur le plan économique, le gouvernement du capitaine Strasser qui a pris le pouvoir en avril l992, pour tenter de redresser une situation économique désastreuse, applique les consignes du Plan d’ajustement structurel (PAS). Elles impliquent la réduction des investissements de l’Etat en matière d’éducation, de santé, de services sociaux, et la réduction de l’emploi dans le secteur public. Les dévaluations et la hausse des taux d’intérêt ont également provoqué une extension de la pauvreté urbaine, le développement de la criminalité et de la consommation des drogues.

Bien que les drogues puissent être consommées dans les lieux les plus variés, il existe à Freetown une modalité collective de l’usage de ces substances tout à fait originale : " les ghettos". La police n’intervient pas dans la mesure où la consommation se déroule dans un espace clos, à l’écart des lieux de résidence. Il s’agit d’entrepôts désaffectés, de maisons abandonnées, ou même de l’espace abrité par l’arche d’un pont. Les locaux sont bien tenus et meublés d’étals et de sièges de ciment et de bois. La caractéristique de ces lieux, c’est qu’une discipline très stricte y est imposée : interdiction d’insulter les voisins, de voler, de monter sur les sièges, de se battre, etc. Tout contrevenant doit payer une dose de marijuana ou recevoir quelques coups de canne sur le dos. Ces règles conviviales expliquent le sens donné dans ce contexte au mot "ghetto" : get together (soyez ensemble). L’assistance est mixte et toutes les drogues sont disponibles et consommées sur place. Les prix dépendent des aléas du marché. En dehors de la vente et de la consommation des drogues, d’autres activités y trouvent leur place : vente de cigarettes, de chewing gum, de biscuits et de plats cuisinés, jeux de hasard, prostitution. On y écoute en permanence de la musique enregistrée, particulièrement reggae. Chacun de Ces "ghettos" a des caractéristiques qui lui sont propres. "L’ American Base" sert de grossiste pour les drogues revendues dans les autres "ghettos". Parmi les clients du "King Jimmy", on observe des policiers, des infirmières, des instituteurs, des soldats, des militaires, des employés des services publics, des étudiants et des chômeurs.

Palavras-chave

droga, setor informal, deliquência, conflito regional, consumo de droga, heroína, cocaína, cannabis


, Serra Leoa, Freetown

Comentários

Une réflexion intéressante est menée par des pasteurs chargés de l’action social du Conseil des Eglises de Sierra Leone autour de l’idée que les structures et l’organisation des "ghettos" pourraient être "retournées" et utilisées pour créer un mouvement anti-drogue. Elle se fonde sur le fait que chacun de ces lieux est dirigé par un leader charismatique qui pourrait être approché et éventuellement gagné. Des moyens devraient être disponibles pour les transformer en clubs offrant musique, distractions, activités collectives, etc.

La difficulté réside dans le fait que, pour être admis dans ces structures closes, il faut soit même consommer une des drogues offertes ce qui ne laisse pas de poser problème aux pasteurs du Conseil des Eglises.

Notas

Nature = Enquête

Fonte

Outro

KPAKRA, Bob Sam, OGD=OBSERVATOIRE GEOPOLITIQUE DES DROGUES

OGD (Observatoire Géopolitique des Drogues) - Franca

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